Cameroun - Sécurité. Douala: Laurent Esso en guerre contre la violence

Le Messager Mardi le 03 Décembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Porte-parole des élites du Littoral, le ministre de la Justice, garde des sceaux, lors de la pose de la première pierre du deuxième pont sur le Wouri a engagé tous les habitants de Douala à œuvrer pour le débat politique constructif. En filigrane, une véritable leçon de vie…

ADS

Retour sur une sortie forte passée inaperçue... « Nous souhaitons que, plus que jamais, le débat politique ne s’exprime pas par la violence. Nous voulons que Douala, avec le concours de tous les partis politiques, reste dans la paix, le dialogue et la dignité, le porte-flambeau et la référence de la démocratisation de notre pays ». Cette déclaration de Laurent Esso, porte-parole des élites du Littoral, fortement saluée par une assistance multiforme (ministres, chefs d’entreprise, leaders politiques…et population) est passée presque inaperçue, 17 jours après la double cérémonie, les 14 et 15 novembre derniers à Douala, de la pose de la première du deuxième pont sur le Wouri et de l'inauguration des installations de production du gaz naturel de Ndogpassi. Elle mérite pourtant qu’on s’y arrête, car Laurent Esso y lève certains malentendus et règle au passage aussi quelques comptes : « Nous, particulièrement à Douala, sommes heureux de votre visite, car après certains états d’âmes provoqués par les dernières investitures dans les partis politiques, votre présence parmi nous, est un signal fort d’apaisement. Votre présence nous dit : «les investitures sont terminées, les élections ont eu lieu, la page est définitivement tournée. C’est ainsi en démocratie ».

Laurent Esso s’est ainsi posé en défenseur de la ville de Douala auprès d’un pouvoir qui s’en méfie. « Douala que l’on dit frondeuse, Douala que l’ont dit rebelle, Douala que l’on dit insaisissable, sait pourtant reconnaître les siens, Douala sait reconnaître ceux qui lui sont chers et pour lesquels, elle sait présenter le visage de la fraternité, de l’amitié et du respect, affirme Laurent Esso. Depuis 1990, notre loyalisme a été éprouvé par des turbulences de toutes sortes. Mais, notre loyalisme au cours du temps, a été prouvé. Aujourd’hui, avec votre auguste présence, nous avons la certitude que notre loyalisme est approuvé ». Un message qui a été entendu. Mais, a-t-il vraiment été compris ?, se demande-t-on finalement lorsque certains, croyant exprimer leur opinion, se sont égarés, pense Laurent Esso dans d’autres maquis, ceux de la parole creuse, de la surenchère et de la démagogie, de la désinformation, du dénigrement, de la calomnie, de la rumeur et de l’intrigue.

Hasard ou signe de temps

Le ministre d'Etat en charge de la Justice, garde des Sceaux et porte-parole des élites de la région du Littoral, Laurent Esso, a en effet administré une vraie leçon de démocratie. Son discours, novateur, s’est articulé en trois thèmes : politique, économique et social. « Nous voulons que dans le Littoral, et notamment à Douala, les opinions s’expriment démocratiquement par un débat respectueux des différents points de vue. Nous voulons engager les citoyens (à être) d’accord pour le débat politique constructif ». Pour qu’enfin, nous n’ayons « plus jamais de débordements stériles ». Et, surtout, « que, plus que jamais, le débat politique ne s’exprime par la violence ».

Faisant une nomenclature non exhaustive des actes de fidélité de Douala à l’endroit du chef de l’Etat Paul Biya , il a en outre tenu à rappeler le contexte dans lequel intervient la visite de celui-ci à Douala. Après celle de 1984 au cours de laquelle « nos ancêtres vous ont adopté, vous ont établi comme digne fils Sawa dans le mythique cours d’eau qu’est le Mbanya », a souligné le Minjustice. L’occasion était trop belle pour que l’orateur ne s’en saisissse pas pour vanter les résultats électoraux du Littoral lors des dernières échéances : 60,91 % de voix au candidat Biya face à 23 adversaires.

Sur le thème du social, Laurent Esso rappelle fort opportunément qu’au-delà de sa fonction économique de facilitation des échanges, le pont qui reliera la rive gauche du fleuve (Bonassama-Bonabéri), à sa rive droite à (Bonantone-Deido) renforcera le lien parfois fragilisé entre deux parties du Cameroun. C’est aussi, précise-t-il un lien qui améliorera les rapports entre les populations des différentes régions de notre pays, qui vont et viennent sans encombre, et vivent à Douala en bonne intelligence. Bien plus, affirme le porte-parole, il «symbolise le saut des obstacles qui entravent le rapprochement entre Camerounais». Laurent Esso conclut en faisant un rapprochement entre le pont et l'énergie. L’un a-t-il dit «rétablit une relation de confiance entre les descendants des frères que les conflits internes ont opposé par le passé». Et l'autre marque «la force de la puissante volonté de progrès qui anime les Camerounais et sans laquelle aucun développement n'est possible». Toute une philosophie.

Le 22 septembre dernier, lors du culte œcuménique d’action de grâce en l’honneur du président du Sénat, Marcel Niat Njifenji à la place de l’Udéac, le ministre d’Etat ministre de la Justice et garde des sceaux avait tenu un discours où, mettant en exergue les différents problèmes d’actualité qui bousculent la cité économique, avait invité les populations de transgresser les courants et de rester unis. « …Qu’il est agréable, qu’il est doux, qu’il est bon pour des frères de demeurer ensemble, unis, car c’est là que l’Eternel donne la bénédiction et la vie pour l’éternité », paraphrasait-il le Psalmiste (133).

Et de poursuivre : « nous sommes tous des frères en Christ. Et, ensemble nous devons faire face à l’évolution de notre société ». De la préservation de la paix, il en a évoqué dans son allocution. « La paix que nous souhaitons préserver, est cette paix que Dieu seul est en mesure de procurer. Mais cette paix qui est la manifestation de la présence de Dieu, passe par l’amour du prochain ». Et malheureusement, dans notre société, s’aperçoit avec regret Laurent Esso, « très souvent, l’amour du prochain se mesure par les avantages qu’il peut nous procurer. L’amour du prochain se mesure par le nombre plus ou moins important de torpilles, de calomnies, de coups-bas, de peaux de bananes ».

A l’en croire, dans la région du Littoral, poumon économique, les tentations sont grandes et les sujets qui pourraient opposer des frères sont nombreuses. Mais que faire ? « Nous devons donc, à chaque instant, éviter des discordes inutiles, des insinuations stériles ». Surtout lorsque « nous parlons d’unité nationale, d’intégration nationale », il ne faudrait pas que cela reste une vue de l’esprit.
 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS