Cameroun - Travaux publics. Accident ferroviaire d’Eséka: et maintenant l’enquête

Yves ATANGA | Cameroon-tribune Mercredi le 26 Octobre 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le président de la République, Paul Biya a créé mardi une commission d’enquête destinée à faire la lumière sur la catastrophe de vendredi dernier.

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Dans la suite logique de sa déclaration de dimanche dernier à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, le président de la République a matérialisé mardi le souci de connaître les « causes profondes »  de la catastrophe qui endeuille le Cameroun depuis le weekend dernier. Déjà près de 80 morts et près de 600 blessés. Paul Biya a créé la Commission d’enquête sur l’accident ferroviaire survenu le 21 octobre dernier à Eséka pour établir les causes du drame, comme il le soulignait il y a trois jours. Tout dans le décret présidentiel signé hier laisse transparaître sa détermination à faire jaillir rapidement la vérité : le timing, les missions, la composition, le délai prescrit.


D’abord le timing. De retour d’un séjour privé en Europe dimanche, le chef de l’Etat a eu ses premiers mots pour les victimes et leurs familles. Condoléances, compassion, et vœu de prompt rétablissement. La journée de deuil national observée lundi va dans le sens de cette première préoccupation : celle des attentions pour les victimes, le recueillement pour l’ensemble de la Nation. Lundi, c’est effectivement tout le Cameroun qui a porté le deuil de ses fils et filles emportés dans cette tragique affaire. Et sitôt le deuil passé, le président fait entrer en scène cette commission, appelée, « à compter de la date de signature du présent décret », à se mettre au travail pour la manifestation de la vérité.


Ensuite, les missions. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles sont clairement énoncées. On peut les résumer ainsi : trouver les causes, identifier les responsables, proposer des mesures préventives pour l’avenir. Mais aussi, faire une évaluation de la manière dont la catastrophe a été gérée par les différentes administrations impliquées. Notamment l’assistance aux victimes. Sur instructions du chef de l’Etat, la prise en charge médicale des victimes est assurée aux frais de l’Etat. Cela dit, depuis vendredi, quelques complaintes se font entendre çà et là autour de la gestion des secours, de l’assistance aux blessés, et même du soutien aux familles. Notamment celles qui depuis le drame, cherchent à rentrer en possession des dépouilles. Et il reviendra aussi à la commission de faire la lumière sur cet aspect, parfois source de tensions..


La composition de la Commission est un autre indicateur. A la lecture du décret signé hier, on peut dire qu’il s’agit d’une commission d’enquête de haut niveau. Le président désigné n’est autre que le Premier ministre chef du gouvernement qui a suivi l’évolution de la situation dès la première alerte vendredi dernier. Le profil des autres membres est révélateur d’un net souci de pragmatisme. Ce n’est pas une commission pléthorique. Et chaque membre y est visiblement appelé à jouer un rôle essentiel et surtout précis. Le ministre d’Etat ministre de la Justice, Garde des Sceaux, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le ministre délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, le Secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie, le Délégué général à la Sûreté nationale et le Secrétaire permanent du Conseil national de sécurité. Voilà une équipe qui n’est pas sans rappeler les mots de Paul Biya prononcés dimanche à sa descente d’avion. L’enquête « approfondie » dont parlait le chef de l’Etat va donc se mettre en branle dans toutes ses composantes. Derrière cette composition de la commission, on voit les aspects judiciaires, administratifs mais aussi sécuritaires et de gouvernance. C’est tout dire.


Enfin, le délai prescrit à la Commission Yang, 30 jours indique bien qu’il n’y a pas de temps à perdre. La scène du drame est encore suffisamment chaude pour y recueillir tous les indices, toutes les pièces du puzzle à reconstituer. En tout cas, le mandat est bel et bien entamé depuis hier et le rendez-vous pris avec le destinataire du rapport attendu. Rapport qui va restituer la vérité sur la catastrophe ferroviaire la plus meurtrière de l’histoire du Cameroun.

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