Cameroun - Femme. Cameroun: Le strip-tease embrase les nuits de Douala

Steve LIBAM | Cameroon Tribune Vendredi le 16 Aout 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En cette saison pluvieuse, les noctambules de la capitale économique ont un moyen original pour réchauffer leurs soirées glaciales.

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Les spectacles de strip-tease, ne sont pas en soi un phénomène nouveau, selon les initiés. Ils consistent en des spectacles où des femmes dansent sur des musiques endiablées en se déshabillant devant un public généralement masculin – mais pas que – jusqu’à rester dans le plus simple appareil. Cependant, le phénomène semble se démocratiser. De plus en plus de promoteurs de bars s’y mettent ou l’envisagent.

En effet, ces spectacles sont généralement courus. Selon les autorités administratives, ces activités sont interdites par la loi. C’est donc dans la clandestinité qu’elles s’exercent. Pour les besoins de notre enquête, nous sommes allés dans un établissement assez récent et discret du côté d’Akwa.

« Il y a des belles filles aujourd’hui, comme vous aimez certainement », déclare à l’entrée un gardien. Pas de billet d’entrée à payer, mais plutôt des boissons à consommer sur place. A l’examen de notre facture plus tard, nous constatons que les coûts peuvent aller du simple au quadruple par rapport aux prix standards. Ce samedi, la petite salle décorée avec des miroirs sur des murs est pleine aux deux-tiers. Mais le public se renouvelle sans cesse. « Les gens restent une heure ou deux. Soit ils se chauffent avant d’aller ailleurs, soit ils viennent se chauffer pour boucler la soirée », nous indique-t-on.

Beaucoup de femmes sont présentes en salle, qui plus est en couple. « Elles viennent soit pour la découverte, soit pour se libérer et faire tomber leurs inhibitions, ou alors elles espèrent trouver des astuces pour rendre fous leurs hommes. Quelques rares trouvent que c’est humiliant pour les femmes », poursuit notre interlocuteur sur les lieux. Certaines acceptent même de voir les danseuses se frotter explicitement sur leurs compagnons en mimant l’acte sexuel.

Ce soir, les danseuses sont deux à se relayer sur scène, chacune se produisant durant 20 à 30 minutes. A chaque passage, elles prennent le soin de changer de sous-vêtements. En général, un string microscopique et un soutien-gorge. Plus le temps avance, plus les prestations sont poussées. A notre arrivée aux environs de 23h, la danseuse a réussi à garder ses sous-vêtements à l’issue du show. La suivante n’a terminé le sien qu’avec son soutien-gorge. A partir du troisième passage aux alentours de minuit, les prestations s’achèvent en tenue d’Eve. La température grimpe. La lubricité est perceptible dans l’air. Les vernis de civilisation des plus « respectables » en apparence craquent. Les regards se font libidineux. Les paroles et les commentaires orduriers. Passons dessus.

Prostitution

http://cameroon-tribune.cmPour arrondir leurs soirées, les danseuses vont vers le public pour « exciter » les hommes. Certains n’hésitent pas à toucher la partie intime des danseuses, peu farouches. Il suffit de payer. Les plus généreux glissent des billets, 500 F, 1000 F... Ces corps-à-corps très olé-olé sont également l’occasion de négocier d’autres prestations. En effet, ces soirées ont très souvent des connexions avec le monde de la prostitution. Les danseuses nous ont confié qu’elles peuvent « aller » avec des hommes. Pour une danse dans un cadre privée, il faut compter 25.000 F la soirée. « Mais je danse seulement », précise notre interlocutrice.

Dita Von Teese, star mondiale de l’effeuillage, peut cependant dormir tranquille. Son trône n’est pas menacé. Ici, les shows n’ont rien de sophistiqué, les filles se contentant de se contorsionner sur une barre fixe sur scène ou devant le public, en révélant les recoins de leur intimité de la façon la plus obscène possible. Pas de sensualité, pas de glamour, encore moins de féminité. « Ce n’est pas bien. C’est traumatisant ! », déclare une femme en s’enfuyant presque avec son compagnon. Elle est restée à peine quelques minutes. Les prises des danseuses sur scène sont interdites.

Adonis Tchoudja, co-président de l’association Aids Acodev, qui s’occupe des couches désœuvrées et vulnérables, notamment les travailleuses du sexe, condamne ces shows. « C’est à cause de la recherche de l’argent facile. Conséquence, on assiste à une perte des valeurs morales dans la société, et au développement des réseaux de prostitution, notamment chez les jeunes. De plus en plus, de petites buvettes s’y mettent pour satisfaire un plus grand nombre de personnes et attirer ceux qui ne peuvent aller dans les endroits où c’est trop onéreux. Pour les promoteurs qui acceptent, nos pairs éducateurs distribuent des kits de protection et prodiguent des conseils aux danseuses. Mais ce n’est pas facile », déclare-t-il, tout en indexant un certain laxisme des autorités.

A la fin de sa prestation, la danseuse choisit un spectateur pour qu’il l’aide à se rhabiller. Certainement peu habitué, l’élu du jour s’y prend avec maladresse. Mais la danseuse semble avoir été convaincante puisque l’élu demande et obtient son numéro de téléphone. Pour la danseuse, c’est un client potentiel et peut-être un fidèle de gagné.

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