L’entrepreneur qui a attendu en vain les financements, a été obligé d’arrêter les travaux. D’autant plus que la FIFA qui était censé apporter le nerf de la guerre ne lui a jamais signé la lettre d’engagement qui montrerait qu’elle est prête à financer ce projet évalué à 460 millions de FCFA.

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Dans sa quête de légitimité, Tombi A Roko Sidiki avait lancé en grandes pompes le 6 Avril dernier au centre technique de la Fecafoot à Mehandan par Odza la pause de la première pierre pour la construction des aires de jeux dans le cadre du supposé projet goal III. Cette cérémonie sur fond de défis lancés aux pourfendeurs de Tombi A Roko avait connu la présence de deux Ministres (les plus folkloriques du gouvernement), celui des Sports et de l’Education Physique Pierre Ismaël Bidoung Mkaptt et son homologue de la Communication Issa Tchiroma Bakary. Le Président du Comité National olympique et sportif du Cameroun, Albert Roger Milla Ambassadeur Itinérant et le Préfet du Département de la Mefou Afamba avaient également honoré de leurs présences cette cérémonie qui se révèle aujourd’hui être un simple bluff.

Dans son discours de circonstance, Tombi A Roko Sidiki n’avait pas loupé l’occasion de lancer des piques en direction de ses « ennemis ». « Voici le fameux projet qui a permis depuis un moment à certains footballologues (personnes qui se prennent pour être des maîtres des intrigues du football) » de se retrouver sur les médias toutes les Après-midi pour parler d’un projet dont ils n’en savent pas grands choses ». Le locataire autoproclamé de Tsinga avait aussi indiqué dans son adresse. « Nous continuerons sur cette lancée dans quelques jours avec la réfection de plusieurs autres stades de la République, ce projet FIFA goal 3 coûtera 460 millions de francs CFA et reparti ainsi qu’il suit 310 millions de Francs CFA reversé par la FIFA, et 150 millions par la Fécafoot. »

Après les discours il fallait donc passer à l’acte. Ce d’autant plus que Tombi A Roko avait fixé à 11 mois la durée des travaux résumés en la construction de 3 stades de football (donc l’un en gazon naturel pour le football à 11, le second pour le Beach Soccer et le troisième pour le futsal). Profitant de l’intérim que Issa Hayatou assumait à la tête de la FIFA, Tombi a Roko a pu obtenir de l’instance faitière du football mondial à ce moment un petit financement de 10 % pour lancer les travaux. Un montant constituant en fait une avance sur l’enveloppe annuelle que la Fifa verse à chaque fédération nationale. Car les documents en notre faveur sont formels, le projet Goal III avait déjà été financé par la Fifa mais les fonds décaissés à l’époque avaient pris une destination inconnue.

L’entrepreneur à qui la Fecafoot a confié les travaux avait donc utilisé cet argent pour le terrassement. Après avoir dépensé l’argent mis à sa disposition par la Fécafoot, il se retourne vers Tombi A Roko pour un autre décaissement qui n’arrivera malheureusement pas. Gérard Djuidja puisqu’il s’agit de lui va s’endetter et préfinancer une partie des trvaux à hauteur de 20 %, rassuré par le fait qu’il s’agit tout de même d’une affaire qui engage la FIFA. N’ayant plus les moyens pour poursuivre les travaux il va une fois de plus lorgner vers le siège de la Fecafoot à Tsinga. Mais grande sera sa surprise lorsque Tombi lui dit de continuer à délier les cordons de la bourse. Celui qui se fait appeler « président » de la Fecafoot va même menacer de lui retirer le marché s’il arrêtait les travaux.

Tombi A Roko ne réussira jamais à convaincre Saïdou Njoya, le patron du projet goal de la FIFA en Afrique, de solliciter un autre financement du côté de Zurich. En effet le fils du roi des Bamouns, après avoir pris langue avec ses nouveaux patrons de la FIFA, s’est laissé dire que ce projet avait déjà été financé par le passé et qu’il était hors de question de le financer à nouveau. Selon nos sources à Tsinga, harcelé par Tombi A Roko, le responsable du projet goal a décidé de ne plus le prendre au téléphone. L’entrepreneur qui s’est résolu à arrêter définitivement les travaux a été réconforté dans sa décision par le fait qu’à ce jour la FIFA ne lui a jamais signé une lettre d’engagement comme c’est le cas pour tous les projets réellement financés par l’instance faitière du football mondial. Ce qui montre bien que Gianni Infantino n’est pas au courant de la mascarade de trop qui se passe du côté d’Odza.

Lancé en 1999, le Projet Goal, selon les mots de la FIFA, « aide les associations membres les moins privilégiées à améliorer leurs infrastructures et leur niveau de participation aux compétitions. Il se concentre sur trois aspects principaux : les terrains, l’équipement et les jeunes ». Ce programme permet également aux fédérations «de bénéficier d’un financement pour des projets durables, qui soient en mesure de générer des revenus ou de faire des économies, sur le long terme ». A cause de nombreux dysfonctionnements et des distractions de fonds, le Cameroun n’arrive pas à mettre en œuvre la 3ème phase alors que d’autres pays africains à l’instar de la Côte d’Ivoire, l’on en est déjà au 5ème projet.

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