Cameroun - Santé. Affaire de l’Odontol: déjà 27 morts

MESSI BALA | Cameroon-tribune Mardi le 22 Novembre 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
21 décès enregistrés à Mindourou, trois à Abong-Mbang et trois à Doumé. La commission d’enquête sur les traces des livreurs, fournisseurs et fabricants du produit.

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L’intoxication alcoolique ne touche plus seulement les villages de l’arrondissement du Dja, mais le drame s’est répandu dans deux autres unités administratives du département du Haut-Nyong, dans la région de l’Est. Jusqu’à ce dimanche 20 novembre 2016 quand nous mettions sous presse, les autorités sanitaires et administratives dénombrent 21 décès dans la commune de Mindourou (qui est le chef-lieu de l’arrondissement du Dja), trois morts à Abong-Mbang et trois dernières victimes à Doumé. Ceci porte le total des personnes disparues suite à cette intoxication à 27.


47 malades restent sous soins intensifs dans diverses formations sanitaires de ces trois localités après avoir consommé le même breuvage. 40 patients sont internés dans tout un pavillon du district de santé d’Abong-Mbang où l’équipe de CT s’était rendue encore hier. Tandis que six victimes sont prises en charge au centre de santé intégré de Mindourou. Et Paulin Zok, dernière proie de l’intoxication enregistrée au quartier Ayené de Doumé est sous la responsabilité du Dr Andjembe Essola, directeur de l’hôpital de district de Doumé. « Dans l’ensemble, la situation des malades est stable », confie Dr Robert Mathurin Bidjang, délégué régional du ministère de la Santé publique de l’Est.


Même si depuis le 17 novembre dernier, il n’y a plus de nouveaux décès, la crise de « l’Odontol » (alcool traditionnel) aura laissé un lourd bilan social dans le département du Haut-Nyong. 40 enfants âgés de six mois à 16 ans sont désormais orphelins. De l’autre côté, ce sont 20 hommes qui sont veufs. D’ailleurs, parmi les 21 morts de Mindourou, 19 sont de sexe féminin, et huit vivaient dans le village Djouyaya.


C’est de ce village, Djouyaya, que la crise s’est déclenchée ; « Les décédés des villages Cyrié, Nongbwala, Mayos, Kagnol, Nkouak et Etsiek ont tous consommé le même produit servi après l’enterrement   qui a eu lieu à Djouyaya le week-end du 12 au 13 novembre 2016 », d’après le maire de Mindourou, Zengle Ntouh. Et la commission d’enquête prescrite par le gouverneur Grégoire Mvongo cherche justement la piste du livreur, les coordonnées de son fournisseur ainsi que l’adresse du site de fabrication de cet alcool de la mort. Malgré l’amoncellement des cadavres, les informations tardent à remonter malheureusement, pour plusieurs raisons. Durant la séance de travail à laquelle CT a assisté à la salle des actes de la commune de Mindourou vendredi dernier, beaucoup développent des doutes sur la thèse officielle de l’origine du drame. «Comment l’Odontol que nous consommons depuis le bas âge ne tuerait que les femmes maintenant ? », s’interroge, par exemple, Lazare Mgbapel, chef de troisième degré du village Kagnol. De là à convoquer la piste de la sorcellerie ? C’est ce que nombre de villageois n’hésitent pas à franchir. A telle enseigne que plusieurs malades ont passé quelques jours avant de rendre l’âme chez des pasteurs et guérisseurs du coin. Mboke Godlive Ntua, préfet du Haut-Nyong a dû sommer un pasteur de conduire ses 11 patients à l’hôpital et de ne plus en recevoir jusqu’à la fin de la crise. Et enfin, la peur des représailles des autorités.

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