Cameroun - Sécurité. Cameroun - Abus: Bidoung Mkpwatt s’offre une police spéciale pour la circulation

Souley ONOHIOLO | Le Messager Mercredi le 15 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le chef du département de la Jeunesse bénéficie des forces de sécurité spéciales policières particulières, qui lui évitent de perdre du temps dans les embouteillages et autres bouchons lorsqu’il se rend à son poste de travail.

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Paul Biya, l’homme du 06 novembre 1982, « nommé » président de la République du Cameroun, depuis trois décennies, est un grand. C’est une vérité de Lapalisse. Même si l’on attend toujours du « messie », pratiquement arrivé au soir de son règne, de requinquer, en donnant assez d’aplomb au « biyayisme » devenu improductif. Un parmi les ministres de son gouvernement qui peut se bomber le torse et s’afficher qu’il n’est pas un «petit », c’est son ministre de la Jeunesse. Oui, Pierre Ismaël Bidoung Mkpwatt a du verni. Même qu’il a de qui tenir. Ce membre du gouvernement a désormais droit aux mêmes prérogatives que celles du président de la République du Cameroun. Il bénéficie de la grande et haute attention des policiers de Martin Mbarga Nguelé, le délégué général de la Sûreté nationale. De la même façon que les forces de sécurité barrent les routes pour désengorger le passage du chef de l’Etat, on le fait pour, Pierre Ismaël Bidoung Mkpwatt.

Une fois de plus, les usagers de la route, qui se trouvaient lundi dernier dans le périmètre du carrefour très régulièrement engorgé populairement connu sous l’appellation « Transformateur » ou « carrefour Total Ngousso», se sont vus bloqués pendant une trentaine de minutes, vivant ainsi une matinée noire; une sorte de calvaire causé par ceux qui n’avaient pour seul souci, que plaire et bénéficier des grâces du ministre de la Jeunesse. Il est un peu plus de 9 heures 25 minutes, lorsque la fluidité de la circulation prend un coup d’arrêt. Au niveau de l’intersection, le rythme des mouvements de véhicules, allant et venant de « Mobil omnisport », pour les habitués de la ville de Yaoundé, est tout aussi faible que l’ampleur des voitures venant de l’Hôpital général. Un arrêt total est imposé à ceux des automobilistes qui arrivent de la route qui conduit à la banlieue universitaire de Soa.


Le temps de la traversée…

Pratiquement désarmées et médusées, les forces policières qui pourtant postées à l’endroit pour diriger la circulation, observent en spectateurs, l’entrée en scène d’une autre unité composée d’inspecteurs de police. Ceux-ci à l’origine de l’engorgement, tel dans un Rodéo, usent de grandes manœuvres pour faire passer d’autorité, le puissant ministre de la Jeunesse. Sans pudeur, mégalomane sur les bords, Pierre Ismaël Bidoung Mkpwatt abuse de son pouvoir, car il s’autorise à circuler dans le côté opposé. Et pourtant dans la foulée des automobilistes coincés dans les embouteillages, se trouvent toutes les couches sociales; mêmes les personnes de haut rang. Habitués à ce spectacle au quotidien, les mototaxis, qui connaissent les heures de passage du membre du gouvernement, sont les seuls à se pas être surpris. Mieux, à l’arrivée des inspecteurs de police, avec qui ils se sont familiarisés, ils comprennent que l’heure de passage du ministre arrive. Eux qui sont par nature indisciplinés et rebelles, le moment venu, se mettent au pas et rangent leurs engins.

« C’est comme ça tout le temps, quand le ministre va au travail. Il viole le sens contraire de la circulation, l’on immobilise les autres usagers, de manière à lui créer un boulevard; ça dure depuis qu’il a fait son retour au gouvernement. C’est eux qui ont le pays», affirme un usager de la route. Visiblement en grogne; vexé d’être mis en retard. Des experts sur les questions du protocole auquel ont droit les membres du gouvernement affirment que, s’il existe bien des égards, des considérations et des aménagements sécuritaires pour les membres du gouvernement, ce n’est pas en pareilles circonstances. «Si à chaque moment, l’on devrait bloquer le passage aux autres automobilistes et usagers de la route, pour faire passer chacun des soixante deux ministres de Paul Biya, la circulation serait éternellement pertubée», avoue un colonel. Seulement, en faisant référence à la pléthore des membres du gouvernement, le haut gradé de l’armée, oublie que, aux jeux du « Roi » Paul Biya, tous les ministres ne sont pas pareils. Autant le dire…, Pierre Ismaël Bidoung Mkpwatt n’est pas n’importe qui. 

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