Législatives et Municipales 2013. Cameroun - Contentieux: Ndam Njoya menacé de perdre la mairie de Foumban

Arthur L. Mbye | Repères Jeudi le 07 Novembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Une conseillère municipale UDC est accusée par le RDPC d'avoir usurpé l'identité de sa sœur cadette pour être candidate. La Chambre administrative de la Cour suprême va statuer.

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Le contentieux électoral post-municipales du 30 septembre porte peut-être les graines d'un tournant majeur à Foumban. Parmi les nombreuses requêtes déposées par les formations politiques devant la Chambre administrative de la Cour suprême, figure le cas de la commune de Foumban, remportée par l'Union démocratique du Cameroun (UDC). Le RDPC accuse une conseillère municipale d'usurpation d'identité de sa petite sœur pour constituer son dossier de candidature. Une nouvelle qui, si elle est validée par la Chambre administrative de la Cour suprême, conduira à l'annulation des élections à Foumban, où Adamou Ndam Njoya trône comme Maire depuis 1996.

C'est en effet le 30 septembre, au soir du scrutin municipal, que le RDPC dépose une requête auprès de la commission communale de supervision des élections présidée par Henri Tchantchou, Procureur de la République à Foumban. Le parti au pouvoir demande «la constatation du faux et usage de faux de la part d'une candidate UDC, la disqualification conséquente de la liste UDC et la proclamation des résultats en faveur du RDPC». En 9ème position sur la liste conduite par Adamou Ndam Njoya, Justine Mengam est la cible du parti au pouvoir. Le RDPC est convaincu que son vrai nom n’est Elise Nzeket, et Justine Mengam n'est que le nom de sa propre sœur cadette.

La commission communale de supervision se déclare incompétente statuer et proclame l'UDC vainqueur 54,58%. Mais les responsables locaux du RDPC sont persuadés de tenir le bout par lequel ils feront tomber Ndam. Une plainte a été déposée et la gendarmerie de Koupa-Matapit, Foumban, ouvre une enquête. C'est d'abord la conseillère municipale en cause qui est interrogée le 2 octobre par les enquêteurs. Selon les témoignages des gendarmes, elle déclare s'appeler effectivement Justine Mengam. Toute chose que dément son chef de quartier, appelé pour une confrontation. Tout comme le pasteur EEC de la paroisse de Ndoungouot, qui dispose d'un almanach où figure bien la photo de la conseillère municipale UDC avec son nom en dessous: «Elise Nzeket». Et c'est bien sous ce nom qu'elle y préside l'Union chrétienne des jeunes gens (UCGJ). Un des camarades de classe de la conseillère UDC dépose en affirmant qu'elle s'appelait bien Elise Nzeket au cours de leur scolarité entre 1968 et 1975. Or Justine Mengam est née en 1970.

Le lendemain, les enquêteurs mettent la main sur celle qu'on présente comme la vraie Justine Mengam. Elle est mariée et vit paisiblement quartier Kouoptamo. C'est la dernière d'une fratrie dont est issue Elise Nzeket, qu'elle reconnaît comme étant sa sœur aînée. Elle déclare à la gendarmerie ne pas savoir qu'Elise Nzeket porte son nom, mais rappelle que son acte de naissance a mystérieusement disparu et qu'elle a toujours eu des difficultés à se faire établir une carte nationale d'identité parce qu'il se posait un problème de double identité. En présence des éléments de la gendarmerie venus l'interroger, Justine Mengam se souvient qu'on est venu lui proposer de l'argent pour qu'elle se fasse établir un récépissé au nom d'Elise Nzeket, ce que son mari et elle ont refusé.

De nouveau interrogée, la conseillère municipale UDC a affirmé qu'Elise Nzeket était son surnom, mais n'a pas pu produire l'acte de naissance qui fait d'elle Justine Mengam. Les enquêteurs ont conclu leurs investigations en retenant qu'il existe contre la conseillère UDC des «indices graves et concordants laissant présumer qu'elle a commis les infractions de faux en écriture publiques et double identité».

C'est fort de ces éléments que les mandataires du RDPC à Foumban ont rédigé la requête déposée à la Chambre administrative de la Cour suprême. Ce à quoi l'UDC a préféré ne pas répondre, réservant ses arguments à la justice. 

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