Le directeur général de la Société de développement du coton (SODECOTON) du Cameroun, Abdou Namba, a été limogé lundi à l’issue d’une session extraordinaire du conseil d’administration de cette entreprise parapublique tenue dans la capitale du pays,Yaoundé, a appris APA de source officielle.

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En poste depuis juin 2013, il est remplacé par Bayero Mohamadou Bounou, jusqu’ici chargé de programmes développement rural et environnement dans les services de l'ordonnateur national du Fonds européen de développement (FED), par ailleurs ex-chef de région de la société dont il a désormais la charge.

Le nouveau venu hérite d’une entreprise au bord du précipice, minée notamment par une crise de confiance vis-à-vis de ses partenaires financiers que sont les banques et autres partenaires au développement, mais également avec les producteurs qui réclament plusieurs mois d’impayés.

Selon des données récentes en effet, les pertes de la SODECOTON culminent en ce moment à 18 milliards FCFA pour un capital de 23 milliards FCFA, et alors que l’entreprise est en proie à de sérieux problèmes en terme notamment de logistique d’exploitation.

Le groupe français GEOCOTON (30% de son capital), s’est récemment ému de la perte de 18,8 milliards FCFA subie par l’entreprise en 2015.

«L’ampleur de cette perte, qui amène les capitaux propres largement sous le seuil des 50% du capital, met en jeu la survie de la société à très brève échéance et nous amène à une profonde remise en question du management de la société», analysait-il alors.

Il militait en outre pour «l’évaluation de la capacité de la direction de l’entreprise à assumer pleinement ses responsabilités», appelant à la convocation urgente d’une session extraordinaire du conseil d’administration en vue de «l’évaluation de la capacité de la direction de l’entreprise à assumer pleinement ses responsabilités».

Pour GEOCOTON, la direction de la SODECOTON était en effet dans l’incapacité de mettre en place des mesures correctives susceptibles de redresser la situation, puisqu’on assistait au contraire à une dégradation continuelle des résultats.

En février dernier, la société a ainsi dû recourir, pour la 6ème année consécutive, à un prêt syndiqué d’un montant de 30 milliards FCFA contracté auprès d’un pool de 5 banques locales pour des besoins de l’ordre de 75 milliards FCFA, devant lui permettre de couvrir la campagne cotonnière 2015-2016.

Ladite dette, éventuellement extensible à 40 milliards FCFA, obligerait désormais l’entreprise à déployer d’autres stratégies en vue de satisfaire ses engagements vis-à-vis non seulement des quelque 225.000 producteurs, mais aussi des fournisseurs d’intrants et autres transporteurs.

Abandonnée par ses bailleurs de fonds traditionnels, la SODECOTON a recours, depuis 2010, à d’autres formes de financement pour faire face aux tensions de trésorerie généralement imputées aux retards d’exportation de sa production.

En début 2015, la même société avait déjà obtenu 36,5 milliards FCFA auprès du pool d’établissements financiers locaux sus-indiqués, s’appuyant alors sur les contrats d’exportation passés avec des négociants sur le marché international.

En dehors de la fluctuation des cours mondiaux, cette société, créée en 1974 et qui exporte 80% de sa production, se trouve aussi en butte au phénomène des ventes frauduleuses de coton fibre vers le Nigeria voisin, par des producteurs ayant pourtant bénéficié d’appuis financiers.

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