Cameroun - Politique. Cameroun, politique à la renverse : le cas de M. Fame Ndongo et du RDPC

cameroun24.net Lundi le 29 Juin 2020 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
« La renverse » est un roman publié en 2016 par Olivier Adam. Poignant, il donne envie de hurler face aux mensonges, à l'ignominie, à l'impunité, aux silences. Il incite à pleurer face à l'impuissance, la honte, l'indifférence et le manque de soutien que ressentent les victimes collatérales des faitssordides et médiatisés qu’il décrit. L’image récidiviste que projette M. Fame Ndondo notamment dans le cadre de la crise dans le NOSO, n’en est pas si éloignée.

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En effet, ce 27 juin 2020, dans sa nouvelle rétorque au Président du MRC qu’il tient à la culotte depuis sa sortie de prison, le 05 octobre 2019, M. Fame Ndongo, celui dont les Camerounais commencent à se méfier au vu de la démagogie avec laquelle il traite les questions graves de la vie nationale (i), semble, avec son parti politique rester scotcher à la prochaine « gestation » du MRC qu’ « il attend avec une cocasse et rabelaisienne délectation». Ce qui amène à s’interroger sur le réel encrage du RDPC sur la vie de la nation(ii).
 

M. Fame Ndongo et le RDPC ou la démagogie à ciel ouvert
La démagogie est la politique par laquelle on flatte les masses pour gagner et exploiter leur adhésion.Ainsi, les propos démagogiques sont formulés dans le but d'obtenir le soutien d'un groupe en flattant leurs passions, ce qui exacerbe les frustrations et les préjugés populaires des autres. C’est justement ce que fait ce communicateur du RDPC, au détriment de la communauté nationale en général, et anglophone en particulier. Comment peut-on par exemple (illustratif), à ce jour, produire un texte au vitriol en faisant ressortir :
 

-    une « décentralisation accélérée » au Cameroun, alors même que la gestion de la covid donne à voir des Communes entières en attente des dons téléguidés depuis le Ministère l’administration territoriale pourtant il existe un Ministère de la décentralisation ? Quand, y compris le Ministère de la Santé, n’y voit que du feu ? Voilà une affirmation qui contraste bien avec celle de ce diplomate dont on accuse d’être le porte-parole du président Biya ; lequel a clairement déclaré ce 25 juin que « la décentralisation doit s’accélérer », et que« le statut spécial » doit être concret puisque le contenu reste « à définir pour ces deux régions »…On notera au passage l’emploi du verbe « devoir » conjugué au présent de l’indicatif, qui est en l’espèce un ordre à l’État du Cameroun !

-    un système judiciaire correct, pendant que cette même semaine, un magnat de la télévision a donné à voir à une inféodation manifeste et inadmissible d’une justice aux ordres, sans que ce dernier ne puisse soulever le moindre petit doigt ?

-    que peut vouloir rechercher un homme politique en parlant d’« enquête appropriée »(au singulier) qui permettrait de punir autant de dérives enregistrées au Cameroun si ce n’est que l’expression de la démagogie ? Le lapsus en dit long.


Mais, peut-on réellement parler en de termes aussi laudateurs, chiffes à la main, de ce pays lorsqu’en plus, l’on dit attendre « la gestation » d’un opposant alors qu’on est au pouvoir?
 

M. Fame Ndongo et le RDPC, en attente des productions intellectuelles d’un « petit parti »
Un analyste rigoureux de la scène politique nationale, dont le positionnement est de plus en plus scruté ces derniers jours, a déclaré il y a peu, que « le MRC dicte la météo politique au Cameroun ». C’était en opposition avec l’opinion du président Biya, en février dernier, lui qui tançait le MRC de « petit Parti politique » pour avoir appelé au boycott du double scrutin d’alors. Il se peut qu’une telle idée soit bien fausse au sein du parti des flammes. Car, la palme d’or reviendrait à l’analyste, puisque le RDPC et M. Fame Ndongo attendent les actions du MRC afin de réagir. Or, dans une démocratie normale, c’est le contraire qui aurait dû se produire. En effet, un parti au pouvoir agit, pose des actes, impulse la dynamique, propose des solutions, consulte et organise la bonne marche du pays. Et, l’opposition, vigile devant le peuple, guette, scrute, et frappe là où ça fait mal afin que les choses changent. Le tout dans le seul BONHEUR du PEUPLE SOUVERAIN (article 2, alinéa 1 de la Constitution du Cameroun). Voilà pourquoi, notre loi fondamentale prévoit que c’est au Gouvernement qu’incombe « la mise en œuvre de la politique de la Nation telle que définie par le Président de la République », ce qui est en d’autres termes le travail de son parti politique qui doit élaborer le projet de société à défendre à l’occasion de l’élection présidentielle. Or, bien malin qui pourrait dire ce que fera le président dans un mois, puisque personne ne le voit justement, mais tout le monde parle paradoxalement en son nom. Comment ne donc pas comprendre l’attente de la future production intellectuelle du MRC (il a parlé de « gestation ») « avec une cocasse et rabelaisienne délectation » quand aucune production ne peut provenir d’eux-mêmes ? On comprend dès lors la gêne d’une des ferventes défenseures du régime qui a pu dire ce 23 juin 2020 relativement à l’affaire Obama que nous sommes « dans un pays où on célèbre la médiocrité, et piétine l’excellence, la jeunesse est obligée de s’exiler ».Car, renchérit-elle : « je sais que le Cameroun est devenu la cour du roi Pétaud, avec des roitelets qui fixent des lois sur les territoires qu'ils se sont octroyés ... »


En somme, l’on a affaire ici à une vraie politique à la renverse avec en prime une démagogie nauséabonde. Car, la crise anglophone n’a pas encore fini de nous dévoiler tous ses ressorts ; Or, le Principe du caractère fondamental des droits de l’homme (Suarez, Locke et Jefferson) dispose que, quand il y a un conflit, nous devons le résoudre en faveur du droit le plus fondamental. Sur la base de ce qui précède, l’on pourrait se demander au juste pour qui parle M. Fame Ndongo et sur autorisation de qui ? Car, il laisse entrevoir des failles dues à une absence évidente de concertation alors même que les textes de base de ce parti ne font pas du Secrétaire à la Communication le porte-parole du parti. Il signe pourtant ès qualités !
À suivre…


Mimbè Emmanuel.
 

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