Cameroun - Environnement. Emballages interdits: le plastique fait de la résistance

Patrice MBOSSA | Cameroon-tribune Mercredi le 25 Janvier 2017 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Malgré la répression qui s’abat sur les commerçants véreux, les emballages plastiques non- biodégradables tiennent tête.

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Bouba, née Djebba Ibrahim, chef de brigade des inspections environnementales à la délégation régionale du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded) pour l’Extrême-Nord, a ses astuces pour traquer les commerçants qui, malgré les mesures répressives édictées par les pouvoirs publics, continuent à écouler sur les marchés les emballages plastiques non-biodégradables. Son équipe et elle procèdent par des descentes inopinées. Une stratégie qui a toujours payé puisque les contrevenants sont régulièrement détectés et frappés d’amendes. Pour la seule année 2016, ces descentes régulières ont permis de saisir 5 530 kg de plastiques non autorisés. Un peu plus d’un million de F CFA de pénalités ont aussi été payés à la délégation régionale du Minepded pour  l’Extrême-Nord, a-t-on appris d’une source bien introduite.
Pour ce qui est de la cause de la résistance de ces plastiques, on pointe un doigt accusateur sur la porosité des frontières avec le Nigeria voisin. Certains individus ont fait de l’importation frauduleuse de ces emballages non autorisés leur gagne-pain. D’autres par contre estiment qu’il serait judicieux pour les pouvoirs publics de subventionner la production des emballages autorisés répondant aux normes,  afin que les usagers se les procurent sans toutefois se saigner comme c’est le cas avec les emballages dont l’utilisation est prohibée.
En attendant, c’est le jeu du chat et de la souris dans les marchés où les emballages autorisés et ceux interdits s’entremêlent. Les commerçants véreux n’attendent qu’une moindre faille pour se faire du beurre. L’autre phénomène qui complique davantage le travail des contrôleurs, c’est l’extrême solidarité de corps entre les commerçants de mauvais aloi car dès qu’ils savent qu’une équipe d’inspecteurs va descendre sur le terrain, ils informent leurs collègues et c’est ainsi qu’en un laps de temps, la marchandise interdite disparaît pour un temps. C’est ce qui fait dire à certains qu’à l’Extrême-Nord, la guerre contre les emballages plastiques non-biodégradables va s’étendre dans le temps.

Romuald Benyomo: « Les emballages biodégradables sont introuvables »

Débrouillard


« Mes courses au quotidien m’obligent à utiliser des emballages plastiques. C’est vrai que le gouvernement a demandé qu’on utilise les emballages biodégradables mais on ne les trouve pas sur le marché. Et comme je ne suis qu’un client, je fais avec ce qu’on me donne ».

Cécile Nganoa:  « Le bio est cher »

Ménagère


« J’utilise les emballages plastiques interdits parce que je n’ai jamais vu les emballages bio. Et ceux qui prétendent en avoir les vendent chers. Un plastique qui coûtait 50 F vaut maintenant le double. C’est de l’argent à débourser en plus lors des achats. Or, avec les anciens plastiques, on n’a pas ce problème».

 Alain Léopold Kouakep:  « Les emballages plastiques biodégradables occasionnent des pertes »

Commerçant.

« Les emballages plastiques biodégradables sont rares. Et ceux qu’on trouve sur le marché sont chers. Si on les utilise, cela occasionnera des pertes. Et si on augmente le prix des marchandises pour rentrer dans nos frais, c’est le ministère du Commerce qui va nous sanctionner. On n’a pas d’autre choix que d’utiliser ce qui a été interdit ».

 Louise Mballa: « Je ne sais où m’approvisionner »

Vendeuse.


« Je ne fais pas la différence entre le plastique non-biodégradable et le plastique biodégradable. Et même, je ne sais pas où acheter des emballages plastiques biodégradables. Alors, j’utilise ce que j’ai sous la main ».

Réactions

 Emmanuel Wafo: « Les importations posent problème »


 Président de l’Association camerounaise des professionnels de la plasturgie.

« Les machines ne s’adaptent pas comme on pourrait le penser. On ne peut pas avoir des machines programmées pour telle opération qui, le lendemain, pourraient en faire telle autre. Si elle est par exemple dédiée à la production d’emballages d’une dimension donnée, elle n’en produira pas d’une autre dimension. Maintenant, les producteurs ont acquis des machines en mesure de fabriquer des emballages aux normes (dont l’épaisseur est supérieure à 60 microns). Le problème c’est que ces producteurs sont confrontés à la concurrence déloyale des emballages importés. Il y a d’une part ceux importés frauduleusement, qui font moins de 60 microns d’épaisseur, et sont très consommés dans divers marchés de la ville. D’autre part, vous avez des emballages qui passent par la douane, soit tels quels, soit comme emballages de produits importés, dont l’épaisseur est également inférieure aux 60 microns requis. Tout ceci nuit aux producteurs locaux qui sont aux normes – et de toutes façons, contrôlés. »

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