Cameroun - Sécurité. Armée camerounaise: Beti Assomo rétablit la discipline

Hervé Villard Njiélé | La Nouvelle Expression Mercredi le 25 Novembre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Il vient de radier des rangs de l’armée camerounaise quatre soldats pour faits graves avérés contre l’honneur et l’éthique des forces de défense.

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Pour «garder sauf l’honneur de l’armée camerounaise», le nouveau patron de la grande muette Joseph Beti Assomo n’a pas publié officiellement la liste des quatre soldats indisciplinés de l’armée camerounaise qu’il vient de sanctionner. Pourtant, ceux-ci ne font plus partie des troupes en service  en faction dans le septentrion.

Selon le quotidien Mutations qui a révélé cette information dans son édition du 23 novembre 2015, la sanction du ministre délégué à la présidence de la République chargé de la défense en l’encontre de certains soldats délinquants et indisciplinés de l’armée camerounaise est  tombée le 15 novembre dernier. Mis au parfum des exactions qui se passent au Nord et convaincu que seule la discipline peut amener une armée en guerre à vaincre l’ennemi, Joseph Beti Assomo n’y est pas allé avec des gangs de velours. Après avoir reçu les résultats de l’enquête ouverte après les plaintes des populations de cette partie du Cameroun suite à sa descente à l’Extrême-Nord, du 26 au 30 octobre 2015,  il a décidé de remettre la discipline en séparant la bonne graine de l’ivraie. Les militaires sanctionnés selon des informations sont reconnus coupables de «faits graves avérés contre l’honneur et l’éthique des forces de défense en zone d’engagement».   

Dans le communiqué publié par Beti Assomo la semaine dernière dans le quotidien gouvernementale Cameroun Tribune, communiqué qui a évité à dessein de rentrer dans les détails, le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la défense évoque des «actes odieux et heureusement isolés d’une minorité de militaires qui entachent l’image des forces de défense, au moment où celles-ci font face avec abnégation et courage aux menaces protéiformes qui interpellent notre pays ». Au sujet des actions posées par ces soldats délinquants, une source militaire citée par Mutations parle d’actes « de vols, de viols, de braquage susceptibles de briser les liens armée-Nation dont l’importance n’échappe à personne par ces temps de guerre  contre Boko Haram.»

Il faut dire que des mouvements de contestation et de dénonciation des exactions des soldats de l’armée camerounaise étaient récurrents. Outrées par ces agressions récurrentes, les populations du village de Maga dans le département du Mayo Danay avaient incendié une base militaire d’intervention du Bataillon d’intervention rapide le 21 octobre 2015 à la suite  à des affrontements avec  les  militaires. Une situation scandaleuse qui avait obligé le ministre de la défense à descendre  dans sa cette partie du pays rassurer les populations qui prenaient déjà l’armée camerounaise venue combattre les membres de la secte islamique Boko Haram comme un second ennemi et surtout remettre de l’ordre dans ses troupes. Selon le journal l’œil du sahel de la semaine, les populations en colère dénonçaient aussi, en plus des cas d’agression, de nombreux abus.

Animés par le désir de remettre de l’ordre dans le corps de l’armée d’assurer la sécurité le Cameroun tout entier,  des responsables militaires affirment que le nombre de militaires punis par Joseph Beti Assomo est négligeable : « Le nombre de soldats punis n’est pas important. Ce qui compte, c’est la volonté ferme du ministre délégué à la Défense de sanctionner pour décourager des pratiques qui n’honorent pas l’armée camerounaise et qui fragilisent le concept de défense populaire». On peut dire que  l’action du  ministre délégué à la défense n’est pas surprenante. En tant que gouverneur de la région du Littoral, il avait pris des propositions de sanction similaires après une altercation entre les gendarmes et les gardiens de la prison de New-Bell et entre les policiers et les gendarmes. «Il en sera désormais ainsi. Au moindre pépin entre deux personnes appartenant à deux corps différents, il y aura une commission d’enquête mixte qui sera mise sur pied et des sanctions vont tomber. L’ordre doit régner. Douala a une population de près de 3 millions d’habitants. Si les hommes en tenue commencent à semer le désordre, que va faire la population ?», s’interrogeait-il.

 

La loi

 

 Selon l’article 22 du décret n°2001/188 du 25 juillet 2001 portant statut particulier du corps des officiers d’active des forces de défense renseignant sur les infractions qui peuvent conduire à une radiation de l’armée camerounaise. Celle-ci peut être prononcée de plein droit : «à l’encontre des officiers s’étant rendus coupables d’assassinat, de viol, de vol aggravé, de détention et d’utilisation illégale d’armes de guerre, de participation active à une insurrection, de sabotage ou de destruction de matériel de guerre, d’une condamnation définitive privative de liberté égale ou supérieure à six mois sans sursis, d’atteinte à la sûreté de l’Etat, d’actes de grand banditisme, de désertion pour une période égale ou supérieure à trente jours».

 

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