Cameroun - Réligion. Décence et respect

Grégoire DJARMAILA | Cameroon-tribune Lundi le 05 Juin 2017 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Monseigneur Jean-Marie Benoît Bala est mort. C’est désormais une triste réalité implacable et irréversible.

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La découverte de son corps vendredi dernier dans les eaux de la Sanaga dans la localité de Tsang, non loin de Monatélé, met fin à une partie des supputations sur le sort du prélat qu’on espérait encore vivant. L’enquête judiciaire ouverte et diligentée conjointement par les parquets des tribunaux de Monatélé et de Bafia permettra, nous l’espérons, de nous révéler les circonstances de cette « mort suspecte ». Cette disparition tragique continue de propager une onde d’indignation et de tristesse tant au Cameroun qu’à l’extérieur, au regard de la dimension et de la fonction qu’occupait l’illustre disparu. Mgr Jean-Marie Benoît Bala était, selon divers témoignages, « un homme de foi, enraciné dans le message du Christ, moulé par l'enseignement de l'église, convaincu de servir Dieu et attaché aux valeurs de la vie chrétienne».


 En attendant que les fins limiers de la justice démêlent l’écheveau de cette énigme, les Camerounais en général et les fidèles de l’église catholique en particulier, s’apprêtent à rendre un dernier et digne hommage à celui qui laisse ainsi sans voix, fidèles, parents et amis. Mais que n’a-t-on pas vu et entendu avant et après la découverte du corps de l’ex-évêque de Bafia ?


Le moins qu’on puisse dire, c’est que cet événement suffisamment affligeant a révélé au grand jour des comportements et des agissements pour le moins indécents de certains de nos compatriotes. Il ne s’agit pas ici d’ergoter sur les talents dignes des inspecteurs Robert Goren et des Sherlock Holmès version tropicale qui se sont révélés à la faveur de ce triste épisode. Il ne s’agit pas, non plus, d’imposer la compassion aux âmes insensibles. Moins encore, nous ne donnerons pas de l’emphase aux propos totalement orduriers d’un artiste qui décidément a fait asseoir sa (triste) célébrité sur les déviances, l’immoralité et l’indécence. Nous déplorons surtout la démesure et les postures frisant la raillerie observées lors de cette tragédie. Le fameux message « je suis dans l’eau » découvert dans la voiture du défunt prélat a été tourné en dérision. Cette inscription attribuable ou non au défunt a donné lieu à des  transpositions galvaudées et des blagues de mauvais goût à l’instar de « je suis dans la bouteille », « je suis dans le fût », « je suis dans la bière ». Y avait-il matière à raillerie ?
Par ailleurs, d’autres se sont découvert le talent de reporter pour publier l'image du corps  inerte repéré par le pêcheur malien et repêché par l’équipe des sapeurs-pompiers et marins mobilisés depuis deux jours sur le site. Ces comportements qui traduisent l’effondrement de nos valeurs sociétales illustrent un mépris pour la vie et pour la dignité humaine. Les auteurs de tels actes ont atteint ainsi les profondeurs abyssales de l’indécence. Dans un contexte où les réseaux sociaux ont ouvert les vannes à toutes sortes de permissivité, les uns et les autres devraient faire la part des choses. La mémoire du prélat ou de tout autre mort mérite notre respect.
 
 

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