Cameroun - Politique. Cameroun - Monument de la réunification: Une belle ignorée de 38 ans

MONIQUE NGO MAYAG | Mutations Lundi le 20 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Fermé au public en permanence, ce symbole de l'unification du Cameroun perd peu à peu son intérêt touristique.

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La Tour Eiffel en France accueille en moyenne 7 millions de touristes par an, soit presque le double de la population de la Centrafrique. C'est le monument le plus visité au monde. Comparaison n'est pas raison diront certains, mais comparons ce chiffre avec le nombre de visiteurs du monument de la Réunification, situé non loin de l'Université de Ngoa-Ekellé et du lycée Général Leclerc à Yaoundé. En réalité, les statistiques sur ce symbole de l'unification du Cameroun sont minimes si l'on en juge seulement par la fréquence d'ouverture de ce site, en cours de réhabilitation depuis 2 ans. Pourtant, ce monument qui date de 1976 (fin des travaux de sa construction) ne manque pas d'attrait. Nous sommes mardi 14 janvier.

L'horloge signale 13 heures. Une fois n'est pas coutume, le monument de la réunification accueille une ribambelle d'enfants. Ce sont les élèves de l'école Dorcas du quartier Emana à Yaoundé. Devant le portail central entrouvert, deux amoureux trentenaires roucoulent. La scène ne perturbe pas les jeunes touristes et leurs enseignants qui s'extasient devant l'œuvre conjointement réalisée par le sculpteur camerounais Gédéon Mpando (décédé le 9 mai 2013 à l'hôpital central de Yaoundé), de l'architecte français Salomon et du regretté père Jésuite Engelbert Mveng. Le soleil est son Zénith et il n'est pas aisé de lever les yeux vers la cime du monument, haut de près de 100 mètres.

Pendant que ses jeunes visiteurs admirent la spirale du plateau Atemengue, Souley le jardinier coiffe la pelouse. Non loin, son collègue s'active à la même tache. En somme, ce sont eux les gardiens du site. N'allez pas croire qu'ils sont des guides qui vous conteront l'histoire et la symbolique cachée derrière est chaque pierre du monument de la réunification. Pour l'accès au site et son histoire, il faudra cogner à une autre porte, celle du Ministère des Arts et de la culture (Minac). C'est la Ministre ou ses proches collaborateurs qui donnent la permission pour entrer sur le site, officiellement fermé au public depuis des lustres. «C'est sur instruction du Ministère qu'on permet à une personne ou un groupe de personnes de pénétrer dans le site», soutient l'un des vigiles. Vous avez dit lourdeurs administratives? En réalité, le monument de la réunification est géré par la direction du patrimoine, logée au Minac, soit à quelques 2 kilomètres du monument.

2015

Conséquence, pour des milliers d'étudiants et d'élèves du quartier Ngoa Ekelle, la connaissance du monument de la réunification se résume à ses extérieurs. Qui leur contera l'histoire du vieillard au flambeau? Qui leur parlera des fresques murales situées au sous-sol de la spirale? Qui leur expliquera la symbolique des enfants s'agrippant autour du vieil homme au flambeau? Pour cela, il faudra attendre l'ouverture officielle du monument au public pour un accès payant (probablement 500 francs CFA par personne apprend-on).

Une ouverture qui arrivera très probablement en 2015. En effet, lors de son allocution devant l'Assemblée nationale le 3 décembre 2013, Ama Tutu Muna, Minac, annonçait que les travaux de réhabilitation du monument de la réunification s'achèveront en 2014. Jusqu'à présent, lesdits travaux ont permis de restaurer le jardin, de réparer la maintenance et le système électrique, la plomberie et les sanitaires, entre autres, renseigne le bilan 2013 de la minac. Les sanitaires en question restent en parpaings et sans toiture. En complément, la semaine dernière, deux toilettes mobiles ont été déposées sur le site. La réouverture du monument de la réunification au public va générer, estime Ama Tutu Muna, deux emplois directs et cinq emplois indirects. 

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