Cameroun - Télécommunication. Difficile percée des géants du e-commerce au Cameroun

Christian Happi | Le quotidien de l'économie Jeudi le 23 Février 2017 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Au Cameroun, tout comme dans plusieurs autres pays africains, l'expansion de la vente en ligne est ralentie par une insuffisance de fibres optiques, le faible réseau routier, le faible taux de bancarisation, les difficultés logistiques...

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En juillet 2016, le site de e-commerce français Cdiscount, propriété du groupe Casino se retirait du marché camerounais sans crier gare. Cinq mois plus tard, c’était autour de sa dernière filiale encore en activité sur le continent africain de claquer la porte. Au-delà de ces faits majeurs, la fermeture de deux sites vient mettre à nu la difficile percée de la vente en ligne en Afrique qui, selon des données officielles, ne représente que 2% des opérations du commerce électronique dans le monde.

Soit 8 milliards de dollars (environ 4 992 milliards de FCFA). Au Cameroun, tout comme dans plusieurs autres pays africains, la vente en ligne est confrontée à une insuffisance au niveau des dispositifs de fibres optiques. Le backbone national d'environ 10 000 kilomètres actuellement déployé « reste insuffisant », constatait l’Agence de régulation des télécommunications (ART).

De même que des études démontrent que les africains ont une habitude du commerce qui favorise le touché de la marchandise et la négociation entre acheteur et vendeur, la faiblesse du taux de bancarisation est l’autre élément qui tire le commerce en ligne vers le bas. D’ailleurs, le rapport de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) estimait à fin septembre 2014, le taux de bancarisation au Cameroun à 3,5 millions environ. Soit 1,6 million de clients pour les banques et 1,7 million de personnes pour les microfinances.

A l’origine des malheurs du cybercommerce, constatent les experts, figure également la présence des produits contrefaits proposés par des sites concurrents à des coûts très bas. Dans le même temps, les délais de passages des marchandises estimés en moyenne à 18,08 jours en 2015 contre 17,27 jours en 2014 à la douane complique l’expansion de l'activité. «Des produits dont la livraison devrait par exemple avoir lieu sous deux semaines se retrouvaient parfois à faire 25 jours à la douane.

De quoi rendre impatients les clients, qui se ruaient vers des produits concurrents. Avec le temps, nous avons vu notre base clientèle chuter progressivement au point où nous étions dans l’obligation de mettre les verrous sous les portes », expliquait sous anonymat un responsable de Cdiscount Cameroun. Certainement victime de la faible pénétration d'internet, le faible taux de bancarisation, les difficultés logistiques, le commerce électronique souffre en outre, de la mauvaise gestion des livraisons. Un ancien commercial de CDiscount Sénégal confiait que lors du lancement, le stock était entièrement à Bordeaux. « Pour les gros produits qui venaient par bateau, les délais moyens de livraison ont atteint 36 jours pour le Sénégal, avec des dérapages jusqu’à 60 jours.

Dans l’aérien, pour les petits produits, on était plus souvent à 15 jours qu’à 7 jours, l’objectif fixé », conclut-il. Sur le petit marché du commerce en ligne africain, les start-up font aussi face à la fragile confiance du consommateur notamment dans le paiement en ligne. Certains pays ont même élaboré des textes comme au Cameroun ou au Sénégal, mais ces textes n’étant basés sur aucune vraie expérience contextuelle, ils sont aussi peu fiables que les projets eux-mêmes. Ils n’engagent aucune mesure susceptible de garantir les business, mais sont presque tous fondés sur une approche répressive.

 

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