Très souventau cours des discussions sur des sujets inhérents aux pays africains l’on entend certains insister qu’ils n’ont besoin de leçons de patriotisme de personne.

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Mais la vérité est que si les Africains étaient assez patriotes comme ils osent l’insinuer, l’Afrique serait bien avancée. 

Le patriotisme est communément accepté  comme l’amour de la patrie, de la terre qui a vu un individu naître et bercé, ou de celle adoptée où l’on vit. Ainsi, le vrai patriote doit être interpelé par tout ce qui aide à l’épanouissement de son pays ou puisse l’asservir.

Le patriote, le vrai, se pose et se perçoit alors comme une source lumineuse qui doit s’allumer et généreusement couvrir son pays de sa lumière et ce de façon inconditionnelle, et non suivant des circonstances, des intérêts égoïstes et des lubies de tous genres. 

Etre patriote, c’est aimer inconditionnellement son pays, peu importe de quelle région ou de quelle ethnie l’on vient ; peu importent la race, la religion, l’éducation et la fonction sociale que l’on occupe, et peu importent tous les tas d’injustices que des dirigeants médiocres passagers font croître sous nos pieds. 

Etre patriote, c’est aussi ne jamais se croire, se voir ou se sentir au-dessus de ses concitoyens ; c’est croire franchement en la force et l’effort de tous les autres dans la résorption des petits et grands défis nationaux. 

Etre patriote, c’est travailler à avoir de la dignité et à avoir du respect pour soi-même et envers les autres ; c’est apprendre à s’aimer soi-même, à être fier de soi-même, de ce qu’on a, de ce que son pays a ; c’est savoir se critiquer soi-même, et à s’imposer toujours plus de sacrifices.

A mon humble avis, le patriotisme est non seulement un attachement ferme à la terre où l’on est né, vit ou bien où ses ancêtres ont vu le jour, mais il est surtout l’amour et la défense de ses valeurs et cultures : ses religions, ses mets et boissons et modes vestimentaires, ses biens de consommation, etc. 

Par exemple, l’économie mondiale est un monstre qui veut avaler les économies des pays africains et d’autres pays industriellement mal lotis, et les gens ne peuvent se dire patriotes (populations et dirigeants des pays) s’ils piétinent ou rejettent leurs propres produits alimentaires et biens de consommation locaux et tombent amoureux de ceux venant d’ailleurs.

Les vrais patriotes, même vivant à l’étranger, restent patriotes par des projets économiqueset culturels pour leur pays, par des produits alimentaires et biens de consommation de leur continent qu’ils dénichent dans des magasins à l’étranger, par la musique, etc. 

Ce patriotisme est assez visible chez les Occidentaux vivant en Afrique. Ils font leurs emplettes dans des magasins où se vendent des produits de chez eux ; les fêtes dans leurs milieux diplomatiques sont alimentées par des nourritures, boissonset biens de consommation de chez eux. C’est le patriotisme dans tous ses replis et sous toutes ses formes. 

Par contre, lors des fêtes dans les milieux diplomatiques des pays africains subsahariens en Amérique, en Europe et en Asie, allez donc voir ce qu’ils consomment ! Je vaismêmetrès loin … Allez voir ce que ces dirigeants africains consomment durant l’année et pendant les fêtes sur placeau Togo, au Cameroun, au Gabon, en Côte d’Ivoire, au Congo, au Sénégal, etc. mais allez voir ! 

Le patriotisme ne se réduit pas au simple amour et à la simple fierté d’appartenance à une même terre, mais plutôt plus à la ferme détermination et au grand courage du patrioteà défendre les intérêts politiques, économiques, religieux et culturels de son pays, l’intégrité de ses frontières et sa sécurité interne. 

Et parlant du patriotisme et de la défense du pays, ce n’est pas une affaire des hommes et femmes en tenues uniquement, en temps de paix comme de guerre. Cela va au-delà. 

C’est une affaire de tous dans tout pays bien organisé avec des dirigeants compétents. La vigilance, l’information et le renseignement dans la sécurisation des frontières, des biens et personnes requièrent l’apport des habitants des frontières comme celui des citadins et campagnards. 

Le patriotisme a été mis aux enchères dans les pays africains et surtout subsahariens. Et parlant de patriotisme dans les pays africains, on assiste à une confusion généralisée et à une collusion des idées et actes lâches et ladres savamment préparés par des dirigeants, pseudo intellectuels et élites pour endormir les populations. 

Pourtant, la vérité c’est que ces dirigeants africains pour la plupart ne sont pas du tout des patriotes. Comment peut-on poser l’étiquette de patriotesaux gens qui ont telles des sauterelles détruit les richesses de leur pays, cacher d’autres ici et là comme des rats, et ont froidement bradé des entreprises stratégiques et névralgiques de leur pays aux étrangers ?

Le comble arrive quand si souvent l’on voit certains intellectuels et journalistes africains accompagnerdans leurs aventures calamiteuses ces traîtres africains au pouvoir. Pour des billets de banque, pour des promotions, pour des promesses, pour des bouts d’étoffes et de lopins de terre, ils bandent les yeux aux peuples, leur demandent leur patriotisme et ils obéissent. 

Et quand une partie du peuple sur place ou une partie de la diaspora arrive à dénoncer l’escroquerie, quand elle demande du respect pour des victimes deces antipatriotes au pouvoir, certains de ces intellectuels et journalistestrouvent que les autres n’ont ni vue ni ouïe. 

Oui, certains de ces intellectuels et journalistes vont faire croire que devant des claviers à des milliers de kilomètres du continent natal chéri, l’on ne peut voir mieux qu’eux qui souvent accompagnent les peuples à l’abattoir de leurs bourreaux au quotidien. Ceci continue, et continue … 

A d’anciennes cruelles sauterelles s’ajoutent denouvelles cruelles sauterelles en Afrique qui développent soudainement des ailes de patriotes. Mais que ces imposteurs sachent que leurs ailes seront tondues au moment venues et qu’ils regagneront la fange qui, de fait, est leur vraie place dans l’histoire des peuples africains.

 

 

Léon Tuam 

3 février 2015

 

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