Cameroun - Sécurité. Cameroun - Barrières de police et de gendarmerie : Enquête sur les poches de résistance

David Nouwou | La Nouvelle Expression Mercredi le 02 Février 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La suspension des contrôles résout nécessairement quelques problèmes. Mais, gendarmes et policiers continuent de braver la mesure dans certaines localités. Tour d’horizon.

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A la fin de sa tournée des unités relevant de son département en octobre 2010, le délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguelé, a décidé de la suspension de tous les contrôles routiers par les policiers, sur toute l’étendue du territoire national.  Il semble que c’était sur instruction du président de la République. Cette  mesure  qui est une grande première au Cameroun, ne manque pas de motivations. Quelques clichés : les services de sécurité  ployaient  en permanence sous le faix des plaintes des usagers de la route qui se font systématiquement  plumer par les policiers sur les interminables barrages fixes ; les syndicats des transporteurs routiers  ne manquaient plus aucune occasion de crier leur colère face  à ce qu’ils considèrent comme des « postes de péage » que les flics multiplient  à n’en plus finir sur les axes routiers, avec  pour seul objectif inavoué de collecter des « droits de passage » à leurs chauffeurs.

Le bureau de gestion du fret terrestre (Bgft) ne cessait de se lamenter sur le triste sort des camionneurs camerounais, tchadiens et centrafricains qui laissent systématiquement des centaines de milliers de francs Cfa sur les routes qui les conduisent de Douala à Bangui ou à N’Djamena. Sans compter le temps fou que ces interruptions font perdre dans la livraison des marchandises. Cette courageuse décision que le secrétaire d’Etat chargé de la gendarmerie, Jean-Baptiste Bokam Nkoumba vient d’étendre à la gendarmerie, est accueillie par l’opinion publique comme une nouvelle salutaire.

Selon un  officier de police qui a requis l’anonymat et qui fait  appliquer cette mesure depuis plusieurs mois dans son unité, des résultats positifs sont enregistrés : «  vous  constatez vous-mêmes  que les  agents de police sont plus visibles et plus nombreux dans  les carrefours de nos grandes métropoles pour assurer une bonne gestion de la circulation. Nous avons plus d’effectifs dans les commissariats, ce qui nous permet d’organiser plus efficacement la traque des malfaiteurs et même suivre plus rigoureusement les affaires en rapport avec la justice ». Et il précise : « je tiens à relever ici que depuis que le patron a décidé de la levée de ces contrôles routiers intempestifs, les actes de banditisme et de criminalité ne se sont pas pour autant multipliés. C’est dire que la forme de contrôle pratiquée jusque-là sur les axes n’était pas efficace dans la lutte contre les actes de délinquance. Il faut simplement  revoir la formule des contrôles qui demeurent malgré tout une nécessité dans une société où le civisme des citoyens n’est pas la chose la mieux partagée ».

En marge de la réunion trimestrielle entre le ministre d’Etat ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Marafa Hamidou Yaya qui s’est achevée à Yaoundé il y a quelques jours, Jean Baptiste Bokam a insisté une fois de plus sur la suspension des contrôles par ses éléments. Parce que certaines intraitables brebis galeuses ont continué à mener des contrôles clandestins. Alors, Il est désormais constant que les gendarmes et les policiers vont faire valoir leurs talents beaucoup plus ailleurs où ils sont plus utiles.

Mais des inquiétudes persistent malgré tout. Dans une société où la tricherie est rampante, les usagers de la route vont-ils spontanément aller s’acquitter des frais de vignette de leurs automobiles? Les conducteurs de taxi qui ont souvent la peur du gendarme auront-ils quelques appréhensions à se lancer dans la ville avec un taxi dont l’assurance est périmée depuis des mois? Les questions ne sont pas exhaustives. Les pouvoirs publics devront dont trouver la meilleure formule plus civile et moderne,  afin que la peur du gendarme  hante toujours les usagers de la route. Et quelques malfrats qui croient circuler en toute impunité à travers les routes du pays.
 

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