Le ministre de l'Enseignement supérieur (Minesup) refuse la prime d'excellence à l'institution, au profit de l'université de l'Equateur. Les pères (pasteurs) de l'Eglise presbytérienne parlent de règlement de compte.

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«L'université Edwin Cozzens d’Elat est la toute première institution privée d’enseignement supérieur de cette ville. Notre université devait donc être la toute première à bénéficier de la prime d'excellence. Le ministre de l'Enseignement supérieur a ouvertement montré qu'il ne nous porte pas dans son cœur», propos d'un haut responsable de l'université protestante Edwin Cozzens d'Elat vendredi dernier à Ebolowa. C'était 48 heures seulement après la distribution de la prime d'excellence d'un montant global de 1 million FCFA à 20 étudiants de l'université privée laïque l'Equateur d'Ebolowa. Une cérémonie au cours de laquelle, l'un des émissaires du ministre Fame Ndongo, dépêchés à Ebolowa jeudi dernier pour la circonstance, a déclaré dans les couloirs de l'institution, que «l'université privé Laïque de l'Equateur est récompensée pour la qualité de ses enseignements (...) elle n'a pas d'équivalent dans la région».

A l'université protestante Edwin Cozzens d'Elat on n'a pas digéré ce qu'un formateur de l'institution qualifie "d'injustice" criarde. «C'est un règlement de compte (..), Le ministre de l'Enseignement supérieur connaît la valeur de l'université d'Elat dont il est par ailleurs un des fondateurs. Après la longue crise qui a secoué notre université, le ministre qui n'était plus en phase avec la hiérarchie de l'Eglise, a claque la porte. Il a peut être décidé de se venger contre Elat», explique l'ancien d'Eglise Mfomo.


Rancune tenace.

L'université protestante Edwin Cozzens, jusqu'ici laïque, est effectivement traversée par une profonde crise de management depuis 2009, alors même que Jacques Fame Ndongo (ancien d'Eglise) en est le président d'honneur et l'un des financiers. Les pères de l'Eglise ayant estimé que l'institution doit revenir à l'Eglise presbytérienne camerounaise (Epc), parce créée sous la houlette du révérend Zoe Obianga, professeur de théologie à l'Université protestante d'Afrique centrale (Upac), doit en outre se séparer de tous les cadres laïcs, dont son Président du conseil d'administration, sa majesté René Effa, coopté par le ministre Fame Ndongo en personne. Une décision qui sera finalement entérinée par l'Eglise centrale, puis rendue exécutoire par le révérend Libom Li Liken alors modérateur de l'assemblée générale de l'Epc de l'époque. Fame Ndongo qui n'avait pas digéré cette humiliation va, quelques jours après, réunir dans son village à Nkolandom les "exclus" de l'université protestante d'Elat, pour murir le projet de création d'une nouvelle université privée. L'université privée laïque de l'Equateur va voir le jour, avec pour tutelle académique, l'université de Ngaoundéré.

Certains soutiennent que le Minesup a tout simplement voulu humilier les pères de l'Epc et prendre sa revanche. Car à Ebolowa, l'on a du mal à comprendre que la prime d'excellence est attribuée à l'université de l'Equateur qui n'a que deux années d'existence, au détriment d'Edwin Cozzens d'Elat créée en 2007 et qui dispose des meilleures structures d'accueil. En plus, les étudiants formés dans les facultés des sciences de la santé et dans les filières techniques et technologiques de l'université protestante d'Elat sont déjà, pour la plupart, opérationnels dans les structures publiques et privées du pays, tout le contraire de ceux de l'Equateur, qui ne sont qu'en début de formation. 

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