L’engagement de la France dans les guerres à connotation religieuse et son goût pour l’aventure militaire commence déjà à porter les fruits, non pas ceux de bonheur, mais de l’horreur.

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Commençons par le début. On aurait pu intituler cette contribution : La France : un pays dans la tourmente. Mais passons. Pour comprendre les attaques du 08 janvier et du 13 novembre 2015 en France, il faudrait  certainement  questionner le gout de l’aventure française dans certains pays du golfe persique, du moyen orient et ceux d’Afrique. Reprenons à notre compte cette question d’un étudiant de l’université de Yaoundé II-Soa à son enseignant le lendemain des attaques du 13 novembre 2015 extraite du journal Mutations du 16 novembre 2015. «  Monsieur, ces innocents qui se distrayaient au Bataclan, ceux qui dinaient dans les restaurants ou d’autres qui vivaient leur passion du football, tous ces gens paisibles n’avaient rien fait de mal pour mériter d’être massacrés par des fanatiques religieux ….. Mais, que voulez-vous d’autre ? Le président François hollande avait annoncé clairement à ses compatriotes qu’il engageait son pays dans les guerres à connotation religieuse en Irak, au Mali, et en Syrie …. Il en est de l’Afghanistan ». Il faut également relever que le député européen du Front de  la Gauche Jean Luc Delonchon, lors d’une émission télévisée et retransmise en direct sur France 2 le 16 novembre2015 a eu ce propos juste : « Pourquoi sommes en guerre ? Lui-même trouva la bonne réponse « le gouvernement de la république est rentrée dans des incursions militaires qui vont compromettre notre paix » Maintenant, faisons une incursion qui pourrait nous servir de laboratoire afin d’examiner les différentes interventions militaires dans les pays concernés.



Premier cas de vérification, l’Irak qui doit sa popularité de par son chef des armées Saddam Hussein qui,  dit-on du côté de l’hexagone était un dictateur de haut vol a subi les affres de la France. Elle  France prend part aux opérations aériennes en Irak, en excluant toute intervention en Syrie pour n’y favoriser ni l’état islamique ni le régime de Bachar El Assad arguant de plus que l’intervention en Irak  répond à une demande officielle des autorités de Bagdad, alors qu’en Syrie, il n’y a pas une semblable légitimité. Cette motivation de la France est affirmée dans les différents discours des autorités françaises. En voici quelques extraits « En Irak comme en Syrie, l’organisation terroriste Daesh, qui se prétend état islamique atteint des degrés de maitrise territoriale, transfrontalière, d’organisation, de capacité financière et d’équipements jamais vus. Elle a déjà pris le monde entier à témoins. Au quotidien elle terrorise les populations entières. Elle déstabilise une région déjà très fragilisée et ambitionne de constituer un état islamique aux voisinages de l’Europe » .Ministre de la défense Jean Yves Le Drian, discours de clôture de l’Université d’été de la défense 09 septembre 2014. « la détermination des égorgeurs de Daesh est très forte, la nôtre doit l’être plus encore » Ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, discours à l’Assemblée Nationale du 10septembre 2014  . « Il n’y a pas de temps à perdre face à la menace des djihadistes de Daesh qui a le contrôle de larges secteurs des territoires irakiens et syriens multipliant les ex actions »  François Hollande , discours d’ouverture de la conférence sur la paix et la sécurité en Irak 15septembre 2014 ,  quai d’Orsay . Fort à propos Paris  pense que la légitimité internationale lui est offerte par la résolution 2170 du Conseil de sécurité de l’ONU du 15 Août 2014 .

Deuxième cas de figure c’est l’intervention militaire française en Syrie. Celle-ci trouve son non-sens, ses fondements discutables  et se résume dans les 05 questions d’Alexandre  Pouchard du journal le Monde de l’édition du 27 septembre 2015.

