Opération Epervier. Cameroun - Affaire de l'achat d'un avion présidentiel : Yves Michel Fotso veut Inoni, Marafa et Mebe Ngo'o à la barre

Thierry Djoussi | La Météo Mercredi le 08 Juin 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L'ancien Adg de la Camair se serait offusqué du fait que le juge d'instruction n'appelle pas à la barre, les sieurs Inoni Ephraïm, Marafa Hamidou Yaya et Alain Abraham Edgar Mebe Ngo'o. De forts soupçons de détournement des fonds relatifs à l'achat d'un BBJ-2 présidentiel pèseraient également sur ces personnalités.

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Selon des sources convergentes, la conversation entre Yves Michel Fotso (détenu à la prison centrale de Yaoundé depuis le 1er décembre 2010, dans le cadre, de la distraction de la tranche de 27 millions de dollars destinés à l'achat d'un avion présidentiel) et le juge d'instruction aurait tourné court. Si le juge s'est rendu à la prison, ce serait parce que, nous apprend-on, l'ancien Adg de la Camair (2000-2003) aurait catégoriquement refusé de déférer à sa convocation.

Mais, ce déplacement s'est révélé inutile. D'après une source introduite, lorsque Pascal Magnaguemabe a débarqué (mercredi dernier), à Kondengui, la nouvelle de sa présence n'aurait pas été accueillie par Yves Michel Fotso (Ymf) avec enthousiasme. Toutefois, les autorités de la prison aménageront un coin discret où les deux hommes devront se rencontrer. Selon nos informations, le magistrat aurait poireauté quelques minutes au "parloir".

Finalement, le fils du milliardaire de Bandjoun consentira à s'y rendre. Mais, une fois face à son interlocuteur, l'accusé s'est mué en accusateur : "Vous attendez le dernier jour de ma détention provisoire pour me servir une convocation, pourquoi tout cela ? Pourquoi décidez-vous de proroger ma détention le jour même de son expiration? Comment allez-vous faire éclater la vérité, lorsque vous vous obstinez à ne pas entendre les ministres Marafa,  Mebe Ngo'o, et l'ancien Pm, Inoni?", se serait, d'après certaines fuites, indigné le célèbre homme d'affaires. Après quoi, celui-ci aurait tourné les talons, laissant derrière lui un juge "pleins de remords", à en croire une source.  

Deux poids, deux mesures. Ne voulant pas perdre sur tous les tableaux, le juge instructeur aurait mis sous le nez du régisseur de la prison, le document prorogeant le mandat de détention provisoire de Ymf. Jonas Tiwa n'eût pas d'autres choix que d'en accuser réception. De façon catégorique, le mari de Cécile Emerziane (le mariage fut célébré le 27 mai dernier à Yaoundé) avait, auparavant, refusé de parapher ledit document.

"Tant que Marafa, Mebe Ngo'o et Inoni ne seront pas convoqués chez le juge, Ymf se sentira toujours comme un bouc émissaire. Il souhaite un procès équitable et non ce lynchage  que certains planifient dans l'ombre", a expliqué un proche du milliardaire. Contacté par La Météo, un juriste s'est ému du fait que Pascal Magnaguemabe s'obstine à ne pas réunir toutes les pièces du puzzle, alors que ce même juge écrivait déjà en février 2010, dans une ordonnance de disjonction que : "Les personnes mises en cause dans le détournement de la tranche de 27 millions de dollars Us avancés par la Snh pour l'achat du BBj- 2 présidentiel sont : Yves Michel Fotso et Marafa Hamidou Yaya…".

A l'époque, les Camerounais furent sidérés de l'absence du nom de Mebe Ngo'o de cette liste. Car, ceci est un secret de polichinelle, les bénéfices des surfacturations des locations d'avions présidentiels auraient atterri, en grande partie, dans les comptes bancaires de l'ex Directeur du cabinet civil de la présidence (Dcc). En qualité de Dcc, l'actuel ministre de la Défense avait, chuchote-on dans certains milieux du sérail, un droit de regard sur la flotte présidentielle, y compris sur les opérations d'achat d'un nouvel aéronef.

Marafa et Mebe Ngo'o sont-ils à l'abri des foudres de la justice du fait de leur bouclier ministériel ? Si tel est le cas, pourquoi avoir privé Ymf de sa liberté très tôt ? Que penser du cas Inoni Ephraïm? Autant de questions que l'opinion publique se pose et auxquelles le juge Magnaguémabé a le devoir d'apporter des réponses. Cela reviendrait à ne pas oublier que le droit est rendu au nom du peuple. Rien qu'en son nom.
 

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