Cameroun - Environnement. Environnement: Les sacs en plastique jetables gagnent de la place.

Fréderic Takang | La Nouvelle Expression Vendredi le 22 Janvier 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Largement utilisés, ils sont devenus de l’or dans les marchés noirs après l’interdiction de l’utilisation de ces emballages plastiques non-biodégradables par le gouvernement camerounais. Le gouvernement avait interdit ces sacs plastiques pour préserver l’environnement. Cette mesure est en en vigueur depuis le 24 avril 2014.

ADS



C’est un jour du grand marché de Nkwen, dans la ville de Bamenda. Sous un soleil de plomb, les commerçants s’activent à vendre leur produit. Jean a une boutique dans ce marché, ce jeune homme de 35 ans vend en détail le riz, la farine, le tapioca et plusieurs autres produits de premières nécessités. Ce jour, Jean a rendez-vous avec un livreur de sacs en plastique. Il s’agit de Pascal, nom d’emprunt,  qui se livre à cette activité dans la clandestinité. Dans une sorte de porte bagage en planche à l’arrière de sa moto sont empilés ses emballages plastiques. Ce monsieur de quarante ans et plus, est venu juste livrer la marchandise.

Une fois sur place, Jean a juste le temps de vérifier si sa commande est complète et le livreur reprend sa route. Les détails ont été réglés au préalable par téléphone explique  Jean qui ajoute que : «c’est pour notre sécurité et la protection de la marchandise, parce que si la police attrape on est foutu.»

A l’observation il est difficile de rencontrer ces vendeurs de sacs plastiques non biodégradables. Dans ce marché de Nkwen, chaque commerçant utilisateur des emballages plastique a son livreur, et tout ceci est tenu secret. Apres moult négociations, on nous indique un vendeur de plastique dans les méandres du quartier Mulang, ici Bamenda.  Là, nous avons rencontré Julius, un vendeur de plastique qui accepte partager quelques information avec La Nouvelle Expression, mais à condition que son identité soit gardée secret. Ce dernier dispose en quantité ses sacs en plastique jugés dangereux pour l’environnement. «C’est du Nigeria que nous trouvons ces sacs» explique-t-il avant d’ajouter : «on enfouit ces plastiques dans les sacs de marchandise en provenance du Nigeria»  

 

Acheter un sac en plastique non biodégradable est comme acheter de la drogue

 

Le grand champ de maïs qui entoure la résidence de Julius dans ce bidonville situé plus loin du  centre de Bamenda, lui  fournit une couverture parfaite. «C’est comme acheter la drogue» affirme Jean. Dans les rues et marché du Cameroun, vendeurs d’orange, de tomates,  arachides, détaillants du riz farines et autres se servent encore des emballages plastiques interdits. Largement utilisé ces sacs en plastique jetable, sont devenues de l’or dans les marchés noirs après l’interdiction de l’utilisation de ces emballages plastiques non-biodégradables par le  gouvernement camerounais. Les prix ont presque doublé sur le marché, et Julius anciens vendeur de chaussures,  s’est reconverti en vendeur de plastique. Pour ce dernier «le marché est risquant mais très rentable juteux, je vends un paquet de 100  petit plastique   pour emballer le riz par exemple a 1000 Fcfa, donc ce sacs qu’on vendait à 100 frs le paquet de 100 plastique coute aujourd’hui 10 Fcfa un plastique.»

Selon les autorités, de puissants dealers sont derrière cette activité illicite au Cameroun. Mais pour l’instant on n’a pas toujours réussi à interpeller quelqu’un. «Ce vaste réseau de commercialisation des emballages plastique non biodégradable, est un business rentable soutenu par la corruption, et qui sévit au niveau des frontières du Cameroun» souligne  Esomba Donatien chef de brigade de l’inspection environnementale dans la région du nord-ouest Cameroun.  La mesure d'interdiction prévoit des peines de prison ferme pouvant aller jusqu'à 5 ans et des amendes atteignant 10 millions Fcfa pour les fabricants, importateurs et utilisateurs de sachets plastiques,  affirme Essomba Donatien chef de brigade de l’inspection environnementale dans la région du nord-ouest Cameroun.

