Cameroun - Economie. Accès au financement: le Gicam veut sortir le Cameroun de l’auberge

Hervé B.Endong | La Nouvelle Expression Samedi le 13 Avril 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
C’est le bienfondé de la rencontre sectorielle qu’organise le premier patronat du pays ce jeudi 11 avril 2013, à Douala.

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Au Cameroun, les performances des banques en matière de financement ne semblent pas élogieuses. Certes, une progression du taux de crédits octroyés par les banques au secteur privé a été enregistrée ces dernières années (il est passé de 6,9% du Pib en 2007 à 13,9% en 2011). Toutefois, par rapport à d’autres pays de niveau de développement comparable, ce taux reste très faible. Au Sénégal par exemple, il est passé de 24,4% du PIib à 31,5% sur la même période. En Afrique subsaharienne, la moyenne sur la période 2000 – 2011 a été de 75,4% du Pib.

Il est très élevé en Chine (145,5% du Pib en 2011) et dans les pays développés de l’Ocde, où il a oscillé autour de 210% du PIB sur la période 2009 – 2011. Plusieurs facteurs sont susceptibles d’expliquer ce niveau de performance des banques au Cameroun. L’un des plus déterminants semble être la perception d’un risque élevé de l’insolvabilité des Pme. En effet, les Pme qui représentent, selon le dernier Recensement général des entreprises de 2009, près de 99,2% des entreprises au Cameroun font face à de nombreuses difficultés. Celles-ci se rapportent à l’environnement économique (capital humain, infrastructures, débouchés, etc.) et réglementaire (fiscalité) qui induit leur faible productivité et leur sur-mortalité.

Un autre facteur tout aussi important qui pourrait expliquer la faiblesse du taux de crédits accordés au secteur privé au Cameroun est l’insuffisance du système judicaire en matière de règlement des différends liés à l’insolvabilité. En effet, certaines carences judiciaires peuvent expliquer la réticence des établissements financiers à accorder des financements aux Pme avec des conditions favorables.

Les recouvrements des créances ou les réalisations des garanties restent aujourd’hui encore un processus long et ardu et les emprunteurs en situation de défaut ont la possibilité d’adopter toutes sortes de tactiques pour entraver les procédures de recouvrement des arriérés de paiement. Ceci pourrait expliquer en partie pourquoi les banques restent extrêmement sélectives dans le choix de leurs emprunteurs et exigeantes en termes de garanties.

De nombreuses réformes doivent dès lors être envisagées à l’instar de celles sur les titres de propriété (et notamment les titres fonciers), de celles visant à accélérer les procédures de recouvrement des dettes et à faire respecter les jugements prononcés et de celles sur les créances douteuses. C’est fort de ces constatations que le Groupement inter patronal du Cameroun, dans sa posture de défense des intérêts de ses membres et de leur accompagnement, a décidé de consacrer sa première sectorielle de 2013 sur cette épineuse question. Les échanges s’articuleront autour d’une litanie de points. Propositions pour l’amélioration de la relation Banques / Pme, mécanismes de renforcement des capacités des Pme, pédagogie pour développer la relation avec les banques, organisation/regroupement des Pme pour renforcer leur crédibilité, etc.
 

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