Cameroun - Nécrologie. Ebeny Donald Wesley: le beat immortel
Le batteur, inhumé samedi à Douala, a été décoré à titre posthume par le ministre des Arts et de la Culture.
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Ebeny Donald Wesley est immortel. Peut-être pas par ses chairs, mais bien par ses œuvres. Lui le désormais Chevalier de l’Ordre national de la Valeur pour l’éternité. Lui qui par sa batterie funk, vivante et énergique comme son propriétaire, a changé la face du monde musical camerounais il y a plus de 30 ans. Jusqu’aujourd’hui. L’illustre musicien décédé le 19 septembre dernier, par sa dépouille, a rejoint les profondeurs de la terre de ses ancêtres samedi 22 octobre 2016, jour de son inhumation au cimetière Njo Njo à Douala. Alors que son esprit lui s’élevait pour toujours au panthéon des artistes qui ont écrit les plus belles notes du makossa en particulier, de la musique de son pays en général. Il y aura ainsi rejoint Anne-Marie Nzie, dont il a été présent aux obsèques il y a trois mois. Aussi, Emmanuel Nelle Eyoum, l’un des pionniers du makossa, figure qui lui a donné la chance de jouer de son instrument pour la première fois. Les chemins de ces deux là ne pouvaient que se croiser, Ebeny étant le fils du chanteur et joueur de maracas de Zacharie Bombey, membre du groupe fondé par le père Nelle Eyoum.
Ebeny, diminutif d’Ebenezer, Donald Wesley, association de nom donnée par son aîné Ekambi Brillant, a reçu le dernier et grand au revoir lors d’un hommage à l’esplanade du collège Alfred Saker à Deido, dans ce canton qui l’avait fait fils adoptif de Bonatéki. La cérémonie faisait suite à la veillée artistique en l’honneur du batteur, tenue vendredi au même endroit. Et ce samedi-là, ils étaient nombreux, anonymes, personnalités de tous bords, confrères artistes bien sûr, les aînés comme Ekambi, Nkotti François, les cadets comme Grâce Decca, Claudia Dikosso qu’il aidait dans la concrétisation du festival du makossa, prévu dans les prochains jours. Un rendez-vous manqué, tout comme le Festival national des Arts et de la Culture (Fenac) à Yaoundé, rappelé par Narcisse Mouelle Kombi. Le ministre des Arts et de la Culture, dans une belle ode à Ebénézer Roger Dihang Bombey de son vrai nom, après avoir apposé la décoration, signe de l’hommage de la Nation, sur son cercueil est revenu sur le style du batteur de génie. Un style « fait de vivacité et de vélocité, de dextérité et d’impétuosité, d’habileté et d’agilité, parfois de fantaisie et d’espièglerie ». Quelques jours avant son décès, Ebeny Donald Wesley prodiguait encore quelques conseils au ministre sur l’assainissement du domaine du droit d’auteur, combat qui lui tenait particulièrement à cœur.
La maestria d’Ebeny lui aura permis de jouer auprès des plus grands comme le chanteur américain Lionel Richie – qui n’a pas été marqué par le beat du rythme « All Night Long » ? Mais il n’a pas fait que la musique dans sa vie, lui le producteur qui a donné leur chance à Dina Bell et Janet Ndiaye (de regrettée mémoire), lui le directeur des célèbres studios Davout à Paris en France. Ebeny aussi eu une carrière de militaire dans l’armée américaine. Mais surtout, il était un père exceptionnel, toujours heureux, souriant, pour son fils S. Roger Dihang Bombey.
Un frère, un chef de famille aimé et pleuré à chaudes larmes par ses proches, notamment sa compagne Anita et leur nouveau-né. Une âme sœur musicale pour son ami de longue date, le bassiste Aladji Toure, aux côtés duquel – et de Toto Guillaume – il a marqué les esprits avec l’équipe nationale du makossa. Des camarades de route avec lesquels il a pensé, il y a trois ans, à sortir un album, pour une fabuleuse nouvelle aventure qui malheureusement ne pourra plus voir le jour.
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