Opération Epervier. Douala - Prison de New-Bell: La difficile condition de détention des prisonniers de luxe - Etondè Ekoto, Nguini Effa, Forjindam, Ngamo Hamani …broient du noir

Blaise-Pascal Dassié | Le Messager Mercredi le 03 Octobre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis l’incendie qui a entièrement consumé les cellules 18 et 20 de la prison centrale de Douala, dimanche 3 septembre, des prisonniers de luxe sont contraints de partager les mêmes cellules que les mineurs et bonjour la promiscuité !

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A la suite de l’incendie de la cellule spéciale 18 et la cellule n°20 de la prison centrale de Douala, les 68 détenus sinistrés, dont les prisonniers «Vip», avaient été logés à la même enseigne que les mineurs. Ce transfèrement intervenait à la suite d’une réunion de crise présidée par le secrétaire d’Etat auprès du ministère de la Justice en charge de l’administration pénitentiaire, Jérôme Dooh Penbaga. Mardi 2 octobre 2012. Le quartier des mineurs grouille de prisonniers. Parmi les enfants détenus pour des infractions comme le vol, cambriolage, bagarres avec coups mortels et…braquages, des prisonniers de luxe. Dans ce qui convient d’être qualifié, sans exagération aucune, de jungle, les images sont effroyables. Et les conditions de détention des détenus recasés inappropriées. La réalité est d’autant plus triste que, le dortoir des mineurs étant saturé, certains des détenus recasés ont dû se résoudre à mettre des matelas à même le sol pour dormir. « Il n’est pas bien de mélanger des majeurs et des mineurs», se plaignent-ils.

A y regarder de près, l’actuelle condition de détention de l’ex directeur du Chantier naval, Zacchaeus Forjindam, l’ex-délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (Cud), Edouard Etondè Ekoto, l’ex-administrateur provisoire de la Camair, Ngamo Hamani, l’ex-directeur de la Scdp, Jean Baptiste Nguini Effa et de l’ancien maire de Njombé-Penja, Paul Eric Kinguè est des moins reluisantes. A propos, l’ordre des avocats à la suite d’une visite dans cet univers carcéral avait promis de produire un rapport sur les nouvelles conditions de détention des prisonniers de luxe. Qui, pratiquement à l’étroit, vivent désormais un véritable calvaire. Tenez par exemple ! Dans un réduit d’à peine 12 mètres carrés cohabitent 28 détenus. Ce qui tenait lieu de salle de classe pour les mineurs de cette prison obsolète parce que construite à l’époque coloniale pour quelques prisonniers sert de logis pour une vingtaine de prisonniers de la cellule 20.

« Nos nouvelles conditions de détention sont exécrables, difficiles. Elles ne sont pas conciliables. Nous sommes une quarantaine de détenus constitués de mineurs et ceux de la cellule 20. Les uns dorment en dessous des autres. Nous sommes coupés du reste du monde. Nous n’avons pas de téléviseur. Nous sommes pratiquement coupés de la prison. En journée nous lisons les journaux », fulmine Paul Eric Kinguè. Selon les nouveaux locataires, les va et vient sont difficiles. « Nous sommes soumis au régime semi mineur. Partir de l’intérieur de la prison jusqu’ici est une vraie corvée d’autant plus qu’il faut traverser deux portails. Nous allons aux toilettes avec des mineurs. Ce qui n’est pas une bonne chose. Nous n’avons qu’un seul congélateur par rapport à la spéciale 18 où nous avions 5. Le fait que nous n’ayons pas de climatiseur n’est pas pour faciliter la vie dans cet enfer sur terre », regrette-t-il
Ici, deux toilettes et trois colonnes de douches desservent la cinquantaine de prisonniers. Toutes les eaux de la prison ruissèlent vers la cellule des femmes et des mineurs. « Les moustiques nous piquent sans cesse. Il y a de fortes chances que d’ici peu nous ayons des cas d’accès palustre», affirme un ex détenu de la cellule 20. Cette situation ne déplait pas seulement les nouveaux arrivants. Les mineurs, s’ils semblent s’accommoder de cette nouvelle cohabitation, exigent davantage d’espaces. «Nous sommes certes contents de vivre avec nos parents qui nous réconfortent de temps en temps et avec qui nous passons du bon temps mais nous voulons plus d’espaces pour notre épanouissement », déclare un mineur qui déplore le fait que ses parents ignorent qu’il est en prison depuis plusieurs mois. Et qui souhaite que la qualité de leur nourriture soit améliorée. Parce que, affirme-t-il, « nous ne sommes pas bien nourris. Ces nourritures nous rendent malades». 

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