Cameroun - Politique. Du 31 décembre 1984 au 31 décembre 2015 : le discours de Paul Biya, la rhétorique et le temps

Joseph OLINGA N. | Le Messager Vendredi le 08 Janvier 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
«Y-a-t’il un pilote dans l’avion Cameroun?» La question au centre de nombreuses préoccupations semble une fois de mise une fois encore. Pour certains, le président de la République gouverne de loin et supervise de haut.

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Pour d’autres, plus conciliants (?), la tentative de coup d’Etat d’avril 1984 a été vécue par Paul Biya comme un traumatisme qui marque son magistère depuis lors. Jusqu’où l’homme du Renouveau est-il marqué et obsédé? Là n’est pas la question au centre de nos préoccupations. Le modeste exercice auquel nous vous convions est celui d’apprécier la logique discursive de Paul Biya à l’aune de son message de fin d’année prononcé le 31 décembre 1984. Politique, société, économie et diplomatie sont les domaines d’appréciation que nous avons choisis dans la perspective d’interroger le discours du deuxième président de la République après 33 ans de pouvoir. Qu’est-ce qui a changé ? Extrait.

Respect des engagements

«Une année disparaît, dont l’histoire retiendra qu’elle fût, assurément, l’une des plus marquantes dans le destin du peuple camerounais. En effet, lors de l’élection présidentielle anticipée du 14 janvier 1984, le pays, dans ses profondeurs, m’a solennellement confirmé, par un vote massif et enthousiaste, sa confiance et son soutien. En même temps, il approuvait le programme de Renouveau national soumis à son suffrage. Le peuple camerounais entendait ainsi mettre définitivement un terme à la confusion créée et entretenue au sein du pays par quelques professionnels de la démagogie et de la déstabilisation. Il (le peuple) entendait conférer à mon mandat constitutionnel tous les attributs de la légitimité démocratique et populaire, et sceller entre nous un contrat de confiance et de solidarité en vue de la poursuite de l’œuvre de construction nationale.

Prenant acte de ce contrat, expression des aspirations et des espoirs de la Nation, j’avais décidé de placer mon action durant les cinq années de mon mandat sous le signe du « Respect des engagements » : engagement à ne point faillir à mes obligations constitutionnelles ; engagement de préserver et de consolider à l’intérieur comme à l’extérieur, les acquis positifs de l’œuvre de construction nationale ; engagement, enfin, de promouvoir un projet de société fondé sur les options nouvelles de rigueur et de moralisation, de libéralisation et de démocratisation. » Sécurité et défense nationale « Ainsi que je l’ai déclaré à plusieurs reprises, grâce à la solidarité de nos institutions démocratiques, au loyalisme éprouvé du peuple camerounais et de nos Forces armées et police, le pays a pu triompher de l’adversité. Ainsi par son vote massif du 14 janvier, par sa victoire sur les forces rétrogrades comme par le soutien indéfectible qu’il m’a toujours apporté, le peuple camerounais a marqué sa volonté inébranlable de vivre en paix, de maintenir son unité, de sauvegarder ses institutions et de poursuivre sa marche irréversible vers le progrès.»

Sur le plan politique

«Notre grand parti national a renoué avec sa mission essentielle d’encadrement et de mobilisation de la population. Il est redevenu le cadre par excellence où doivent se cultiver et s’épanouir le dialogue, le débat d’idées et d’opinions, l’ouverture démocratique, la participation des citoyens à la vie politique nationale, en un mot, un cadre d’expression de toutes les sensibilités politiques.»

Dynamique gouvernementale

«Nous avons poursuivi la réforme des structures administratives pour les rendre plus rationnelles et, partant, plus efficaces. A cet effet, ont été rendues nécessaires : la réorganisation des grands services de l’Etat; la création de nouveaux ministères : Commerce et industrie, plan et aménagement du territoire ; Enseignement supérieur et Recherche scientifique, Informatique et Marchés publics, Condition féminine ; la mise en œuvre de nouveaux services extérieurs.de Koutaba et de Bafoussam ; l’achèvement de l’axe lourd Douala-Yaoundé qui doit être livré avant la fin de l’année ; la poursuite des travaux de la route bitumée Belabo-Bertoua ; l’étude de la route Yaoundé-Ebolowa-Kribi-frontière du Gabon ; le réalignement du chemin de fer Yaoundé-Douala par le terrassement et la construction des viaducs et des tunnels dans la dernière section Eséka-Maloumé ; l’aménagement des voieries urbaines de Bamenda, Buéa, Douala, Ebolowa, Kribi, Limbé, Nkongsamba, Sangmelima et Maroua.

