Cameroun - Politique. Aminatou Ahidjo. La puissance de la conviction

Serge Bertrand MBOLO | The Spark Samedi le 09 Juillet 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Qu’elle l’ait fait de sa propre initiative ou sous le piston discret d’un tiers, l’acte que la fille cadette du premier Président de la République du Cameroun a posé à travers son retour au pays natal, la crédite quoiqu’on en dise, d’une force morale insoupçonnée.

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Aminatou Ahidjo. La puissance de la conviction

Qu’elle l’ait fait de sa propre initiative ou sous le piston discret d’un tiers, l’acte que la fille cadette du premier Président de la République du Cameroun a posé à travers son retour au pays natal, la crédite quoiqu’on en dise, d’une force morale insoupçonnée.

Il aura fallu faire l’impasse sur ces faits historiques mémorables auxquels l’intransigeance d’un environnement familiale s’attèle à conférer une éternelle actualité. Il aura fallu creuser davantage cette séparation physique vieille déjà de plusieurs années avec une mère dont la probabilité de déboucher au bout du compte pour cette dernière, sur une issue beaucoup moins arrangeante, pour ne dire plus.

Il aura fallu surtout affronter le regard des autres, surtout celui difficilement « cernable » en première intention, des frères et soeurs, proches et autres se son aire géographique. Dans ce registre-là, les exemples peuvent être multipliés à l’infini.

Cela fait déjà trois ans qu’Aminatou Ahidjo a choisi d’effectuer ce retour, soutenue par sa conviction de pouvoir incarner au-delà de tout, ce « message d’union, de concorde et de réconciliation nationale ». On doit se mérite à l’appréciation perspicace faite par le destinataire de cet engagement véritablement inattendu. L’honnêteté voudrait qu’on reconnaisse que dans le partage des dividendes en tout genre à en tirer, le plus gros morceau ne s’échoit pas là ou on le croit.

Même s’il a laissé bien de nostalgiques sans voix, le premier geste posé par Aminatou Ahidjo est d’une symbolique imparable. L’obtention d’une carte de membre du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) au siège central de cette formation politique au pouvoir logé au palais de congrès, a été un acte fort, porteur d’un message profond. Un heureux concours de circonstance a bien voulu qu’elle devienne aujourd’hui, par la force du décret présidentiel, Président du Conseil d’Administration de cette structure.

Entre temps, la nouvelle militante du parti de la flamme, se sera particulièrement illustrée sur le terrain à travers une campagne menée tambour battant dans les trois régions septentrionales du pays. C’était dans la perspective des élections couplées législatives /municipales du mois de

Le choix de la reconciliation

La fille du tout premier président de la République du Cameroun a rejoint les rangs du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais quelque temps seulement après son retour au pays. La nouvelle militante d’alors avait donné les raisons de son choix.

C’est en 2013 qu’Aminatou Ahidjo, a déposé ses valises au sein du RDPC à la veille des élections couplées (législatives et municipales), alors même que le parti proche du pouvoir connaissait de véritables problèmes dans la partie septentrionale du pays à cause de certains nostalgiques restés jusque-là fidèles au président Ahidjo et qui tentaient de faire couler le bateau. Ignorant les chants de quelques « oiseaux de mauvais augures », et tous les noms tels que « traitre » dont on l’accablait, Aminatou Ahidjo a fait le choix de la réconciliation avec celui-là que des mécontents considéraient comme l’ennemi de son père. Estimant que de nombreux camerounais ont eu à travailler jusqu’ici avec abnégation et au prix de leur vie pour bâtir ce pays, elle avait pensé qu’il était temps qu’elle apporte sa pierre à l’édifice Cameroun.

Il était temps pour elle qu’on taise les vieilles querelles de division qui n’avancent pas le Cameroun. Pour justifier son choix, la fille cadette de l’ancien président camerounais a dit accomplir l’une des dernières volontés de son père qui au soir du 4 novembre 1982 avait demandé à tous les Camerounais d’accorder sans réserve leur confiance et d’apporter leur concours à M. Paul Biya, alors son successeur constitutionnel.

Selon elle, le choix de rallier les rangs du RDPC se justifie par le fait que «agir autrement serait trahir la mémoire de mon père car l’impérieux devoir est d’apporter à mon tour ma modeste contribution à l’avancée de notre cher et beau pays. Agir autrement serait faire preuve d’ingratitude vis-à-vis de milliers de parents, frères et soeurs pour qui mon retour au pays est un nouveau départ.

Agir autrement serait enfin manquer à mon devoir de reconnaissance envers le président national Paul Biya grâce à qui je m’exprime aujourd’hui», avait-elle avoué devant un parterre de militants venus vivre son retour à la maison du parti de Garoua lors du lancement de la campagne pour les élections couplées législatives-municipales de 2013. Pour assumer son choix de la voie de la réconciliation, avec la famille RDPC, Aminatou avait déclaré dans son discours «Mon adhésion au RDPC va plus loin que la simple possession d’une carte d’électeur de militante. Elle résulte de l’exigence d’assumer un héritage. Comme je viens de le dire, une grande partie de l’histoire du Cameroun se trouve dans cette famille, je ne peux faire abstraction de ce qu’une autre partie de cette histoire coule dans mes veines. Et de ce sang qui coule dans mes veines, j’entends encore avec nostalgie et émotion mon père Son Excellence Ahmadou Ahidjo qui a inlassablement oeuvré à l’édification d’un Cameroun fort et prospère ». Dès lors, Aminatou Ahidjo représente un poids pour la formation politique dans la région du Grand Nord. Il serait logique de croire que sa récente nomination au poste de Présidente du Conseil d’Administration du palais des Congrès de Yaoundé est une reconnaissance à l’endroit de cette décision « patriotique » comme le pensent certains cadres de son parti.


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