Cameroun - Politique. Garga Haman Adji : “Je ne pense pas à l'heure actuelle qu’il soit en train de préparer un successeur. Ma conviction est qu’il va laisser jouer la Démocratie.“

Le Jour Lundi le 13 Avril 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Après sa longue absence publique liée à des raisons de santé, il reprend la parole. Le président de l’Add revient sur les questions chaudes de la vie camerounaise.

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De la vie publique. On va commencer cet entretien par un problème personnel. Comment se porte le ministre Garga ?

Le ministre Garga se porte excellemment bien. Je dirais même qu'il se porte mieux que beaucoup d'autres qui paraissent se porter bien. Effectivement, j'avais été gravement malade ; et je n'en veux pas aux journaux qui avaient hâtivement annoncé ma mort. C’étaient des primesautiers ; comme ils avaient appris que j’étais gravement malade, ils voulaient être les premiers à annoncer la mauvaise nouvelle. Malheureusement pour eux, primesautiers qu'ils ont été, primesautiers ils demeureront. Je ne suis point mort et je me sens actuellement au mieux de ma forme. Je me dois évidemment de remercier le bon Dieu qui a bien voulu me faire renaître. Je n’oublie pas non plus de saisir ici l’occasion de la manière la plus solennelle pour remercier le président Paul Biya et pour lui en rester à jamais reconnaissant. C’est en effet lui qui s'était inquiété et qui s'était préoccupé de ma guérison au point de faire venir de Paris un avion spécial médicalisé pour ma modeste personne, de surcroit sérieusement malade. Je l’ai déjà remercié par écrit et de vive voix pour avoir ainsi contribué à me faire "ressusciter".  

 

Vous avez été Ministre de la fonction Publique et puis de part votre vaste expérience dans la vie camerounaise, vous avez traité personnellement des questions liées au fameux équilibre régional dont on a beaucoup parlé ces derniers temps au sujet de certains concours. Alors, monsieur le ministre dites-nous, c'était pourquoi l'équilibre régional à l'origine? Et comment était-il appliqué? Est-ce qu'il n'y a pas lieu d’évaluer cette pratique 50 ans après ?

Merci beaucoup de me poser cette question. Je dirais sans m'en vanter que je ne suis pas un produit de l'équilibre régional dont le président Ahidjo s'était déjà préoccupé. Il s’agissait pour lui de veiller à ce que les régions insuffisamment scolarisées ne fussent moins représentées dans la fonction publique. D’où la création des listes A, B, C pour corriger les déséquilibres de scolarisation observés entre les différentes régions du pays. La liste A était réservée aux candidats des régions insuffisamment scolarisées, la liste B aux candidats des régions suffisamment scolarisées et la liste C aux anciens militaires. Ce fut également le cas d’accès aux grandes écoles et plus particulièrement à l’ENAM.

 

Constat avait en effet été fait que cette prestigieuse école de formation des cadres de la haute Administration restait fermée aux ressortissants des régions du Nord et aux anglophones jusqu’en 1964. Les conditions pour y accéder n’étaient en effet favorables ni aux premiers, ni aux seconds, car la concurrence entre l’ensemble des candidats était faussée à la base quant à l’équilibre régional. Aussi, avait-il initié l’organisation d’un concours destiné au recrutement de dix candidats nordistes pour le cycle spécial et de dix candidats anglophones pour le cycle préparatoire, cycles qu’il venait d’instituer au sein de l’ENAM, pour mieux les préparer, un an durant, à affronter les candidats des autres régions, rehaussant ainsi le niveau de la concurrence entre les candidats d’où qu’ils viennent.

 

Les dispositions ainsi prises n’accordaient nullement des faveurs particulières aux nordistes ni aux anglophones. Les niveaux des concours d’entrée n’avaient nullement baissé et la concurrence est restée rude. Ce qui explique que les lauréats du cycle spécial ou du cycle préparatoire n’avaient pas tous réussi l’accès au cycle A de l’ENAM, ni même à celui du cycle B qui est d’un niveau inférieur. Au total, pour la première promotion, mis à part mon cas personnel qui ne suis point passé par le cycle spécial, ni encore moins par le cycle B, il y avait cinq nordistes qui ont accédé à l’ENAM dont trois au cycle A pour m’y retrouver et deux au cycle B. Quant aux anglophones issus du cycle préparatoire, je pense qu’il y avait trois qui avaient accédé directement au cycle A.

