Cameroun - Centrafrique. Colère des chauffeurs sur le corridor Douala-Bangui

Ibin Hassan | Mutations Jeudi le 02 Juillet 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les membres du Syndicat national des chauffeurs professionnels des transports du Cameroun ont décidé de garer leurs camions.

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Déterminés, les membres du Syndicat national des chauffeurs professionnels des transports du Cameroun (Syncprotcam) ont mis en exécution la menace brandie il y’a quelques jours, à savoir ne plus mettre pied à Bangui tant que des mesures fortes ne seront pas prises pour garantir leur sécurité. Lundi 29 juin dernier, tous les conducteurs ont garé leurs camions. « La situation est très préoccupante, nous ne pouvons plus continuer à risquer nos vies. Par cette grève, nous voulons juste attirer l’attention des deux gouvernements sur notre dramatique situation. Nous avons déposé un préavis de grève, face à la non réaction du gouvernement, nous avons décidé de réagir», explique Ibrahima Yaya, le président du Syncprotcam.

Chiffres à l’appui, les chauffeurs révèlent qu’en un mois, 07 camions ont été attaqués, des marchandises pillées, des véhicules dépiécés. Plus dramatique encore, ce sont 9 chauffeurs et aides chauffeurs qui ont été abattus froidement par des individus présentés comme des anti-Balaka. « La semaine dernière, c’est un motor-boy (aide chauffeur) qui a été froidement assassiné par ces hors la loi. Nous avons fait le deuil, et pour nous cela suffit. Nous avons payé le lourd tribut de cette guerre civile… ». L’axe Garoua-Boulaï – Bouar (Rca) est sécurisé depuis le 15 juin dernier par les militaires de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Environ 150 casques bleus ont été déployés à l’entrée de la ville de Bouar. L’on avait pensé que le déploiement de ces militaires de l’Onu allait éradiquer cette insécurité.

Un rêve qui s’est très vite envolé, face à l’incapacité manifeste du contingent Bangladeshies à sécuriser cet axe. « Ils ne comprennent rien à nos réalités.  Ils s’expriment dans un anglais difficilement compréhensible, ce qui  régulièrement créée des tensions et des incompréhensions entre ces forces de l’Onu et nous. Il sera plus utile pour nous chauffeurs de travailler avec des gens avec qui on partage la même culture, la même langue. La Misca doit revenir… », explique un chauffeur. A l’annonce de la grève des conducteurs de camions, la température est montée d’un cran à Bangui, capitale de la République centrafricaine (Rca). Très rapidement, un vent de panique a secoué la population. Sur les marchés, l’on a enregistré une augmentation du prix de certains produits de consommation. Jugeant la situation assez grave, le gouvernement centrafricain a dépêché à Douala une mission conduite par M. Yabada Hilaire Sylvain, directeur général des Transports de surface au ministère des Transports et de l’Aviation civile, pour rencontrer les transporteurs camerounais en colère.

Des négociations ont été menées sous la houlette du département transport en transit du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun (Sntrc), le Bgft. El Hadj Oumarou, son coordonnateur a jugé assez préoccupante la situation d’insécurité sur l’axe Beleko-Bangui, tout en faisant aussi remarquer que la Rca qui sort à peine d’une cruelle guerre civile ne peut pas surmonter le prix d’un arrêt de travail de ceux-là même qui ont accepté au prix de leurs vies d’approvisionner ce pays. Pour éviter cela, le Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun a pris l’engagement de tout faire pour la mise en place d’un mécanisme efficace et efficient de sécurisation des camionneurs sur le territoire centrafricain. Des engagements qui ont abouti à la levée du mot d’ordre de grève du Syndicat national des chauffeurs professionnels des transports du Cameroun (Syncprotcam). En début de soirée hier mardi, Bangui était de nouveau desservi par les camionneurs camerounais. « Nous avons repris le travail, mais nous rappelons que c’est juste pour permettre aux instances dirigeantes des deux pays de nous sécuriser, de sécuriser les biens de nos patrons…», prévient Ibrahima Yaya.

 

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