1 Quelles sont les cibles visées ? Dans un entretien au journal le Monde, François Hollande précise que : « nos forces ont atteint leurs objectifs : le camp a été en totalité détruit » Plus loin Jean Yves Le Drian évoque comme cible les centres de formation des combattants étrangers.

2 Quels moyens sont engagés ? Dans le cadre de l’opération Chammal engagée en septembre 2014 contre l’état islamique et initialement cantonnée en Irak, la France a mobilisé la crème de son artillerie (06 mirages 2000 positionnés en Jordanie, 06 rafales et un avion de patrouille maritime positionnés eux aux émirats arabes unis).

3 Quel cadre juridique ? Dans l’entretien accordé au journal le Monde , Jean Yves Le Drian a affirmé que « le cadre légal est celui de l’article 51 de la charte des Nations Unies qui porte sur la légitime défense » Cet article  précise qu’un état a «  le droit naturel de se défendre en cas d’agression armée » jusqu’à ce que le conseil de sécurité « ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationale » . Alors qu’un an  plutôt Paris refusait d’intervenir en syrie et estimait qu’aucun cadre juridique et politique ne pouvait légitimer une intervention. Voilà, en son temps et en l’espèce, de quelle légitime défense pouvait-on invoquer ici ? Ou, tout au moins, l’article sus évoqué trouve-t-il sa véracité dans le cas d’espèce ? En clair, c’est plutôt aujourd’hui dans une stricte mesure  que l’on peut parler de légitime défense compte tenu des événements du 13 novembre et la revendication de l’état islamique de ces attaques.

4 Que se passe-t-il si l’armée française tue un français en Syrie ? Le ministre français de la défense a éludé la question, affirmant que l’armée «  ne cible personne en particulier, nous combattons non les individus mais un groupe terroristes composé de ressortissants de différentes nationalités dans le respect du droit international humanitaire ». Dans ce cas la tuerie avait-elle identifié tous les morts assortis d’un rapport circonstancié ?

5 Pourquoi la France frappe-t-elle maintenant la Syrie alors qu’elle s’y refusait il y a un an ? En s’engageant dans la  coalition internationale contre l’état islamique en Irak, Paris avait alors expliqué qu’il mettait dans le même sac l’état islamique et le régime de Bachar El Assad, accusé de centaines de milliers de morts depuis la guerre syrienne en mars 2011. Et pour la France , bombarder l’EI en Syrie ne pouvait que servir les intérêts du régime syrien . Aujourd’hui, pourquoi cette volteface spectaculaire ?

 Maintenant faisons un tour dans la boucherie malienne, pour relever que le 11 janvier 2013, lors de la présentation des vœux  au corps diplomatique, François Hollande indique  que sa patrie sera présente aux cotes des partenaires africains, à la demande des autorités maliennes dans le cadre des résolutions du conseil de l’ONU et se déclare «  prêt à aider l’arrêt de l’offensive des terroristes ». Le but étant de stopper l’avancée en direction de Bamako des forces djihadistes ;  permettre au Mali de retrouver son intégrité ; sécuriser Bamako pour éviter la mort aux  ressortissants français. Peut-on aujourd’hui  affirmer sans crainte que le pays de Charles De gaulle a réussi sa mission ? Pourtant, le 07 Mars 2015 à Bamako, un commando composé de 02 hommes ouvre le feu dans un bar restaurant, tuant 05 personnes dont 0 3 maliens, 01francais et 01 belge. La France a-t-elle éradiqué le mouvement djihadiste au Mali ou encore en syrie  comme elle a prétendue dans sa propension  militaro aventurière ?