 

Il ne faut surtout pas penser que les candidats aux recrutements à la Fonction publique ou ceux à l’entrée à l’ENAM, soient médiocres parce qu’ils avaient concouru sur la base de telle liste ou de tel cycle. Pour ne citer que mon cas, car c’est celui que je connais le mieux, bien que venu du Nord et sans passer ni par le cycle spécial ni par le cycle B, j’étais classé deuxième pendant toute ma scolarité au cycle A de l’ENAM et troisième à l’examen de sortie. De même au concours des administrateurs civils principaux, ouvert pour deux places, il n’y avait que M. Abouem à Tchoyi et moimême qui étions admis. L’on peut donc déduire pour conclure que le coefficient intellectuel des Camerounais est pratiquement le même. Seuls la disponibilité des structures scolaires et universitaires ainsi que la qualité des enseignants d’une part, les conditions économiques et l’environnement culturel d’autre part, sont à même de favoriser ou de défavoriser telle région ou telle autre.

 

Il faut souligner avec force qu’à présent, d’autres facteurs se sont substitués à l’équilibre régional. Il s’agit principalement de la corruption d’une part, du népotisme d’autre part et du favoritisme enfin. Cela se rencontre dans les grandes écoles et plus particulièrement à l’ENAM. Un esprit mercantile y est né, affectant un engouement plus particulièrement pour des filières jugées plus juteuses, pour amortir plus rapidement le coût d’achat de l’accès à cette école et engranger des bénéfices mirobolants si possible tout au long de la carrière de ces parvenus. Il convient d’ajouter qu’il est très répandu que des personnalités de haut rang y injectent leurs rejetons ou leurs affidés, notamment dans ces filières dites juteuses. Nous assistons donc plus à des luttes d’influence feutrées pour conduire à des faux équilibres régionaux et creuser ainsi la tombe de la République. Pourtant l’équilibre régional, en tant que composante principale de l’équilibre national, doit constamment rester de mise, faute de quoi c’est l’équilibre national qui en pâtira avec toutes les conséquences prévisibles.  

 

Ça c'est au début des années 60. Est-ce que la péréquation que l'on recherchait à obtenir n'a pas encore été atteinte 50 ans après ?  

Non, cela n'est pas lié aux nombres d'années écoulées mais plutôt à la création, à l’actualisation ou à la modernisation des structures socioéducatives nécessaires dans chaque région. Au début des années 60, il n’existait que l’Université de Yaoundé. L’évolution commande donc d’étendre de telles structures nouvelles à toutes les parties du pays pour justement assurer et maintenir l’équilibre régional recherché. C’est dans ce cadre et dans cet esprit que je n’avais cessé de harceler le ministre Fame Ndongo pour obtenir la création de l’actuelle université de Maroua et desservir ainsi la région de l’extrême nord qui reste et demeure la plus peuplée des régions du Cameroun. Il était en effet incompréhensible que des ressortissants de Kousseri, de Mora, de Mokolo, de Yagoua, de Kaélé ou de Maroua soient contraints de venir à Ngoa Ekelle pour s’inscrire à des études universitaires.

 

Cela était injuste et illustrait l’un des aspects du retard des régions septentrionales. Maintenant que l’Université de Maroua incluant l’Ecole Normale Supérieure est créée, la balle est dans le camp des étudiants et des populations de la région certes mais aussi dans l’esprit des responsables compétents pour assurer la modernisation constante de ces structures. Il revient donc aux élites dont je prétends faire partie, de servir de courroie de transmission entre les besoins criards des populations de nos régions et les autorités compétentes dont l’attention doit être constamment sollicitée.

 

Parlons maintenant d'un tout autre sujet, de la CONAC, qui est votre activité principale en ce moment, vous êtes l'un des membres de cette institution, comment-se passe le travail à la CONAC ?

Je comprends votre question ; mais je vous précise qu’on ne mange plus de biscuits à la CONAC. Cette période est révolue. La création de la CONAC est une excellente initiative, parce que le pays est gangréné par la corruption; je le dis et je le maintiens car les Camerounais ne cessent de se sentir quotidiennement offusqués de se voir nargués et toisés par ceux–là mêmes qui spolient l’Etat de ses ressources naturelles, matérielles et financières ; et les citoyens de leurs droits et de leur dignité. Mais c’est aussi un défi et une provocation que les corrompus et les corrupteurs lancent à l’autorité de l’Etat. A mon humble avis, ne devraient point avoir la tête haute tous ceux-là qui ont les mains sales ; et plus particulièrement ceux qui ne vivent que d’évasion ou de fraude fiscales d’un côté ; de crédits bancaires pharaoniques toujours non remboursés de l’autre.

