Cameroun - Consommation. Enquête sur les réseaux du poulet congélé

Josiane TCHAKOUNTE | Cameroon Tribune Mardi le 10 Novembre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Des tonnes de découpes saisies ces derniers jours dans les villes de Yaoundé, Douala et Ebolowa en provenance de Kye-Ossi dans la région du Sud.

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 Entre avril et novembre 2015, près de 25 tonnes de découpes de poulet congelé (cuisses, ailes, pattes, gésiers) ont  été saisies alors que leurs propriétaires s’apprêtaient à les écouler sur les différents marchés du pays. D’après les informations obtenues auprès de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic), 18 tonnes de poulet congelé importé ont été interceptées dans un camion en avril dernier à Ambam dans la région du Sud. Deux mois plus tard, c’est dans un pick-up qu’une autre cargaison de cinq tonnes a été saisie à Ebolowa.  Le 29 octobre 2015 à Yassa (entrée Est de Douala), 40 cartons, soit 535 kg de volaille ont été interceptés par le Groupement mobile d’intervention n°2 (GMI). Dans cette même localité, une autre cargaison de poulet congelé, sept cartons pesant 74 kg a été saisie dimanche dernier. Ce même jour à Yaoundé, les éléments de la Brigade de contrôle et de répression des fraudes du ministère du Commerce mettaient eux aussi la main sur un stock plus important: une tonne de découpes de poulet congelé. Interdite par le gouvernement depuis 2006, l’importation de poulet congelé se poursuit clandestinement. La marchandise acheminée sur le territoire par des commerçants véreux continue de se vendre sur les étals des différents marchés du pays. Avec l’approche des fêtes de fin d’année, les circuits clandestins qu’empruntent les contrebandiers se sont réactivés. « Tout le poulet congelé importé passe par la frontière avec le Gabon et la Guinée équatoriale car au niveau du corridor maritime, la sécurité a été renforcée », confie Lucas Nga, secrétaire permanent de l’Ipavic. Selon notre source, cette activité est le propre des commerçants qui vont dans les pays voisins écouler leur marchandise. « Quand ils reviennent, ils achètent ces découpes et les dissimulent entre les cartons de bouteilles de vins et autres produits pour passer les contrôles à la frontière. Et une fois à l’intérieur du pays, ces découpes sont stockées dans des chambres froides puis revendues sur le marché et dans certains restaurants », explique-t-il. Jusqu’ici, l’essentiel des découpes de volaille saisies provenaient de la ville frontalière de Kye-Ossi.  Du côté de l’Ipavic, plusieurs raisons peuvent expliquer cet entêtement dans l’importation de poulet congelé. L’appât du gain, la porosité des frontières mais aussi le prix du poulet. Au prix homologué de 2 200 F le poulet de 40 à 45 jours (1,8kg), la volaille ne serait pas accessible à tous les consommateurs qui peuvent s’offrir quelques découpes importées à 500 F. Plus accessible également que les découpes de poulet local mais dont la distribution se limite généralement dans les grandes surfaces. Et sur le marché aussi, les détaillants, pour éviter d’être interpellés, n’exposent leur marchandise qu’au fur et à mesure qu’elle est vendue. Le stock journalier étant tenu bien à l’écart.  Face à cette résistance, l’interprofession, avec le concours des éléments de maintien de l’ordre et du Mincommerce a engagé une « croisade contre le congelé ». « L’opération a véritablement commencé le 1er octobre dernier. On a engagé une veille qui consiste à placer des membres de l’Ipavic dans les postes frontières, les péages et les marchés afin d’identifier ceux qui viennent avec ces découpes et pouvoir évaluer les quantités qui entrent », explique Lucas Nga. Selon lui, l’objectif final de cette opération qui va durer jusqu’au 31 décembre prochain est de protéger la production locale. Lucas Nga rappelle au besoin que l’Interprofession a pris l’engagement lors des dernières concertations avec le Mincommerce, de produire 100 000 poulets pour la seule ville de Yaoundé. Quant à l’approvisionnement du marché national, pour ces fêtes de fin d’année, les assurances ont été données par les principaux accouveurs dont la production de poussins entre août et novembre est estimée par l’Ipavic à deux millions de têtes.

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