Cameroun - Economie. Avec la ratification des Ape, Protais Ayangma craint «un front commun contre le Cameroun»

Agence Ecofin Mardi le 22 Juillet 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
(Agence Ecofin) - « Le Cameroun, leader naturel de la sous-région Cémac se devait de se solidariser avec les autres pays de la sous-région.

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 Il s’est comporté comme s’il voulait et pouvait s’en sortir tout seul. C’est un véritable coup de canif dans le dos de l’intégration. Albert Camus ne disait-il pas qu’ ’’il y a un peu de honte à être heureux tout seul’’ ? ». Ainsi s’exprimait Protais Ayangma, le président du mouvement patronal camerounais E-Cam dans les colonnes du Quotidien de l’Economie le 18 juillet 2014.

Il réagissait ainsi à la ratification récente par le parlement camerounais de l’accord intérimaire des Ape signé avec l’Union européenne en 2009. Pour lui, « les autres pays se sentant trahis, peuvent, et on les comprendrait, former un front contre le Cameroun. D’ailleurs on en est pas si loin. L’existence de deux bourses en Afrique Centrale, l’échec d’Air Cémac au profit de la prolifération de petites compagnies nationales non viables, la faible présence des Camerounais à la tête d’organisations communautaires…sont symptomatiques du crépuscule du Cameroun ».

Le discours officiel du Cameroun quelques temps avant était favorable à la ratification d’un accord régional, même si dans les chaumières, il se murmurait déjà la préparation d’une démarche solitaire. Mais, le président d’E-Cam, soutient que « le gouvernement est resté constant et cohérent sur sa position. Il n’a jamais été question d’accord régional, puisqu’il a toujours clamé que le Cameroun n’était pas dans la même situation que ses voisins et qu’il avait beaucoup plus à perdre en ne signant pas ces accords ».

« C’est triste que les élus du peuple dans leur majorité ne défendent pas les intérêts du peuple qui les a élus, regrette-t-il. Ils ont gravement hypothéqué l’avenir des jeunes générations et des générations futures. Car ce sont elles qui vont trinquer. Déstructurer notre industrie, c’est détruire les emplois qui vont se transporter vers les pays du Nord, nous réduisant au statut de consommateurs. Savez-vous que les mêmes Européens qui nous poussent à signer les APE sont réticents à signer le traité transatlantique avec les USA ? Pourquoi ce qui serait mauvais pour eux, serait-il bon pour nous ? »

L’explication du gouvernement

Comme plusieurs autres hommes d’affaires camerounais, Protais Ayangma pense que ce sont les entreprises camerounaises vulnérables qui vont souffrir de ce choix que le gouvernement qualifie de « stratégique ». « Que nous rapportent les APE ? Que nous coûtent-ils? Pas besoin d’être un économiste de haut vol pour comprendre qu’à partir du moment où la balance commerciale est déficitaire, les APE ne pourront qu’amplifier la situation, car c’est un véritable appel d’air pour les exportations étrangères qui vont envahir nos marchés, alors que nos produits seront freinés par des barrières non tarifaires », s’indigne-t-il.

Selon le ministre camerounais en charge de l’Economie, Emmanuel Nganou Djoumessi, la décision du Cameron est stratégique. « Il va falloir que nous nous organisions pour produire mieux, en qualité et en quantité. D’abord conquérir le marché local camerounais avant même de regarder l’extérieur. L’ouverture de nos barrières en direction de l’Union européenne va entrainer un certain nombre de conséquences. Nous devons éviter de tirer rapidement les conclusions dans cette affaire. Il y a une étude réalisée en 2008. Cette étude atteste effectivement que nous aurons dans un premier temps des pertes fiscales, mais en même temps le bénéfice qu’en tireront nos entreprises nous permettra de très rapidement rattraper ces pertes fiscales », avait-il expliqué aux députés Emmanuel Nganou Djoumessi.

Selon le ministre, l’accord intérimaire que le parlement a ratifié sera caduc dès qu’un accord régional sera signé. La balle est donc désormais dans le camp du président de la République. Le parlement l’a autorisé à ratifier l’accord d’étape vers ces APE.

L’Etat camerounais n’aura donc pas attendu la date butoir d’octobre 2014, pour la ratification de cet Accord de partenariat économique (APE) d’étape signé en 2009 avec l’Union européenne. Un accord qui vise à faire progressivement tomber (sur une période de 15 ans) les barrières douanières entre les deux entités, afin d’instituer entre elles, à terme, une zone de libre-échange.

B-O.D.

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