 

Un mal nécessaire

 

Les sacs en plastiques jetables font Partie de la culture d'achat au Cameroun depuis des décennies. Les commerçants  comptent beaucoup sur ces emballages pour servir leurs clients. Dans sa boutique au marché de Ntarikon  Oscar affirme que : «ces sacs en plastiques servent souvent pour l’emballage des produits et articles achetés dans sa boutique». Dans les marchés et boutiques à travers le pays, ils sont utilisés pour envelopper tout: bonbons, farine de blé, même l'huile de cuisson. Les usagers reviennent souvent à la maison avec ces plastiques, qui se retrouvent dans la nature après usage.  Selon les statistiques officielles, les déchets plastiques sont évalués à 10% des six millions de tonnes d’ordures produites chaque jour sur le territoire camerounais. Esomba Donatien chef de brigade de l’inspection environnementale dans la région du nord-ouest Cameroun estiment que les plastiques peuvent rester dans la nature pour un maximum de 1000 années sans se dégrader, rendant les sols infertiles, bloquant les voies d'eau, étouffant la faune etc.

 

Les prix du plastique ont doublé

 

Une fois que les fabricants et les importateurs ont eu vent de  l’interdiction, ils ont augmenté leurs stocks dans l'espoir de faire beaucoup de profits. Plus d’un an après l’entrée en vigueur de l’interdiction de l’emballage plastique au Cameroun, les responsables de l’inspection environnementale dans la région du Nord-ouest affirme que cette mesure  du gouvernement  se trouve menacé par la contrebande. Des tonnes de plastiques  continu à venir de l'extérieur, en particulier en provenance du Nigeria, qui partage près de 2000 km  frontière commune avec le Cameroun. Dans les petites et grandes villes, ces stocks illégaux sont accumulés dans des résidences privées et des entrepôts isolés. Une fois introduit dans le marché, ces plastiques circulent presque librement.

 

Un nombre important d’utilisateur du plastique au Cameroun

 

L’une des raisons reste le nombre important d’utilisateur du papier plastique non biodégradable. Par exemple le secteur informel qui représente plus de 80 pour cent de l'économie du Cameroun, consomme  plus de matières plastiques. Récemment à Bamenda, les autorités ont saisi et  interpelé  un certain nombre de petits revendeurs, en espérant démanteler ce vaste réseau de commercialisation de ses sacs en plastique interdits au Cameroun. Changé ces habitudes n’est pas chose aisée, mais c’est pourtant ce tente de faire certaines organisme de protection de l’environnement. Cependant on pense au ministère de l’environnement, que Cette bataille contre la commercialisation des emballages non biodégradable peut se gagner avec la collaboration des populations. Selon Donatien Essomba, chef de brigade de l’inspection environnementale dans la région du nord-ouest Cameroun, une nouvelle loi en cours d'examen vise les petits consommateurs et les propriétaires de petites espaces commerciales. Cette loi en examen prévoit que, toute personne surprise avec des matières plastiques peut  passer plusieurs semaines en prison ou payer une amende. Dans certaines municipalités de la région du Nord-ouest,  certains responsables tentent aussi de dissuader le public en les renseignant sur l'impact négatif des déchets de plastique et la nécessité de promouvoir les opportunités d'affaires dans la recherche d'alternatives. Dans les pharmacies de la place, on semble bien s’être arrimé à la nouvelle donne. Suzanne caissière dans une pharmacie de la place affirme quelle ont commandé une grande quantité de sacs en plastique biodégradable avec le logo de leur pharmacie pour servir la clientèle.  Dans les boulangeries, c’est la même réalité. Ici, en raison des prix des sacs biodégradables qu’ils estiment élevés, certains clients ont dû revoir leurs habitudes. Un sac biodégradable acheter est le plus souvent utilisable plusieurs fois.  

 

Les emballages de plus de 60 microns, autorisés

 

Romarique Sunjo vend les céréales au marché de Bamenda, il  estime que   l’interdiction des emballages plastiques non biodégradables a porté un coup sur son business. «  Quand un client achète et que tu lui demande d’acheter l’emballage il préfère partir sans acheter » ajoute Romarique. Le gouvernement camerounais avait interdit les sacs plastiques pour préserver l’environnement. Cette mesure est en  en vigueur depuis  le 24 avril 2014. Selon  les données recueillies auprès du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, la mise sur pied des comités et équipes au niveau des circonscriptions administratives sous la supervision des gouverneurs de régions ont permis, fin 2014, de saisir 431 tonnes de plastiques non-conformes. Avec des contrebandiers rompus à leurs pratiques et des commerçants qui ont appris à se jouer des contrôleurs, la disparition des emballages plastiques non conformes sur les marchés n’est pas pour demain.

 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS