Cameroun - Nécrologie. Cameroun - OBSÈQUES DE MARIE ROSETTE MBOUTCHOUANG: Controverse sur la lettre de Grégoire Owona

Jean‐René Meva’a Amougou | Intégration Lundi le 20 Octobre 2014 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Quelques acteurs de la presse publique camerounaise flânent sur les termes utilisés par le secrétaire général adjoint du comité central du RDPC. Le SNJC sort de sa réserve. Le Mincom joue les prudents. Un anthropologue tranche.

ADS


Vendredi dernier, Grégoire Owona s’est fendu en une colossale «lettre ouverte à la presse camerounaise». Prétexte noble de cette sortie épistolaire: «plaidoyer pour plus de respect face à la mort». Dans sa toge d’anthropologue confectionnée à l’occasion des obsèques de Marie Rose Mboutchouang (belle‐mère de Paul Biya, président de la République du Cameroun), l’auteur a choisi de sermonner la presse via la presse. Tous les quotidiens (public et privés) d’expression française paraissant au Cameroun lui ont à cet effet accordé un espace.

Bien malin celui qui aurait saisi le sens de ce choix. Seulement, l’on ne peut s’empêcher de voir en cette démarche de l’actuel secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et ministre du Travail et de la Sécurité sociale, son insensibilité au caractère grandiose que la presse camerounaise a donné à toutes les séquences du dernier voyage de Marie Rose Mboutchouang. En même temps, il n’a pas hésité à traiter les hommes et les femmes des médias avec beaucoup moins d’égards et sans retenue. «Sarabande de charognards de tous bords qui tiennent à faire d’un évènement privé, que les principaux concernés ont tenu à vivre dans la plus stricte intimité», a écrit Grégoire Owona.

«Eu égard à leur substance significative, ces quelques mots pèchent par leur manque de reconnaissance d’un mérite», s’enflamme un journaliste de la Cameroon Radio Television (CRTV). «La maison (la CRTV, NDLR), ajoute‐t‐il, a mis d’importants moyens pour accompagner cette dame de coeur jusqu’à sa dernière demeure à Mvomeka’a». Inutile de se souvenir que la rédaction du quotidien Cameroon Tribune (CT) n’a manqué aucun instant de ces obsèques, rendant fidèlement et quotidiennement compte à ses lecteurs. Personne n’en doute, surtout pas les Camerounais, principaux actionnaires des deux médias d’Etat.

«En utilisant un terme généralisant (la presse camerounaise, NDLR) c’est ingrat, il aurait mieux dit cela», suggère un journaliste de CT. Ce qu’a fait Issa Tchiroma Bakary. Sur les antennes de la CRTV Radio, au cours du magazine Dimanche Midi, édition du 19 octobre 2014 plus précisément, le ministre de la Communication a dit être «surpris par le comportement d’une certaine presse» par rapport au lieu d’inhumation de la belle‐mère du chef de l’Etat.


Grand prof

Il se pourrait bien que l’arrimage de Grégoire Owona aux codes de certains peuples du pays l’ait aveuglé inutilement. Au point de proposer un traité d’anthropologie aux destinataires de sa lettre ouverte éparpillés dans le public et le privé. Sans dire véritablement en quoi ceux‐ci ont manqué de respect à l’illustre disparue. En confiant la gestion de la couverture médiatique de la cérémonie d’inhumation à Mvomeka’a au ministère de la Communication, il est clair qu’en haut lieu, on a intégré l’idée que l’opinion publique nationale méritait d’être informée. Ce qui rétrécissait
inévitablement le caractère intimiste du deuil auquel est demeuré accroché Grégoire Owona. Lequel est soupçonné par le bureau exécutif du syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) de vouloir se servir de la presse pour gagner en visibilité dans l’espace des apparences.

Dans un communiqué signé de Félix Cyriaque Ebolé Bola, son secrétaire exécutif, la corporation invite Grégoire Owona à revoir sa position.


Mauvaise cible

A qui devrait‐il s’en prendre au finish? «En écrivant à la presse camerounaise, Grégoire Owona, se perturbe inutilement en tout cas», tranche le Dr Missé Missé. Pour donner de la consistance à ses propos, cet anthropologue de l’université de Douala tient pour vrai un fait non négligeable. «Les deuils, souligne‐t‐il, ont presque tous une atmosphère semblable par toute l’Afrique… Mais, il intervient nombre d’éléments qui modifient l’allure générale, donnent à chaque deuil son cachet propre.

Dans ce contexte, il y en a de purement familiaux, ne tranchant nullement sur le fil de la vie quotidienne, d’autres sont plus solennels et là, la participation des acteurs sociaux est plus nombreuse, l’organisation plus complexe. Et pour le cas des obsèques de la génitrice de l’épouse du chef de l’Etat, on ne pouvait qu’avoir affaire à un deuil d’une dimension proche de la seconde catégorie. Tant il vrai que la disparition d’une figure publique laisse libre cours à toutes sortes d’approches…Vous vous souvenez du débat sur le lieu d’inhumation de Lady Diana… Et là, la presse est dans son élément».

ADS

 

Lire aussi : L'international A' camerounais Njock Florent a-t-il été assassiné ?
Lire aussi : Samuel Eto’o : « Je n'oublierai jamais le soutien indéfectible que m'a apporté le président Biya »

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS