Cameroun - Politique. Batcham : Le nouveau chef supérieur a 13 ans

Michel Ferdinand | Mutations Mardi le 19 Janvier 2016 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le jeune Adrien Djeutsa Sonkwé a été désigné dimanche dernier lors des obsèques de son père.

ADS


Le groupement Batcham, situé à une dizaine de kilomètres de Mbouda, a désormais un nouveau chef supérieur. La désignation traditionnelle de Adrien Djeutsa Sonkwé, intervenue le dimanche 17 janvier 2016, marque sans doute une nouvelle page dans l’histoire d’une chefferie de premier degré qui, depuis 8 ans et 28 jours, était sans guide.

Une longue vacance qui vient de s’achever après le décès brusque et mystérieux de Sa Majesté Francis Hervé Sonkwé Tatang, 13ème du rang, le 19 décembre 2007. Il n’avait que 36 ans. Au point où les différents intervenants à la place de fête de la chefferie Batcham n’ont pas manqué d’appeler à la paix des cœurs, afin que le nouvel élu soit, d’après Pierre Vincent Ngambo (Sg du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative), élite de ce groupement, comme «un unificateur et nous guide vers les cimes du développement». L’atmosphère se décrispe davantage, dans une cour qui accueille, depuis la matinée, environ 4000 personnes. Des hommes et des femmes venus de partout, pour assister à un rituel tant attendu. Ça dure près de 97 mois. Dans une ambiance d’obsèques officielles dédiées au défunt, des personnalités de la République ont fait le déplacement : Jean Nkueté (Sg du comité central du Rdpc), Emmanuel Nganou Djoumessi (ministre des Travaux publics), Augustine Awa Fonka (gouverneur de la région de l’Ouest), etc. Ce qui amène le président du comité d’organisation de ces funérailles, Jean Koueda Koung, à souhaiter que «la paix continue de régner, même après la désignation du futur roi». Des paroles expressives, au regard des tensions entrevues, qui ont la force de calmer les ardeurs. «Ses obsèques qui nous réunissent ce jour (17 janvier 2016, Ndlr), a déclaré le préfet des Bamboutos, Pierre René Songa, peuvent légitimement être considérées comme une juste réparation de cet oubli». Pour une communauté qui est restée longtemps sans chef traditionnel.

On attend de voir qui va succéder à l’illustre disparu dont le règne n’a duré que six ans. Dans la foule nombreuse, l’une des épouses, Aimée Kagou, encore en détention à la prison de Mbouda [elle fait partie des personnes incarcérées après la mort de S.M Sonkwé Tatang], a bénéficié d’une clémence pour vivre aussi l’événement. Le temps passe, jusqu’au moment où l’on marque une pause. Il s’agit pour les notabilités coutumières et les autorités administratives de procéder à une séance restreinte de travail, au cœur de la même chefferie. A 12h34. L’attente se fait longue, mais le doute se dissipe de plus en plus. A 13h20, l’impresario du jour, Justin Yimeli Talatadji, annonce la fin de la consultation. Le destin de Batcham se joue entre les 14 enfants du défunt, dont 9 garçons. Le préfet des Bamboutos reprend la parole pour préciser que «les consultations sont achevées» et qu’on «peut mettre le rituel traditionnel en marche». Des sons montent alors des tam-tams et autres instruments de musique traditionnelle. A 13h30, des notables qui rodent autour des orphelins jettent leur dévolu sur Adrien Djeutsa Sonkwé, 13 ans, élève en classe de 3ème dans un établissement secondaire à Douala. Le nouveau chef est conduit vers son homologue de Bafounda, dépositaire testamentaire du défunt, avant d’être présenté au public.

On acclame de part et d’autre. La vacance est terminée. Le groupement Batcham peut revivre. Le 14ème de la dynastie régnante à Batcham est issu de l’union entre le défunt et la reine, avec qui il a partagé sa période d’initiation. Il devra passer neuf semaines au La’akam, lieu d’initiation à l’exercice du pouvoir traditionnel, avant de s’installer sur le trône laissé par son défunt père, marié à sept femmes. Tout laisse croire que l’option de la régence n’a pas été retenue.

Michel Ferdinand, à Batcham
 

ADS

 

Lire aussi : Ce que pense Maurice Kamto du tribalisme au Cameroun
Lire aussi : Abdouraman Hamadou Babba : «Le Président du Conseil constitutionnel, est obligé d'expliquer pourquoi le Président de la République veut prolonger le mandat des députés»

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS