Cameroun - Société. Étranglement du petit Kenmoé de New York : Il est des morts qui révoltent !

C.P: Léon Tuam Mercredi le 09 Juillet 2014 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Des thèmes du monde les plus abordés, l’on compte ceux de l’amour et de la mort. C’est de ce dernier qu’il sera question ici, après méditation sur la strangulation le 29 juin à Queens à New York du petit Kenmoé, âgé de huit ans.

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D’aucuns diraient que la mort est une chose commune, que des tragédies ont cours au quotidien où des vies humaines sont détruites, que la mort ne fait plus peur ou fait moins mal au cœur dans notre civilisation ; et bien sûr avec raison.
Car si nous, humains, nous définissons comme des êtres intelligents vivant en maîtres sur terre, beaucoup de choses encore nous échappent ; mais où que se trouve l’humain, il peut tout ignorer, sauf la certitude qu’il est un être qui avance à chaque pas vers la sortie, vers la mort.
Sur ces entrefaites, le départ d’un membre de la famille, d’un ami, d’un camarade, d’un collègue ou tout simplement d’un semblable, devrait être perçu ou reçu le plus naturellement possible.
Mais les circonstances de la mort, c’est ce qui nous ronge plus que l’être disparu. Lorsque l’on regarde un cas de mort comme celle du petit Jerry Kenmoé de New York, que l’on soit assez fort ou faible, tourments et révoltes intenses nous font la chasse, nous domptent, assaillent et tétanisent nos esprits.
J’ai connu ou cru connaitre Boujeke Kenmoé de 1991 à 2011, et puis il m’avait fait entendre en cette dernière année-là que je ne le connaissais pas du tout, et avait très gauchement rompu notre amitié et camaraderie, tout en menaçant de briser « l’échelle » de sauvetage que je lui avais tendue pour échapper du dédale infernal conjugal où il suffoquait toujours après le divorce.  
Parmi les anciens Etudiants Parlementaires que je côtoie encore, j’en ai rencontrés très peu qui si dévoués à l’éducation de leur progéniture comme le faisait cet ancien camarade, Kenmoé. Je dis bien très peu, ce qui ne veut pas dire que les autres n’y sont pas attachés. Il était prêt à tout sacrifier pour le meilleur avenir de cet enfant unique. Les anciens membres de ce Groupe sont époustouflés et inconsolables.
Mais c’est encore lui, Boujeke Kenmoé, qui étrangle le 29 juin jusqu’à la mort cet enfant si intelligent et obéissant, usant des mêmes mains douces qui l’ont nourri, l’ont  caressé, l’ont habillé, entrainé et guidé au quotidien pendant huit ans.
Toutes les raisons que l’on pourrait évoquer pour justifier cet infanticide seraient à mes yeux de la mauvaise foi ou du mauvais jugement. Le crime de cet ancien camarade porte deux noms : Egoïsme et Lâcheté. Voilà tout.
Devant la perte de sa dulcinée, de sa compagne chérie, Boujeke trouve que le monde doit cesser d’exister. Le meurtre de son fils par ce dernier, lu sous un autre angle, révèle un esprit ténébreusement égoïste et apocalyptiquement lâche qui, redevenu libre dans la société libre des humains et nanti de gros moyens irait plus loin même, en effaçant des villes entières avec des bombes pour des raisons émotionnelles ou passionnelles.
De pareilles créatures, qui approchent les enfants et de leurs mains (que les enfants savent protectrices) et leur ôtent la vie, n’ont pas eux-mêmes droit à la vie. C’est pourquoi, Boujeke Kenmoé devra jauger la profondeur et l’odeur écœurante de son crime, puis, s’arranger à rejoindre cet enfant obéissant, intelligent et sympathique que j’ai connu ; et dans le cas contraire, que d’autres prisonniers le fassent à sa place !  
Enfin, ce que les parents ne devront pas oublier. Les parents, qu’ils soient géniteurs ou pas, doivent garder à l’esprit qu’ils n’ont aucun droit absolu sur les enfants qu’ils élèvent. C’est une erreur cataclysmique chaque fois que des parents tendent à croire ou voir leurs enfants comme une tasse, un habit ou un chien que l’on possède et peut s’en débarrasser.    
Non, les parents ne sont que des guides, des gens veillant sur des créatures faibles et devant les conduire à l’état mature ou à une certaine indépendance. Le seul plus grand amour des parents pour les enfants se trouve dans le respect et la protection absolus de leurs vies, et il n’est pas d’amour et il n’y a jamais eu d’amour quand cette norme se trouve enfreinte.
Ah, pauvre enfant ! Et l’on ne te verra plus jamais. Le monde est vaste antre fait de traitres égoïstes et toujours très lâches. Que les ancêtres de ce jeune être fauché le gardent !
 

Léon Tuam
Activiste des Droits Humains et écrivain  
08 juillet 2014
 

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