Cameroun - Sport. Cameroun: Supplice de Can

cameroun24.net Lundi le 29 Juillet 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le ministre algérien de la Jeunesse et des Sports a replongé jeudi les Camerounais soucieux de voir leur pays accueillir la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2021 dans un supplice lit-on dans un éditorial de Georges Alain Boyomo, DP du journal Mutations.

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Dans une interview devenue virale sur les réseaux sociaux, Raouf Salim Bernaoui, jette un pavé dans la mare. « Il a été demandé à l’Algérie de se préparer en cas de retrait de la Can 2021 au Cameroun. Nous espérons qu’elle se fasse là-bas ».

Le patron des sports algérien poursuit : « les autorités publiques ont donné un accord à la Fédération algérienne de football pour se présenter au cas où le Cameroun n’y arriverait pas (…) Nous avons les moyens pour l’organisation de la coupe d’Afrique, il y a des stades prêts. Nous avons vu en Egypte ; ils ont remis à niveau leurs stades en seulement six mois ».

Depuis cette communication du ministre algérien des Sports, son homologue camerounais observe un calme aussi assourdissant que suspect. Répondant à la Crtv le 15 juillet dernier, au sujet de l’état d’avancement des chantiers d’infrastructures, « à quelques six mois du Chan [Championnat d’Afrique des nations] », Narcisse Mouelle Kombi avait semblé, entre les lignes, indiquer que le Cameroun avait besoin de plus de temps pour être prêt. « …le Chan devrait plutôt se tenir en été 2020, disons entre le mois de mai et de juin, sous des indications plus précises de la part de la Caf. Quoiqu’il en soit, les travaux sur les différents chantiers d’infrastructures sportives sur les sites de Yaoundé, Douala, Limbe, Bafoussam [et] Garoua que nous avons visités plusieurs fois, avancent remarquablement et significativement de manière globale ».

Ce que Mouelle Kombi a soigneusement omis de dire c’est que certains chantiers, à défaut d’être à l’arrêt avancent à une vitesse d’escargot. C’est le cas du Stade d’Olembe. Le 24 juillet dernier, à l’issue d’une audience accordée par le ministre des Finances au président du constructeur Piccini, l’on a appris que le groupe italien souhaite avoir la caution du gouvernement afin de lever les fonds auprès de banques de la place en vue d’achever la construction du complexe sportif d’Olembe. Il y a donc un souci de fonds qu’on ne saurait passer par pertes et profits.

Bien plus, il est important de rappeler que le 30 novembre 2018, le comité exécutif de la Confédération africaine de football (Caf) a décidé à l’unanimité des 20 membres présents à Accra de retirer l’organisation de la Can 2019 au Cameroun, six mois avant le début de la compétition, pas seulement à cause des retards dans la construction des infrastructures sportives. Etaient également en cause, les retards dans l’édification ou la mise à niveau des infrastructures routières et hospitalières. Les problèmes de sécurité, notamment la crise sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et ses débordements dans les régions voisines, figuraient également parmi les éléments ayant milité contre la candidature du Cameroun.

Sur ces différents indicateurs, pas grand-chose n’a évolué. La sortie du ministre algérien a le mérite de le rappeler au peuple camerounais et de remettre la pression au gouvernement. C’est une piqûre de rappel. Le temps presse et tout incline à penser qu’un nouveau glissement de la Can 2021 prévue au Cameroun pourrait avoir des conséquences encore plus désastreuses.

Deux fois recalé à l’initiative pays pauvres très endettés (Ippte) parce que pathologiquement lent à se reformer, le Cameroun joue gros pour la Can 2021. Le pouvoir devrait se prémunir contre une étincelle de plus susceptible de mettre le feu aux poudres.

Georges Alain Boyomo

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