Cameroun - Politique. Biya-Fru Ndi: histoire d’une relation ambiguë

Jules Romuald Nkonlak | Le Jour Vendredi le 07 Janvier 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
1990-2011. Enquête sur les rapports entre les leaders du Rdpc et du Sdf.

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Pour la première fois, John Fru Ndi, Chairman du Social Democratic Front (Sdf), s’est rendu au Palais de l’Unité pour la cérémonie de présentation des vœux au président de la République. Un événement qui n’est pas passé inaperçu. Un certain nombre de  médias en ont rendu compte hier, au lendemain de la rencontre.

Le Sdf existe depuis 1990 et plusieurs cérémonies de présentation de vœux ont eu lieu entre temps. Comment comprendre donc, qu’en 20 ans, une seule rencontre de ce type a eu lieu entre John Fru Ndi et Paul Biya ? A la suite de ses souhaits de nouvel an au président de la République, John Fru Ndi a déclaré que ce n’était pas le dialogue qui était important, mais ce qui se passerait après. Il y a un mois, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire des  armées à Bamenda, Paul Biya et Fru Ndi s’étaient rencontrés pour la première fois.

Deux rencontres en un mois à peine pour deux personnes qui pendant une vingtaine d’années ont été à la tête des principaux partis politiques du Cameroun. De quoi parler d’un changement dans les relations entre les deux leaders politiques ? Non, pense Joshua Osih, le vice-président du Sdf. «Vous ne pouvez pas aller présenter des vœux à quelqu’un qui ne vous reconnait pas», affirme-t-il. Le vice-président du Sdf indique qu’il y a désormais une porte qui est ouverte pour le dialogue, d’où le déplacement d’une délégation du Sdf mercredi au Palais de l’Unité, qui ne change rien à la position du parti. «C’est la façon dont nous transmettons le message qui a changé, le message n’a pas changé», dit-il.

Dialogue
Pour Joshua Osih, le Sdf s’est à plusieurs reprises montré disponible pour un dialogue avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). «Nous avons toujours fait le premier pas», déclare-t-il. Pourquoi donc aucune rencontre n’avait jamais eu lieu entre les leaders des deux partis ?  
Paul Biya, à l’occasion d’une interview sur la chaîne de télévision française France 24, en octobre 2007, déclarait, à propos d’une rencontre avec John Fru Ndi : «C’est vrai qu’on ne s’est pas rencontrés et il ne me démentira pas : on avait pris rendez-vous pour discuter et il a choisi le village, mon village, qui n’est pas très loin de Yaoundé. J’étais d’accord mais au dernier moment c’est lui qui n’est pas venu».
Une déclaration démentie par le Sdf par la suite. Hier encore, d’ailleurs, Joshua Osih nous affirmait que ces propos résultaient soit de la désinformation, soit de la mauvaise foi. Même s’il précise qu’il n’ose pas penser que le président de la République a été de mauvaise foi et qu’il préfère penser qu’il a reçu de mauvais rapports de ses collaborateurs.

Rencontres

Dans l’opinion, plusieurs fois, des bruits de rencontres entre Paul Biya et Fru Ndi ont circulé. Le premier d’entre eux date de 1992, entre novembre et décembre. Il s’est dit que les deux hommes s’étaient rencontrés à Bangangté chez le ministre Niat Njifendji. Fru ndi, d’après la rumeur, s’y était rendu en compagnie d’Evariste Fopoussi et de Samuel Tchwenko. Cette rumeur avait par la suite été démentie par les responsables du Sdf.
Plus tard, en 1997, une autre rencontre de ce type a été évoquée. Peu après la mort de Siga Asanga, l’une des têtes de proue du Sdf. La présidence, de source bien informée, avait pris langue avec la Sdf. Des contacts ont eu lieu entre 1997 et 2000 entre les deux formations politiques. Un peu après, Joseph Owona, ministre de l’Education nationale, a été reçu à Bamenda par John Fru Ndi. «La recherche assidue de contacts entre le Sdf et le Rdpc a pris de l’ampleur après l’entrée du Sdf au parlement», nous affirme une source.
Combien de fois donc Paul Biya et John Fru Ndi se sont rencontrés ? La question reste posée depuis des années et, aujourd’hui encore, plus que jamais, la nature des relations entre le pouvoir et le principal parti de l’opposition reste l’objet d’interrogations.

 

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