 

Pourtant la S.R.C. n’avait été spécialement et uniquement créée en août 1989 que pour récupérer, centraliser et recouvrer toutes les créances qui lui ont été léguées par les banques privatisées ou fermées. Il convient de souligner que certaines d’entre elles, toujours non exigées par la S.R.C., sont d’un volume pharaonique. L’expression « fossoyeurs de l’économie nationale » à l’époque utilisée par certains médias colle parfaitement à certains débiteurs invétérés dont un seul parmi d’autres doit jusqu’à plus de sept milliards de FCFA, jadis empruntés notamment au CREDIT AGRICOLE et à PARIS BAS et aujourd’hui largement utilisés pour corrompre et instrumentaliser certains responsables ou décideurs honteusement à leur dévotion. .Il faudrait surtout ne pas omettre de souligner, pour s’en féliciter, que la CONAC, à force de remuer les poubelles puantes de la corruption, est en passe de susciter, de par ses actions, des réactions incontrôlées de la part de certains corrompus invétérés, qui n’hésitent pas à "acheter" certains petits journaux pour mettre la CONAC sous un matraquage médiatique de mauvais aloi.

 

Il convient également de préciser que la CONAC fait rentrer dans les caisses du Trésor Public, d’énormes sommes du fait des contrôles qu’elle opère à travers diverses activités : 14 milliards F.CFA suite au contrôle des travaux de bitumage de la route Ayos-Bonis ; 4 milliards F.CFA suite à celui mené dans certains établissements financiers et de micro finance ; 14 milliards F.CFA suite au contrôle des indemnisations indues de certaines "expropriations" pour cause d’utilité publique dans le cadre de la construction du port en eau profonde de Kribi, etc, etc…, sans parler des nombreuses arrestations de personnes prises en flagrant délit de corruption, ainsi que de l’organisation de séminaires de sensibilisation à l’intégrité ça et là à travers le pays. Eu égard à la rentabilité immédiate de ses activités et à l’assainissement à terme des moeurs et de la moralité publique, il va de soi que l’institution mérite un peu plus de moyens logistiques, techniques et technologiques d’action, de stratégie et de coercition.

 

Il va également de soi que les services relevant des départements ministériels chargés du recouvrement des fonds indument payés à des tiers acteurs ou fassent leur travail et montrent pattes blanches à toute occasion. Dans tous les cas de figure, non seulement la création de la CONAC répond à la ratification d’une convention des Nations Unies sur la lutte contre la corruption mais aussi, elle est d’une nécessité impérieuse face à une actualité brulante qui met permanemment en danger les fonds publics et les biens matériels et immobiliers de l’Etat. Ici un parallèle peut être établi entre les effets du SIDA sur l’humanité et ceux de la CORRUPTION sur les Etats et les Nations. Il revient donc une fois de plus au Chef de l’Etat de veiller, je dirais personnellement, à la bonne marche de la CONAC si tant est que le Cameroun doit émerger à l’horizon 2035. Faute de quoi, l’Etat ne travaillera que pour enrichir quelques malpropres, ces hommes de peu de vertu qui n’ont ni le sens de l’Etat, ni celui de l’amélioration du niveau de vie de tous et de chacun.  

 

On peut continuer, quel est le problème, où est le dernier rapport de la CONAC, qu'est ce qui se passe avec ce rapport?

La réponse est toute simple. Jusque-là, le rapport annuel de la CONAC s’identifiait quelque peu à son rapport d’activité. Or, dresser « l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun » ne doit pas s’arrêter au seul rapport de la CONAC. C’est pour cette raison que le Chef de l’Etat a estimé que ce rapport annuel décrivant l’état de la lutte  contre la corruption au Cameroun s’étende aux activités menées dans ce cadre au niveau de chacun des départements ministériels. La CONAC attend donc les différentes contributions des ministères concernés pour dresser un apport global qu’elle adressera d’abord au Chef de l’Etat et qu’elle rendra public par la suite.  

 

De tout temps dans votre parcours que vous avez une constate, vous essayez toujours d'insister sur une question comme l'autorité de l'Etat. Pourquoi dans votre discours il y ‘a toujours retour sur ce concept, est ce qu'il est en péril au Cameroun en ce moment?

