Cameroun - Politique. CEMAC: Le Cameroun, un géant aux pieds d'argile ?

R. Mimboé | Express Hebdo Lundi le 07 Janvier 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Considérer à tort ou à raison depuis les indépendances des pays de la sous-région comme la locomotive de la zone Afrique centrale, le Cameroun a vu sa prépondérance s'effriter au fil des jours au bénéfice des pays voisins plus enclins à une offensive diplomatique.

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Le Cameroun est, avec le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la république centrafricaine et le Tchad, un des six Etats qui forment la communauté économique des Etats d'Afrique centrale (Cémac: Situé au cœur du golfe de Guinée, le Cameroun est le seul pays à partager une frontière terrestre commune avec les cinq autres Etats voisins. Du fait des heureuses combinaisons du hasard, le Cameroun fait la jonction entre l'Afrique Occidentale et l'Afrique centrale. A l'Ouest, la côte lui procure environ 300 km d'ouverture sur le golfe de Guinée et sur l'Océan Atlantique. Constituant ainsi par la même occasion, la porte de sorti qui donne sur l'océan Atlantique pour la plupart de ces Etats. En plus, c'est ce pays qui est considéré comme la mamelle nourricière de la sous-région grâce à sa forte densité humaine et par la force des bras de celle-ci. Ce sont donc ces atouts qui ont permis au Cameroun de se positionner comme la locomotive de la région d'Afrique centrale pendant plusieurs décennies.

Caractérisé par la stabilité de ses Institutions, le Cameroun est souvent choisi pour abriter des institutions régionales comme c'est le cas avec la banque des Etats d'Afrique centrale (Réac) ou encore permis le monopole camerounais à la tête d'autres institutions comme la Commission de le Cémac et ce, depuis la création de son ancêtre l'Udéac en 1964. Mais au fil du temps, le Cameroun a fait preuve d'humilité et ses absences remarquées aux différents grands moments de décision de l'avenir de la sous-région ont ébranlé son hégémonie au sein de la communauté des Etats d'Afrique centrale. Par ailleurs, l'évolution du monde aidant, certains Etats voisins ont vu leur économie se démultiplier grâce aux revenus des richesses de leur sous-sol, n'ont pas manqué d'entretenir des courants de revendication en posant sur la table la question de la redistribution des cartes dans la Cémac. Ainsi, la Guinée Equatoriale a ouvert le bal en exigeant le poste de gouverneur de la Béac au détriment du Gabon. Puis la Rca a pris le relais en faisant voler en éclats le monopole camerounais à la tête de la Commission. Qui ne se souvient de "l'affaire Antoine Ntsimi" alors président de la Commission.

Leadership

La tête du président de la Commission Antoine Ntsimi et partant le monopole camerounais brisé, on parle désormais d'une rotation par ordre alphabétique à la tête de cette institution de la Cémac. Mais à regarder de près le partage des postes qui a suivi cette décision en juillet dernier à Brazzaville, les camerounais ne sont pas loin de dire qu'il y a comme une tromperie sur la marchandise. Un extrait du communiqué final de la conférence des chefs d'Etats de la Cémac signé le 25 juillet 2012 à Brazzaville au Congo concernant l'ensemble des nominations laisse clairement voir que sur vingt postes à pourvoir pour les seize instances opérationnelles de la Cémac, le Cameroun s'en est tiré avec seulement trois postes donc, le secrétaire général adjoint à la commission bancaire de l'Afrique centrale, le secrétaire permanent au groupe d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique centrale, et en fin, le directeur général de l'agence de supervision de la sécurité aérienne en Afrique centrale. Du menu fretin disent les camerounais. Tout comme le Gabon qui n'a que deux directeurs généraux et un secrétaire général quand la Rca rempile avec quatre directeurs généraux et un Vice-président à la Bdéac.

Parlant des rivalités en Afrique centrale, il faut remonter un peu plus loin dans le temps pour constater que le coup de tocsin était donné par le Gabon, dauphin du Cameroun dans la sous-région. La lutte pour le leadership entre ces deux Etats a souvent porté sur les plans politique, économique et même social. Une lutte d'influence qui a atteint son apogée il y a quelques années avec la farouche opposition de Libreville concernant l'implantation de la bourse des valeurs mobilières d'Afrique centrale à Douala. En laissant le champ libre à l'implantation d'un marché financier au Gabon, Yaoundé n'entendait pas pour autant continuer à perdre son influence dans la sous-région. C'est ainsi que naît la Douala Stock Exchange qui aujourd'hui, a une influence certaine sur l'évolution des actions de la bourse de Libreville. Raison pour laquelle dans la sous-région, on parle depuis un certain temps, de la nécessité de mettre fin à l'existence de deux marchés financiers, à Douala et à Libreville. On encourage les parties prenantes à militer vers un rapprochement des deux institutions boursières avec tendance la fusion. La stratégie de rapprochement des deux bourses se fait sous la supervision de la Bad.

Prenant en compte les tous les atouts de leur pays, les Camerounais estiment que celui-ci doit jouer le rôle qui est le sien pour retrouver son influence d'antan. Même si un tel souhait va à l'encontre de la vision leur président qui milite plutôt pour la promotion d'une intégration sous-régionale efficace à travers un fonctionnement judicieux des instances opérationnelles de la Cémac.

 

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