Cameroun - Société. Fête de la jeunesse : Le pagne ne fait pas courir

Thierry Etoundi | Mutations Vendredi le 22 Janvier 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Compte tenu des prescriptions du Minesec, chefs d’établissement et parents estiment que se l’offrir est un effort supplémentaire de trop.

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La célébration de la 50e édition de la fête de la jeunesse fait aujourd’hui partie du menu principal dans tous les établissements scolaires. Cette cinquantième commémoration se prépare sous des auspices d’immortalisation. Pour la circonstance, il sera construit des monuments sur l’ensemble du territoire national, des activités d’intérêts communautaires et patriotiques seront aussi organisées ainsi que le port du pagne par les établissements sélectionnés pour le défilé, afin de donner plus de couleur à cette célébration tel que souhaité par le ministre de la Jeunesse et de l’Education civique (Minjec), Mounouna Foutsou, lors des trois dernières réunions préparatoires de cet anniversaire prochain. Pour ce qui est du pagne confectionné pour l’occasion, les prévisions faites n’ont pas pris en compte le pouvoir d’achat des Camerounais très bas aujourd’hui. «Quand on a quatre enfants au primaire et au secondaire, je doute fort qu’il y ait des économies suffisantes pour se permettre un tel luxe. Pour que mes enfants portent ce pagne très couteux à mon goût, je crois qu’ils vont bénéficier de la générosité des encadreurs de leurs écoles respectives», affirme Adrien Essa’a, fonctionnaire.

Dans les établissements scolaires, la vision est pratiquement la même pour Nathalie Ombede qui pense que, «notre école n’a pas les moyens d’acheter le pagne pour ses élèves. Le pagne étant facultatif, nous n’allons pas l’arborer. L’école publique est gratuite, il n’y a pas de caisse noire ici et les parents d’élèves n’en font pas une priorité». Dans la même veine, outre les activités classiques liées à la semaine consacrée aux jeunes telles que les jeux intellectuels, les compétitions sportives ou l’investissement humain, Martin Georges Obam Mvele renchérit en disant que, «le pagne ne sera pas présent chez nous parce que nous avons demandé aux parents d’acheter le tissu à leurs enfants. Une chose qui ne semble pas les enthousiasmer parce qu’ils ne réagissent pas dans ce sens. Beaucoup ont du mal à offrir un livre à leurs enfants, à plus forte raison le pagne». Tous deux respectivement directrice de l’école publique du centre administratif, groupe I-A et directeur de l’école publique de Messa I, à Yaoundé.

Pour beaucoup d’enseignants, il faut que le Minjec leur donne un coup de pousse pour atteindre l’objectif escompté, à contrario, leurs élèves vont porter leurs uniformes respectifs. «Les instructions du ministre des Enseignements secondaires (Minesec) ont été très claires. Le pagne n’est pas obligatoire. Nous l’avons acheté grâce à l’Association des parents d’élèves (Ape) pour notre chorale qui sera présente au concours des chorales pendant la semaine de la jeunesse et au boulevard. La surprise que nous réservons à ceux qui iront défiler au boulevard du 20 mai c’est qu’ils auront droit à une paire de tennis et de chaussettes pour harmoniser leur habillement», précise Elisabeth Ntonga, proviseur du lycée général Leclerc.


 

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