Cameroun - Transports. Camair-CO: Le complot de Philémon Yang éventré

Darline Datchoua | La Nouvelle Mardi le 11 Septembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Camair-Co va-t-elle enfin sortir du cycle infernal des subventions-détournements supposés à laquelle celle-ci serait soumise depuis son lancement effectif? La question brûle les lèvres de nombreux observateurs après le Conseil d'administration du 27 août dernier.

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Selon plusieurs analystes, le dernier Conseil d'administration de Camair-Co tenu le 27 août 2012 était prévu par la mafia pour consacrer ce mode de gestion bien camerounais c'est-à-dire obtenir des subventions d'une main et de l'autre, les détourner sans états d'âme. Détournements facilités, dans le cas de Camair-Co, par une situation exceptionnelle: la comptabilité de l'entreprise est délocalisée à ... Djeddah en Arabie Saoudite. Il s'agissait ni plus ni moins au cours de ce Conseil donc de reconduire le contrat de Alex Van Elk qui, pourtant, était arrivé à son terme fin Juin et alors même que, du fait de son incompétence avérée et suspecté de malversations, il était entendu, annoncé et publié, depuis fort longtemps, qu'il était devenu nécessaire de lui trouver un remplaçant.

Nonobstant cette posture de l'ensemble du Conseil d'administration, des sources introduites à la présidence de la République affirment que l'ordre du jour du 29 août parti de la primature pour validation à la présidence prévoyait entre autres articulations «l'extension du contrat du directeur général». Un point très rapidement retoqué au motif que la présidence de la République était seule habilitée à désigner un directeur général à Camair-Co. Mais, était-ce la seule raison? On peut légitimement en douter. Et pour cause?

En effet, au cours d'un précédent Conseil d'administration de Camair-Co, tenu fin juillet 2012, les administrateurs y compris Philémon Yang, ci-devant Premier ministre et Pca de Camair-Co, des constats amers. Primo: pendant 29 mois, Alex Van Elk s'est octroyé un salaire de 18 000 000 FCFA en lieu et place des 11 390 000 FCFA de salaire contractuel. La raison, selon ses propres dires, en est que ce montant, non contractuel, avait été arrêté dès son arrivée au Cameroun. N'empêche, Le directeur général de Camair-Co n'en était pas moins à un gap de 6 610 000 FCFA mensuels, soit la bagatelle somme de 191 690 000 FCFA détournés sur la même période. Alors même qu'une clause dudit contrat exclut expressément toute négociation et/ou disposition autre que celles liant les parties. Comme si les rédacteurs du contrat avaient prévu l'entourloupe…

On peut ajouter que le rapport d'étape du commissaire aux comptes - le cabinet Okalla Ahanda & Associés en l'occurrence daté de décembre 2011, en relevant le non archivage du contrat du directeur général, montre d'ailleurs une volonté de dissimulation et suggère qu'il s'agit là d'un détournement planifié et injustifié. Deuxio: pendant toute la durée de son mandat, Alex Van Elk a brillé par son incompétence, de plus; suspecté de malversations financières, la gestion des comptes Camair-Co lui sera retirée pendant ce Conseil d'administration.

Et pourtant, c'est au même homme, moins d'un mois plus tard, que le Pca-Pm voudra renouveler la confiance des autorités camerounaises. Cette démarche qui renie jusqu'à sa propre position 3 semaines plus tôt au regard des constats relevés plus haut pose problème. Ce d'autant qu'un appel à candidature avait été lancé par la primature, et clôturé au 25 juillet. Restait le dépouillement des dossiers et la constitution d'une short-list à envoyer à la présidence de la République qui a le dernier mot quant au choix du nouveau directeur général. Cela manifestement le Pm s'est refusé à le faire.


Mauvaises décisions

Du reste, dès son arrivée, Alex Van Elk ne va prendre que les mauvaises décisions. A peine installé, le tout nouveau Dg décide de suspendre la desserte du Nigeria considérée dans l'aviation africaine comme la destination la plus rentable, tout en ouvrant la desserte Douala-Lyon, désastreuse financièrement. Non content de ne point se préoccuper de faire du chiffre, il va tenter de saboter la décision récente et salutaire pour la compagnie et prise par le président de la République de doter Camair-Co d'avions à hélices chinois qui, de par leur faible coût d'exploitation, sont adaptés notamment pour les réseaux intérieurs et courts courriers (Douala-Malabo- Douala-Libreville). Au contraire des Boeing 737-700 qui sur ces mêmes dessertes constituent de véritables gouffres financiers. Comment? D'abord, en n'envoyant pas les pilotes en recyclage à temps afin de les former à piloter ces nouveaux appareils, ensuite, en ne prévoyant pas de campagne d'explication en direction du public sur la fiabilité de ce matériel, mais laissant se développer une peur insidieuse de ces aéronefs, espérant ainsi leur mise à l'écart et un retour en force de «ses» Boieng 747-700 sur les dessertes querellées et leur cortège de déficits. Alors question: ces choix managériaux douteux dénotent-ils d'une volonté délibérée de ne pas porter à la rentabilité cette entreprise naissante? En tout cas, cela pose le problème de la gestion saine des sociétés d'Etat, et en ce qui concerne Camair-Co, le problème de son décollage véritable et la fin des subventions de l'Etat.

Or, c'est avec Alex Van Elk que les subventions vont véritablement commencer à la Camair-Co. Alex Van Elk est pratiquement le seul directeur général de cette entreprise, depuis son lancement, a en avoir bénéficié. A l’exception peut-être de Gilbert Mitennot pour qui 300 millions de FCFA ont été mis à disposition sans qu’il y est jamais eu accès. Tous, à commencer par Same Bell (celui qui avait en charge la gestion de la partie saine de la-Camair fermée en vue de la préparation de l’arrivée de Camair-Co) à qui, 13 pauvres petits milliards avaient été refusés. Tous ont vu leur échec organisé et planifié par quelques responsables. En ce qui concerne Alex Van Elk, avant même sa prise de fonction, 22 milliards issus de l'emprunt obligataire l'attendaient déjà. Selon des sources bien introduites, la dernière subvention en date obtenue pour lui par le Pca-Pm, s'élève à 19 milliards. Et peut-être le Pca-Pm entend-il le maintenir au poste, contre toute raison, afin que ce soit lui qui gère «leur» subvention. En tout cas, selon certains experts, en 30-31 mois Alex Van Elk a bénéficié d'un total de subvention correspondant à 52 milliards. Au total, tout se passe comme si l'on voudrait quelqu'un de bien précis à la tête de Camair-Co, et dont la tache se réduirait à maintenir la compagnie en déficit permanent, ce qui naturellement favorise l'afflux des subventions de l'Etat. Dans quel but? Là est la question. 

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