Je ne sais pas s'il est en péril ou non. Mais si j'en parle, c'est qu'il ne cesse de se poser dans notre pays ce double problème du sens et de l'autorité de l'Etat. D’aucun devrait comprendre une fois pour toutes que l’Etat est une entité de la première importance dans le développement économique de la Nation et la promotion sociale permanente des citoyens. L’autorité de l'Etat n’est nullement synonyme de l'Etat autoritaire. Mais si quelques malotrus veulent se jouer de la tête de l'Etat, alors ils doivent comprendre qu'on ne lutte pas contre plus fort que soi. Je ne peux pas avoir servi sous l'autorité d'un Charles Onana Awana, d'un Paul Pondi, d'un Haman Saïd, d'un Ousmane Mey, ou être un admirateur du maire Aliou Garga de Maroua, du préfet Abraham Mve Ndongo, du lamido Yaya Daïrou de Maroua, sans être profondément imprégné et du sens de l'Etat et de l’autorité de l’Etat.

 

La question n'est plus tout à fait d'actualité, mais il y a cette hausse des prix du carburant qui a eu lieu ...

Ces prix ont été augmentés de 81f par litre de super, de 80f par litre de gasoil ; je ne mentionne pas ceux du gaz domestique qui lui est vendu en kg ...A mon avis, les auteurs de cette hausse des prix de carburant donnent l'impression de n'avoir pas suffisamment réfléchi sur l’objet et l’impact économique et financier de leur décision. Cette précipitation est d’autant plus répréhensible que les départements ministériels les plus concernés n'avaient pas été associés à cette décision à multiple rebonds. L’on croit en effet savoir que n’avaient notamment pas été consultés les ministères de l'Energie, des Travaux publics, des Marchés publics… ; lesquels étaient à même de mieux calculer en termes réels le coût de l’impact de cette hausse précipitée sur les commandes et marchés alors en cours d’exécution ou de notification ; lesquels seront tous frappés d’avenants pour évaluer et tenir compte de la répercussion de cette  hausse sur l’indice que représentent les dépenses de carburant sur l’ensemble de la commande globale de l’Etat et des collectivités publiques décentralisées, majorées du % de l’augmentation  des salaires sur la masse salariale. ; le tout appliqué aux encours des différents budgets de l’exercice. Et tout cet arsenal de … pour résorber une subvention dite d’équilibre octroyée par l’Etat à une entreprise publique, la SONARA, évaluée à 300 Milliards. Pour passer 300 milliards de l’une de ses poches à une autre, l’Etat concède ainsi de perdre plus  de 1000 milliards de F.CFA.!

 

Monsieur le ministre, justement il ya dans la garde actualité le problème Boko Haram. Jusqu'à présent, comment vous jugez, comment vous appréciez la réaction un, de l'Etat Camerounais, deux, de la population Camerounaise, trois, des populations de l'Extrême-Nord. Qu'est ce qu'on peut faire pour éradiquer ce mal?

Pour certains « Boko haram » c'est quelque chose de tout nouveau. En réalité, il n’y a que le particule « Haram » qui s’est très récemment ajouté au mot « Boko » pour discréditer encore davantage l'école occidentale ou la civilisation occidentale en les taxant de « sans finalité » et d’’’illicite’’ et en vouant les adeptes des choses de l’Occident à l’Enfer. En vérité, personnellement j’incrimine le laxisme volontaire et calculé du Gouvernement du Nigeria. Qu’on se détrompe ! L’armée nigériane est une grande armée de métier dont les soldats ne sauraient en aucun fuir devant des ennemis ; civils de surcroît, en leur abandonnant armes lourdes et légères mais sans jamais être poursuivis  pour désertion ni trahison.

 

En tout cas, avec l’élection du président BUHARI, lumière sera faite sur toutes ces manigances. J’ose ainsi espérer que toutes ces guères contre BOKO HARAM ne seront qu’un triste souvenir d’ici seulement six mois au maximum. ...

 

Revenons un peu sur votre notable carrière politique et administrative; on se souvient du coup d'éclat de 1992. Votre démission du poste de ministre de la Fonction publique. Mais tout n'a pas été dit sur cette affaire monsieur le ministre. Je suis sûr qu'il y a encore des choses à dire. Avant, après et pendant votre démission.

