Les efforts du proviseur Catherine Bidzogo pour endiguer le phénomène sont mis à rude épreuve par des vandales apprenants.

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Ce qui est devenu lycée d’enseignement général en 2013, a été créé en 2007 comme collège d’enseignement secondaire. L’établissement ne compte qu’une seule classe de 1ère A4 (allemand et espagnol) de 154 élèves. Cathérine Bidzogo - diplômée de l’École normale supérieure (Ens) de Yaoundé et professeur d’Allemand hors échelle - est le tout premier proviseur en poste. En dépit d’inlassables efforts qu’elle déploie pour donner à son établissement une renommée reluisante, Mme Bidzogo voit ceux-ci plombés par des élèves à la délinquance caractérisée.

Pour des buissonniers élèves, les registres d’appel restent leur cible privilégiée. C’est ainsi qu’il y a deux semaines, le registre d’appel de la 1ère A4 a disparu sans laisser de traces. Le surveillant général chargé des classes de 1ère, Landry Bwame, se rend compte du subterfuge et le porte à l’attention de la classe. A sa tentative de vouloir obtenir explication, il se voit plutôt tourné en dérision par une classe réputée avoir des élèves des plus récalcitrants.  «Même l’arrivée du proviseur n’a pas pu les dissuader dans leur élan irrévérencieux. Outrée par tant d’audace, elle (Mme Bidzogo, ndlr) a fermement exigé le retour dudit registre. Aussi m’a-t-elle demandé de fermer la porte de la classe», a confié le surveillant général, mercredi 3 décembre dernier, au reporter de La Météo. Choqué, il poursuivi : «les élèves me disaient : tu perds ton temps avec cette histoire de registre d’appel. Tu nous agaces avec. On va toujours voler ça ! Ne pouvant les identifier nommément, j’ai donc requis la restitution du document tel que prévu par le règlement intérieur de l’établissement».


Délinquance à outrance.

Dans un premier temps, il est demandé aux élèves, en guise de punition, d’apporter chacun un registre selon le modèle volé. Seulement, ledit cahier coûte 6 000 Fcfa à l’imprimerie nationale. C’est alors que le surveillant général fait savoir que seule la restitution du registre d’appel l’intéresse, et qu’un seul ne saurait suffire dans la mesure où les élèves de 1ère A4 ont promis de les voler incessamment. Le chef de classe annonce donc qu’après concertation, il a été convenu que chacun de ses camarades apporterait 1 000 Fcfa. D’après le surveillant général, des 154 élèves que compte la classe, 20 seulement ont dû débourser 1 000 Fcfa pour un total de 20 000 Fcfa. «Et cet argent, je l’ai remis à qui de droit (au censeur du lycée, ndlr), et les registres ont été achetés. Rendez-vous en classe et demandez combien d’élèves ont donné l’argent en question », a-t-il renchéri.  Et d’ajouter qu’à ceux qui n’ont pas contribué financièrement, il leur a été donné comme punition de nettoyer l’école. D’autres responsables attirés par la présence de la presse, se plaignent des mœurs débridées des élèves du Lycée d’Ahala.  Selon un autre surveillant général, le groupe des élèves responsables du vol des registres d’appel était en 2nde A4 l’année dernière. Conscients du grand nombre d’absence que ces élèves totalisent, ils volent le registre d’appel. L’an dernier, les registres d’appel des 5è avaient été trouvés dissimulés dans les latrines des 6è». Vivement, que ces élèves délinquants ne réduisent pas à néant l’effort de construction de Catherine Bidzogo, ce proviseur affable et humble, qui, avec tout son personnel,  travaille dans des conditions très modestes, aux antipodes de ses homologues de la capitale.

Darren Lambo Ebellè (Stagiaire)

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