Opération Epervier. Bernard Fokou dans le viseur du Tcs

Michel Tafou | La Météo Vendredi le 19 Décembre 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le pseudo homme d’affaires et ses proches sont visés par une violente lettre de dénonciation actuellement entre les mains des magistrats du Tribunal criminel spécial.

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L’homme d’affaires Bernard Fokou n’a, sans doute, jamais autant été consulté autour de lui que ces dernières semaines. Jamais, il n’a autant cherché à s’acheter des alliés, aussi bien au sein de la magistrature qu’au niveau des dirigeants politiques. Sa fébrilité est d’autant plus forte qu’il se trouve en butte à des tracasseries judiciaires qui pourraient le conduire tout droit en prison.

C’est que Bernard Fokou et son fils, Yves Fokou, sont visés par une lettre de dénonciation -qui sera publiée prochainement dans son intégralité- d’un ex-collaborateur qui, abusé et désabusé, a décidé de saisir le Tribunal criminel spécial (Tcs) pour étaler au grand jour, la gigantesque mafia économique qu’ils entretiennent depuis de longues années. Dans ce document, apprend-on, le vengeur masqué détaille, chiffres à l’appui, les techniques et complicités du tandem mafieux pour gruger le fisc et la douane à hauteur de dizaines de milliards de francs tous les ans.

Selon nos informations, la phase de collecte et de consolidation des éléments de preuves serait quasiment achevée. La prochaine étape, celle des auditions, ne devrait pas tarder à se déclencher. C’est celle-là qui donne des insomnies au magnat, qui comme tout bon mafioso, a constitué une équipe de protection rapprochée ayant trois tâches principales.

La première mission consiste à retrouver le corbeau, celui par qui les malheurs vont arriver pour lui faire payer son outrecuidance. D’autres éléments du groupe ont été chargés d’approcher des responsables du Tcs pour, à défaut de faire disparaître le volumineux et accablant dossier, au moins en escamoter des pièces essentielles contre forte récompense. La troisième équipe, quant à elle, écume les salons huppés de la République. Coincé, Bernard Fokou a décidé de jouer le tout pour le tout en essayant de recruter des alliés au sein du sérail. Ministres, élus et autres dignitaires du régime sont ainsi prospectés en vue de servir de caution lors des moments critiques qui s’annoncent.

Menacé à la fois de poursuites judiciaires – et donc de prison – et de redressement fiscal, l’homme, plutôt que de faire amende honorable, a opté pour un exercice dont il est devenu l’un des plus grands spécialistes au monde : la tricherie et l’omerta. Bernard Fokou est pour cela, prêt à «arroser» toute la chaîne des personnes susceptibles de lui causer du souci. Cette fois, et au vu des éléments versés au dossier, il aura du mal à passer par les mailles du filet qui se resserre sur sa personne.

Il a d’autant plus du souci à se faire qu’à l’international aussi, plusieurs États et institutions de lutte contre le blanchiment d’argent sont à ses trousses. Il y a un peu plus d’un an en effet, votre journal se faisait l’écho de menaces pesant sur lui à propos de la Congolaise des matériaux de construction (Congomac), une pompe à finances et société fictive basée à Pointe Noire (Congo) depuis 2007. Le plan de localisation affiché de la sulfureuse boîte donne tout droit vers une impasse et ses personnels ne sont pas identifiés.

Tout à côté, le mafioso a mis sur pied une autre société écran de transit dénommée Fifob. Les deux entités sont spécialisées dans les fausses factures, faux cachets et fausses signatures d’hommes de paille. Fokou «Foberd» opère par voie de transactions commerciales bidons libellées en euros ou en dollars, justifiant ses transactions par de supposés règlements de factures montées de toutes pièces. Le fruit de ces rapines, rien qu’en Afrique centrale, s’évalue à des milliards de francs Cfa qui servent à financer des opérations frauduleuses au Cameroun, au Congo-Brazzaville, aux Etats-Unis, en Chine, au Gabon, en France, en Espagne.

Entre juin 2008 et septembre 2009, la République du Congo a ainsi perdu 500.286.988 francs Cfa en termes de taxe sur la valeur ajoutée (Tva) non déclarée par Congomac, qui ne représentent que les transactions recueillies dans l’un des trois comptes de cette société fictive domiciliés à l’agence Ecobank du boulevard Lumumba à Pointe Noire. Cette banque, dans la période considérée, sur ce seul compte et dans la période étudiée, a enregistré des versements de l’ordre de 2.598.893.455 francs Cfa.

Les milliards d’argent sale ainsi recueillis et qui transitent principalement par 3 comptes ouverts à Ecobank Pointe Noire, avec la complicité de responsables de cet établissement, sont alors réintroduits dans le circuit économique normal. Nous y reviendrons
 

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