Cameroun - Politique. Bafoussam: Ernest Ouandié aux oubliettes

Vivien Tonfack | La Nouvelle Expression Vendredi le 15 Janvier 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans la ville où est tombé le dernier héros de la lutte pour la libération totale du Cameroun, rien ne palpable de sa mémoire n’est visible.

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9h 30 min ce jeudi 14 janvier 2016. Nous sommes au quartier Tamdja à Bafoussam. Précisément à la Division régionale de la police judiciaire de l’Ouest. En face de ce bâtiment vétuste, un champ en friche ; et tout à côté, un garage où quelques mécaniciens devisent dans la plus grande quiétude. Sur la route, les gens passent sans cesse ; mais, dans la plus grande indifférence. Puisque rien de particulier n’indique que c’est précisément à cet endroit que Ernest Ouandié, l’un des derniers combattants de la lutte pour la libération totale du Cameroun, fut  publiquement criblé de balles par les éléments de l’armée loyaliste au pouvoir de l’époque le 15 janvier 1971. Si aucun symbole n’est visible sur ce lieu hautement symbolique, il n’en est pas autrement dans les autres lieux de la ville de Bafoussam. Ni même au cimetière où Ernest Ouandié fut inhumé, près de l’église évangélique du Cameroun, située au lieu-dit  Plateau. Ici, sa sépulture isolée dans la broussaille, à la merci des intempéries, semble avoir été abandonnée. Puisque rien de spécial n’est susceptible d’attiser les curiosités. Hormis ces gerbes de fleurs asséchées.

 

Presque pas d’événement en vue

 

Visiblement, ce vendredi 15 janvier 2016 sera un jour comme les autres à Bafoussam. Jusqu’à la veille en effet, aucun événement visant à commémorer la disparition d’Ernest Ouandié, n’était annoncé. Le parti dans lequel il militait projetterait une manifestation. Sauf que la banderole de l’Union des populations du Cameroun (Upc) qui l’annonce, ne précise ni le jour, ni le lieu, encore moins l’heure.

Arrêté  en  août 1970; puis jugé et condamné à mort en l’absence  de ses avocats, Ernest Ouandié sera exécuté sur la place publique à Bafoussam le 15 janvier 1971 le même jour que ses camarades Célestin Takala, Gabriel Tabeu et Raphaël Fotsing. « Nous écoutions des geôliers qui faisaient le tour des quartiers avec des haut-parleurs pour annoncer que le roi des maquisards a été arrêté, et qu’il allait être exécuté. Et il invitait tout le monde à sortir massivement assister à sa fusillade», témoignait un septuagénaire. Les restes d’Ernest seront inhumés.

Si 45 ans plus tard, toutes les conditions semblent réunies pour faire disparaitre des mémoires l’image de celui que beaucoup d’historiens considèrent comme un héros, il y a toutefois des jeunes qui en ont fait un modèle. D’après un riverain du cimetière où il repose pour l’éternité, sa tombe constitue un lieu de recueillement pour des jeunes, visiblement inspirés par la doctrine de celui-là qui  prit les commandes de l’Upc après la mort de Félix Roland Moumié, l'ancien président de l'Union des populations du Cameroun, l'âme immortelle.  .

 

 

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