Cameroun - Politique. UPC : A quand la fin des dissensions ?

Alice Epoupa | Le Détective Lundi le 24 Aout 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Miné par d’interminables dissensions intestines, l’Union des populations du Cameroun (UPC), n’en finitpas de se saborder, quand bien même on avait cru révolue, la bataille de préséance y ayant permanemment cours.

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Quand à la veille du double scrutin législatif et municipal du 30 septembre 2013, René Emmanuel Sadi entreprit de rapprocher les différentes  factions  de  la  plus vieille formation politique du Cameroun à l’effet de lui éviter d’aller auxdites élections en rangs dispersés, on crut que ces factions allaient enfin entendre raison. Malheureusement, l’accalmie n’aura duré que le temps desdites élections qui consacrèrent pourtant le retour audevant de la scène de cette formation politique qui s’en tira avec trois députés et neuf communes.

Piètre performance peut-être pour les uns, mais suffisante pour les autres pour aguicher davantage leurs ambitions politiciennes, en s’arrogeant en sous mains la direction de cette formation politique.  Y étant toutefois, ces derniers crurent y enrôler le ministre de l’Administration territoriale et de décentralisation (Minatd), forts certainement du rôle qui fut le sien pour leur assurer le résultat qui leur permit d’être au-devant de la scène sociopolitique nationale. Dès lors, ils crurent pouvoir en faire une jurisprudence et s’en prévaloir pour muer le Minatd en une sorte d’arbitre ou de juge qu’il est pourtant loin d’être, quand bien même ses fonctions de ministre de l’Administration territoriale et de la décen tralisation lui confèrent par ailleurs le statut de tutelle des partis politiques. Toutefois, les dispositions de la loi en la matière étant ce qu’elles sont, les activistes ou plus exactement les opportunistes de la faction UPC de laquelle se prévaut sieur Bapooh Lipot Robert, député à l’Assemblée nationale, croient l’introniser comme l’unique interlocuteur de l’ensemble des factions.

Sauf-conduit

Pour ce faire, ils n’ont de cesse de brandir des résolutions intestines de leur faction faisant de lui le secrétaire général de celle-ci pour obtenir du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, une légalisation de fait  de  cette  faction  afin  de  leur  octroyer quelque préséance sur les autres. En fait, le calcul politicien qui sous tend la démarche plutôt tortueuse de cet élu du peuple, se fonderait sur quelque légitimité qu’il croit ainsi tenir de son élection. Si on ne peut en douter, il reste néanmoins constant qu’il ne saurait s’y fonder pour insinuer son acceptation par les différentes factions de l’UPC. Et c’est à juste titre que le Minatd ne crut pas donner suite à sa requête y relative, en l’invitant plutôt à rechercher sa légitimation au sein de sa formation politique toute entière et non de quelque faction.  

Surtout que son immixtion, pourrait-on qualifier ainsi, son intermédiation entre les mêmes factions à l’orée de la double consultation évoquée supra, participait de la sauvegarde de la concorde sociale qui aurait pu être mise à mal par les échauffourées partisanes qui auraient pu résulter des batailles de préséance. Dès lors, il n’est point besoin d’établir des parallèles avec de pseudo situations similaires sous d’autres cieux, tant il est vrai que les scissions présumées des formations politiques ou mouvements pris pour références, ont toutes été entérinées par la justice et non quelque ministère. Aussi peut-on entrevoir dans les prétentions de l’honorable Bapooh Lipot Robert, le recours à quelque sauf-conduit si ce n’est pire, une dose sibylline de  mauvaise foi.

«Panier à crabes»

Analyse faite, vouloir se positionner en arbitre dans une bataille qui est loin d’avoir commencé sous René Emmanuel Sadi, en garantit guère à ce dernier la détention de toutes les
ficelles et autres excroissances de cette formation politique, dont il ne voudrait par ailleurs conforter la dislocation. A preuve, il aurait pu en son temps laisser cette formation politique s’enliser dans la partition, qu’elle ne présenterait pas l’exacerbation des ambitions «pouvoiristes» qu’elle connaît aujourd’hui. Car, c’est bien de cela dont il s’agit à en croire certaines indiscrétions recueillies à bonne source. Or, dans un panier à crabes comme l’est plus que jamais l’UPC, il est difficile d’extirper un crabe quand on n’aura pas pris le soin de neutraliser les pinces de tous les crabes. L’allégorie est peut-être avilissante, mais elle rend plutôt parfaitement compte des innombrables batailles qui y ont cours, ne serait-ce qu’à en juger par les nombreux recours en légitimation de ses nombreuses excroissances.  

Si cela permit il y a quelques années de fragiliser cette formation politique, l’heure y est plutôt à une dynamique unitaire, à en croire la base militante de cette formation politique. Du coup, il sera bien difficile d’accorder quelque préséance à l’une ou l’autre faction, pour le simple fait qu’elle compte en son rang un député et quelques maires. Ce d’autant plus que ce n’aura pas été la tendance qui avait bénéficié des suffrages des électeurs, mais bien plus le label UPC, si l’on s’en tient aux circonscriptions où cette formation politique a réussi à damer le pion à ses adversaires et singulièrement le RDPC. Dès lors, l’honorable Bapooh Lipot Robert ne saurait s’en prévaloir et encore moins de sa désignation par quelque faction, pour s’arroger le titre de secrétaire général légitime de toute cette formation politique, car il n’en aura pas reçu mandat.
 

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