Oui, beaucoup ne savent peut être pas que du 8 septembre 1990 au 27 août 1992, le Président BIYA m'avait fait l'honneur d'être l'unique ministre plein, originaire de l'Extrême-Nord. En signe de reconnaissance, j'avais pris très au sérieux cette responsabilité. Je m'étais comporté comme le ministre de l'Extrême-nord, à telle enseigne que lors des élections de 1992, c'est moi qui ai élaboré toutes les listes RDPC de l'Extrême-Nord à l'exception de celle du Logone et Chari. Celle du Mayo-Sava par exemple, je l'ai élaborée avec Mr Cavaye Yiegué dans ma maison de Makabaye. J’y avais personnellement positionné les noms de MM ABBA Boukar, ABBA Malla Boukar et CAVAYE Yégué, à charge pour ce dernier de me proposer un ressortissant de l’ethnie Podoko pour compléter la liste de la circonscription. Il en a été de même pour les circonscriptions de Mayo Danaye, de Mayo Kani et de Mayo Tsanaga. Nous avions réussi à faire élire 13 de nos candidats. Je ne cesserais de m’en féliciter car l'UNDP semait la terreur, pratiquait la politique de la terre brûlée et exploitait à fonds la naïveté des populations, comme le fait en ce moment BOKO HARAM. Dans cette stratégie, j’avais été traité de Chrétien car « tous ceux qui soutiennent BIYA sont Chrétiens ». Pourtant, c’est mon aïeul Ardo Alkassoum qui a bâti la première mosquée de Maroua et mon arrière grandpère Ardo Yéro la 2ème mosquée à Makabaye. Et comme je faisais obstacle à leur envolée, des hauts responsables de ce parti avaient programmé me faire assassiner. La tentative était consommée à GAZAWA pendant la campagne des législatives de 1992. Je n’eus la vie sauve  que grâce à l’intervention efficace et à l’engagement farouche de tous les éléments de la brigade de gendarmerie de cette localité, située à 28 km de Maroua.  

 

On peut avoir des noms?

Non, pas encore !

 

Quid de L’Add ?

L'A.D.D. est à la dimension de son Président, connu de tous les Camerounais qui l’aiment, qui l’adulent même et qu’il ne cessera de remercier énormément. Je suis en effet l'un des 23 candidats à avoir des voix qui ne soient ni ethniques, ni tribales, ni régionales, ni encore moins ‘’achetées’’. Je suis content de mon 3è rang à la Présidentielle d’octobre 2011. Ce rang somme toute respectable me servira prochainement de rampe de lancement victorieux. En réalité, il m’a été très secrètement rapporté que j'étais classé deuxième à la sortie des urnes. Mais se placer juste derrière Mr Fru Ndi et le Président Paul Biya est déjà en soi un prélude prometteur.

 

Monsieur le ministre je voudrais vous demander d'évaluer le régime Biya, de dire ce qu'il a apporté, ce qu'il aurait pu apporter, ce qu'il n'a pas apporté peut être ce qu'il reste lui à apporter.

Ce serait prétentieux de ma part d'évaluer à titre individuel le régime ou l'apport du président Biya. Mais n’eût été certains de ses collaborateurs que je peux qualifier de négativistes, d’égoïstes ou de paranoïas, il aurait certainement « pu mieux faire ». Quant à ses qualités politiques personnelles, l’on ne peut ne pas lui concéder d’avoir réussi à gérer le Cameroun à sa manière durant déjà plus de 33 ans, arborant lestement et allégrement ses 82 ans, révolus depuis le 13 février dernier.  

 

 

 Il ya eu des élections pas très claires monsieur le ministre ...

Elles ne sont peut être pas claires, mais qui les a contestées? C'était à ses concurrents, sinon même aux Camerounais de le faire ! Il n’en a rien été à ma connaissance. Contentons-nous de souhaiter qu’à l’avenir ELECAM s’élève à la hauteur de la C.E.I du NIGERIA. Il en ira de la paix au Cameroun. ELECAM doit seule assumer la responsabilité totale et entière du processus électorale jusqu’à la proclamation des résultats. Nos lois doivent être revues et corrigées dans ce sens. Cette responsabilisation totale d’ELECAM est la seule pour endiguer la fraude électorale et toute autre magouille tâchant la transparence électorale.

Les conditions sont-elles réunies pour que nous continuions à vivre dans l'harmonie et la paix?

A partir de mon expérience relationnelle et de mes observations personnelles, je dirais oui. Car, à mon sens, l’intégration nationale est à plus de 60% réussie.  

 

Et la succession de Paul Biya?

Je ne pense pas à 'heure actuelle qu’il soit en train de préparer un successeur. Ma conviction est qu’il va laisser jouer la Démocratie. En ce qui me concerne personnellement, je souhaiterais vivement que LA DEMOCRATIE SOIT LE SUCCESSEUR CONSTITUTIONNEL DU PRESIDENT BIYA. Ce sera certainement à l’avantage de la paix, de l’intégration nationale et de l’élévation du Cameroun vers les cimes de la modernisation, du développement et de la civilisation universelle.

 

Propos recueillis par Haman Mana

 

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