Un pont idéal, pour retrouver tout à côté  de nous la Lybie qui, en 2011 lors de sa révolution, la France avec le soutien du royaume uni soumettent au sommet  de Bruxelles une demande d’instauration de zone d’exclusion aérienne. La chancelière allemande Angela Meckel refuse et Nicolas Sarkozy se retrouve isolé au sommet du G8 à Paris. Sarkozy et son ministre des affaires étrangères Alain Jupé profitent de la position de la ligue arabe pour lancer d’abord une offensive diplomatique le 23 Mars 2011 « si Kadhafi était entré à Bengazi …. L’Europe, elle n’avance pas sans l’Allemagne ; mais pour la défense, on avance avec les anglais … le 2ème objectif de cette opération en Lybie, c’est toute la question de nos relations avec les pays arabes réussissant leur marche vers la démocratie et puis la 3ème chose, ce sont les valeurs de la France. Et si nous n’avions pas fait ça, c’aurait été une honte » Voilà qui est bien dit. Cependant on devrait se poser une question : ce ne sont pas ces valeurs républicaines si chères  à la France et prônées universellement par elle qui sont aujourd’hui au cœur des multiples combats auxquels elle doit faire face ?

Enfin, en Afghanistan, la mission officielle des forces françaises était de « sécuriser les zones placées sous sa responsabilité afin de permettre à l’état afghan de se reconstruire, de permettre des opérations de développement et un déploiement des services de l’état afghan, en 2ème lieu permettre une montée en puissance de l’armée nationale en l’entrainant ». Or, bien que soutenant la lutte antidrogue en Afghanistan, la destruction des champs de pavot et la capture des prisonniers  ne faisaient pas paries des missions  assignées à ce contingent.

Maintenant et plus que jamais, disons le simplement, cet engagement de la France dans les guerres à connotation religieuse et son goût pour l’aventure militaire commence déjà à porter les fruits, non pas ceux de bonheur, mais ceux de l’horreur et la froideur des assaillants. Hormis cela, elle doit faire face à un triple combat tant en interne qu’en externe. A ce niveau, elle doit juguler un défi culturel à cause peut être de sa multiracialité ou de sa multi culturalité, qui lui-même se présente comme un impératif éthique pour le respect de ses valeurs républicaines. Le 2ème et non  le moindre est celui des nouvelles technologies de l’information et de la communication sous la forme numérique , à travers les réseaux sociaux ou se recrutent et s’abreuvent les djihadistes par et de leurs slogans. Enfin, celui lié à une compétence territoriale, étant entendu que l’état islamique autoproclamée et qui revendique les attaques françaises occupe quelques segments ou   bouts de terre connus géopolitiquement de la France. Aucun de ces lieux ou crépitent les armes n’a connu l’absence de la France. Souvent, elle a été aux avant-postes des opérations militaires. Portant sous l’aisselle la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des libertés, au nom de laquelle en tant que messie, elle a investi un vaste champ de moralisation à travers le monde.

S’achemine-t-on vers une «  3ème guerre mondiale » ? On est tenté de répondre par l’affirmative. Puisque si l’on s’en tient à l’oracle Nostradamus, la 1ère guerre mondiale partie d’un fait banal, l’assassinat du prince héritier d’Autriche à Sarajevo : Ferdinand François ; la 2ème guerre mondiale, orchestrée par un prince européen : Hitler ; il aurait prédit l’avènement d’un pape de couleur noire et bien évidemment d’un président noir aux états unis : on l’a déjà. Mais, le fait marquant de toutes ces prédictions, est que la «  3è guerre mondiale » serait la plus meurtrière de toutes les guerres et serait provoquée par un « prince arabe ». La précision et l’exactitude  de certains faits prédits par cet oracle sont sans doute  la preuve de l’acharnement avec lequel les occidentaux cherchent à se débarrasser de ces « princes arabes » : Saddam Hussein ; Mouammar Kadafi ; Oussama Ben Laden ; Bachar El Assad, et bien d’autres encore qui subissent ou alors ont subi les foudres occidentales jusqu’à leur mort .

En conclusion la France n’a jamais été aussi grand aux yeux du monde que quand, Jacques Chirac en 2003, alors président de la république, avait refusé d’être le caniche de Georges Bush pour aller déstabiliser l’Irak et assassiner son président Saddam Hussein.

Jean Pascal Eyebe Mpesse

Expert en communication
 

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