Sciences. Quand les Européens étaient noirs

Ria Novosti Samedi le 18 Avril 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les Européens auraient acquis la peau blanche et leur capacité à digérer le lait de vache il n'y a pas très longtemps à l'échelle de l'évolution humaine, selon les anthropologues américains.

ADS

 

 

 

Il y a encore 8 000 ans, la plupart des habitants de l'Europe étaient noirs, affirme le magazine Science News citant un rapport présenté à la 84e Conférence de l'Association de l'anthropologie physique des États-Unis.

 

Les chercheurs ont étudié les gènes qui avaient survécu à la plus forte sélection naturelle des dernières 8 000 années. En comparant ceux des Européens anciens et modernes (des participants du projet "1000 génomes"), Iain Mathieson de Harvard a identifié cinq "recordmen": il s'est avéré qu'il s'agissait des gènes associés à la couleur de la peau et à l'alimentation.

 

Les chercheurs ont identifié trois gènes qui déterminaient la couleur blanche de la peau et ont découvert l'histoire assez compliquée de leur apparition. Les premiers humains anatomiquement modernes, venus d'Afrique il y a 40 000 ans, avaient la peau noire, plus utile dans les latitudes chaudes. Et même il y a 8 500 ans, les chasseurs-cueilleurs qui vivaient sur le territoire de l'Espagne, du Luxembourg et de la Hongrie modernes avaient toujours la peau noire. Selon les résultats de la recherche, ils ne disposaient pas des gènes SLC24A5 et SLC45A2 déterminant la dépigmentation de la peau.

Cependant dans le Nord de l'Europe, où il y avait très peu de lumière naturelle, il y a déjà 7 700 ans les Européens avaient non seulement les gènes SLC24A5 et SLC45A2, mais aussi le troisième gène (HERC2/OCA2) associé aux yeux bleus et éventuellement à la peau blanche et aux cheveux clairs. Ceci est démontré par les données des sept chasseurs-cueilleurs dont les os ont été découverts dans le Sud de la Suède (Motala).

 

Ce sont les agriculteurs néolithiques du Moyen-Orient qui ont définitivement apporté la peau blanche en Europe — se mêlant avec les indigènes, ils ont répandu le gène SLC24A5 en Europe centrale et méridionale.

 

Les anthropologues ont confirmé le fait, connu auparavant, qu'il y a 8 000 ans les chasseurs-cueilleurs européens ne pouvaient pas digérer le lait de vache. Les migrants néolithiques étaient également privés de cette capacité — tant les agriculteurs du Moyen-Orient (il y a 7 800 ans), que les éleveurs de la culture Yamna (venus des steppes orientales il y a 4 800 ans). Ils ne disposaient en effet pas du gène de tolérance au lactose LCT. Ce gène s'est répandu en Europe il y a seulement 4 300 ans, à l'âge de bronze.

 

Les scientifiques n'ont pas expliqué pourquoi ces gènes avaient plus de chances de survie au cours de la sélection naturelle. Probablement, la raison en était la nécessité de maximiser la production de vitamine D, considère la paléoanthropologue Nina Jablonski de l'Université de Pennsylvanie. Les habitants des latitudes nordiques ne recevaient pas assez d'ultraviolet (la lumière du soleil) et il y avait deux solutions génétiques à ce problème: la peau blanche qui permet d'absorber plus d'UV, et la tolérance au lactose qui aide à recevoir la vitamine D à partir du lait.

Début mars 2015, les auteurs du rapport ont publié dans le magazine Nature les données de l'analyse ADN de 83 Européens anciens. À leur avis, la population de cette partie du monde s'est formée suite à la fusion de trois groupes d'agriculteurs et de chasseurs-cueilleurs venus à des moments différents.

 

 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS