Insultes, bagarres, bousculades. Voilà résumé en trois mots l’ambiance qui a régné lors des élections de ce 25 novembre 2015 dans l’arrondissement de Douala Ier.

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«Au secours Paul Biya, ils tuent le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc)», «Oui au vote, non à la tricherie». Tels sont les messages véhiculés sur des pancartes mercredi le 25 novembre 2015 à Douala. La tension était électrique au lieu-dit Club Snec, face l’école française Dominique Savio. Difficile pour les conducteurs et les piétons de circuler de ce côté de la ville, du fait des embouteillages etattroupements des militants (es) du parti au pouvoir. Ces derniers qui ont exprimé leur mécontentement non seulement en brandissant des pancartes mais aussi en se livrant à des luttes avec leurs vis-à-vis.Sur le nez et la barbe des éléments de l’Equipe spéciale d’intervention rapide (Esir), impuissants.Un spectacle qui naît des élections en vue du renouvellement des bureaux des organes de base du Rdpc. Les protagonistes et militants du même parti s’accusent de façon réciproque. Des sources rapportent que tout est parti de la suppression de deux des trois listes pourtant affichées à ce bureau de vote mardi 24 novembre dernier.

« Nous avons été scandalisés de constater qu’une seule liste était présente : celle appartenant au groupe du maire Lengue Malapa. Ce camp veut à tout prix tricher. Non seulement, ils ont supprimé deux listes dont celle de Lamine Bassa, mais aussi, entre autres irrégularités, il y a des noms de certains personnes qui ont été enlevés », s’écrie le M. Mengueme, délégué à la formation de la sous-section Canton Bell B Nkongmondo. Très courroucé, il renchérit : « il faut toujours qu’on cherche à disqualifier un candidat pour permettre au camp adverse de remporter les élections. Savez-vous que le groupe Malapa a importé 2000 jeunes de l’Ouest pour renflouer ses listes ? On a supprimé la liste de Lamine B. sous prétexte qu’il a été en prison. Or, il a été acquitté et s’est présenté avec un extrait de son casier judiciaire vu qu’il est né à Yaoundé ». L’interlocuteur indique : «concernant Lamine B, on a présenté un extrait du casier judiciaire d’ici, estimant qu’il n’a pas droit de participer aux élections pourtant la loi exige que l’extrait du casier judiciaire provient de la région où on est né. Ce n’est pas tout. Par ailleurs, j’ai constaté que sur ma liste, mon bureau, était inscrit le nom de mon défunt cadet. Pareil pour ceux des citoyens qui sont allés en Europe depuis une quinzaine d’années. N’est-ce pas de la tricherie ça?», s’interroge le concerné. Difficile d’avoir la version du camp adverse.

 

Echec

 

Au moment où nous allions sous presse, la tension était toujours élevée. Le même climat a prévalu à Douala V, précisément au Parcours Vita où étaient installés quatre bureaux de vote. Que ce soit à Douala I, II, V, et même à Kribi, sans oublier Edéa, il est clair que les enjeux sont multiples autour des opérations de renouvellement des bureaux des organes de base du Rdpc qui ont commencé le 1er août et s’achèvent le 10 décembre 2015. D’où les stratagèmes et autres irrégularités observées. Toute chose qui va en contradiction avec les souhaits du président national du parti  tels qu’écrits dans une circulaire signée le 27 juillet 2015. Dans ce document portant renouvellement des bureaux des organes de base du parti et de ses organisations spécialisées, Paul Biya fait savoir que le moment est venu de procéder au renouvellement des bureaux des organes de base du Rdpc et de ses organes spécialisés  pour doter cette formation politique de responsables jouissant d’une légitimité renouvelée ou renforcée. Le président souligne qu’il veut «des hommes, des femmes et des jeunes loyaux, fidèles, convaincus, voués avec abnégation au service (du parti) dans l’intérêt de la nation, des responsables aptes à porter et à promouvoir la nouvelle dynamique impulsée au troisième congrès ordinaire» tenu en 2011. Comment cela pourrait être possible avec les dérives tant décriées de part et d’autres.

Linda Mbiapa, Stg

 
 

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