La construction du tronçon Bafia-Bafoussam de la route Yaoundé-Bafoussam ; le lancement de la route Yaoundé-Ayos dont les études sont déjà terminées ; la construction des routes Bafang-Bangangté, Limbé-Idenau et du premier tronçon Bamenda-Nso de la Ring Road.

Les réformes du code des investissements et du Fogape ont constitué les deux mesures essentielles de notre politique de relance industrielle. S’agissant des infrastructures, les principales opérations initiées ou poursuivies au cours de cette année concernent : les études de l’aéroport international de Yaoundé ; la construction de l’aéroport de Bamenda ; l’aménagement des aéroports

Performances économiques

En dépit de quelques imperfections et des effets néfastes de la sécheresse et de la crise économique internationale, le Cameroun a maintenu, voire amélioré son expansion. Dans ce domaine, le comice agropastoral de Bamenda, par la diversité et la qualité de ses produits exposés, aura été une brillante illustration de la santé et des promesses de notre économie. A l’heure où de nombreux pays sont confrontés a de sérieux problèmes alimentaires et où la famine tend à devenir endémique, notre pays peut s’enorgueillir à juste titre d’avoir atteint l’autosuffisance alimentaire.

De même, le maintien du taux de croissance élevé de notre Produit intérieur brut, l’augmentation substantielle et équilibré du budget 1984/1985 et les nombreuses réalisations intervenues dans divers secteurs d’activités, constituent des indicateurs significatifs de l’expansion soutenue de notre économie. Ces résultats sont le fruit de notre ardeur au travail et des mesures prises par le gouvernement en vue du redressement et de la relance de notre économie, notamment dans les domaines agricole, industriel et infrastructurel.

Investissements sociaux

L’une de nos préoccupations majeures aura été d’accroître les grands investissements sociaux en vue d’assurer une bonne couverture sanitaire du pays, une éducation de qualité, l’amélioration de l’habitat social et des conditions de vie de la population. (…) les efforts considérables ainsi consentis pour doter notre système éducatif de structures et d’équipements appropriés, de même que l’augmentation et la revalorisation substantielle des bourses, doivent permettre de former des cadres aptes à prendre en charge notre développement. »

Performances sportives

«Dans le domaine sportif, il faut également se féliciter du comportement honorable de nos athlètes, spécialement de nos lionceaux et nos Lions indomptables qui ont remporté brillamment cette année et pour la première fois, la Coupe d’Afrique des nations et réalisé une prestation remarquable lors du tournoi organisé à l’occasion du vingtième anniversaire de l’Udeac.»

Politique internationale

En Afrique, nous avons, tout au long de cette année élargi et approfondi nos relations. Dans ce contexte, les visites effectuées dans notre pays par les chefs d’Etat frères du Tcahd, de la Guinée équatoriale, du Gabon et du Sénégal ainsi que celles de plusieurs hautes personnalités africaines constituent un témoignage éloquent de l’estime et de la considération dont le Cameroun jouit en Afrique. Sur le plan des relations africaines multilatérales, nous nous réjouissons de la tenue à Addis-Adeba du vingtième sommet de l’Oua, auquel la délégation camerounaise a apporté une contribution active.

Il faut également saluer la tenue récente à Brazzaville, du premier sommet de la Communauté économique des l’Afrique centrale et du vingtième conseil des chefs d’Etat de l’Udeac qui ont marqué un tournant capital dans la coopération et l’harmonisation de la politique de développement au niveau régional et local. Après vingt ans de fonctionnement, l’Udeac qui a atteint sa maturité, s’affirme de plus en plus aujourd’hui comme un instrument efficace de co-développement, de coopération douanière et d’intégration de nos économies nationales. Le Cameroun, animé de la volonté de resserrer toujours d’avantage ses liens d’amitié, de fraternité et de coopération avec ses voisins, continuera d’apporter sa contribution à la réalisation des objectifs de l’Union.

Enfin, nous avons consolidé nos rapports avec le reste du monde, grâce notamment à la visite dans notre pays de nombreux émissaires de gouvernements amis, ainsi que des délégations et missions économiques étrangères.
 

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