Gestion. Paul Biya a quitté le palais de l’Unité au lendemain de la fête nationale du 20 mai.

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Près de 150 artistes-musiciens, regroupés au sein du Syndicat national des artistes-musiciens (Symuca), ont du aller chercher Paul Biya à Mvomeka’a,

son village natal, pour lui signifier leur désir de le voir présenter sa candidature à la présidentielle de 2011. En fait, Paul Biya s’est rendu à sa résidence privée de Mvomeka’a, au lendemain de la fête nationale du 20 mai. Au 22 juin, il était à sa cinquième semaine hors du palais d’Etoudi.  Depuis 31 jours, il dirige le Cameroun à partir de son village.

Selon l’universitaire Mathias-Eric Owona Nguini, « il n’ya pas de textes formels qui contraignent le président à résider à Yaoundé ». Il pense qu’au plan juridique, cette absence ne pose pas véritablement de problèmes du moment où le chef de l’Etat est sur le territoire national, car de l’endroit où il se trouve, il peut donner des instructions pour la bonne marche du pays. Le politologue explique que cette absence pourrait plutôt créer des problèmes d’ordre symbolique car la capitale est le lieu central de l’Etat, le lieu où se trouvent les principales institutions, le lieu d’impulsion des principaux actes de la vie étatique et « la fonction de représentation s’exerce de manière privilégiée dans la capitale ».  

A quatre mois de l’élection présidentielle, pendant que ses partisans multiplient les appels pour qu’il se porte candidat, Paul Biya continue de garder le silence. Après les militants du Rdpc, les enseignants, les étudiants et certains journalistes, c’est au tour des musiciens de lancer leur appel. Dans une interview accordée à Cameroon Tribune hier, Roméo Dika, le président du Symuca, déclare : « Il est le meilleur garant de notre évolution culturelle». Les musiciens sont pourtant parmi les artistes qui geignent le plus au Cameroun. Ils ne ratent pas une occasion de se plaindre de ne pouvoir vivre de leur art, de la piraterie, des problèmes de droit d’auteur. Malheureusement, Roméo Dika ne précise pas ce qu’il entend par évolution culturelle, ni quels actes ont amené les artistes à soutenir la candidature de Paul Biya. Il précise cependant : « Nous le faisons parce qu’il est un auteur ayant produit, par exemple, ‘Pour le libéralisme communautaire’ ».

Avant son départ pour Mvomeka’a, les Camerounais étaient déjà restés 14 jours sans nouvelles officielles de leur président. Parti de Yaoundé le 29 avril pour prendre part, le 1er mai, à la cérémonie de béatification du pape Jean-Paul II, Paul Biya avait ensuite été en séjour privé  Il n’est rentré au Cameroun qu’à quatre jours  de la fête du 20 mai.

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