Cameroun - Politique. Filouterie foncière : L'Etat dans le coup

Jacques Doo Bell | Le Messager Vendredi le 23 Mars 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
In fine on se sait plus à quel saint se vouer. Même l’Etat à travers ses démembrements : Maétur et autres organismes para-publics est en plein dans la spéculation foncière. On était convaincu pendant longtemps que cette forme d’escroquerie était l’apanage de ces fainéants qui n’ont pour tout métier que brader les terres. Les leurs et tout le patrimoine de leur Communauté d’origine. Ils affichent fièrement leur titre de « propriétaire terrien ».

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Il leur arrive de vendre les mêmes parcelles à plusieurs clients. Pour se couvrir, ils s’entourent de la complicité des hommes de loi auxquels ils cèdent quelques lopins, faisant d’eux des receleurs dans ces transactions sordides et illicites. C’est pour combattre ce phénomène et faciliter l’accès à la propriété foncière à toutes les bourses que le regretté président Ahidjo, en son temps, créa un organisme comme la Mission d’aménagement et d’équipement de terrains urbains et ruraux (Maétur).

Depuis l’avènement du Renouveau, cette sécurité foncière et immobilière est bafouée par les mêmes organismes qui devaient servir de soupapes de sécurité, la Maétur, notamment. Les terrains concédés à cette société d’Etat, du côté de Bonamoussadi à Douala sont au centre d’une scandaleuse spéculation foncière. Avec comme protagonistes les autorités administratives, la Commune de Douala V. Tous les jours on voit pousser des immeubles à Bonamoussadi sur des parcelles réservées aux équipements collectifs et autres espaces verts.

Voilà qu’un autre scandale surgit à Mendong à Yaoundé. La même Maétur est prise en flagrant délit de détournement d’une parcelle de terrain appartenant à Mme Douala Mouteng. Une vénérable femme bien connue à Yaoundé, administrateur civil à la retraite avec un louable état de service. On croyait que ces désagréments n’étaient réservés qu’aux citoyens lambda. Force est de constater que nul n’est aujourd’hui à l’abri de l’escroquerie foncière. Même l’Etat est victime des malversations de ses propres commis.

Tenez ! la semaine dernière dans son supplément « La côtière » Le Messager revenait sur la braderie à ciel ouvert du domaine aéroportuaire de Douala. Ici poussent en toute illégalité villas et châteaux comme dans un pays de cocagne. Les injonctions du ministère des Transports sont royalement ignorées par ces occupants qui défient l’Etat en toute quiétude et impunité. En 20 ans, apprenons-nous, le domaine aéroportuaire de Douala aurait déjà perdu 30 % de sa superficie initiale de 1218 hectares. Nos sources dont on ne saurait mettre en doute la crédibilité indexent des fonctionnaires de Douala et de Yaoundé qui se cachent parmi ces occupants illégaux.

Ces fonctionnaires ont fait de Douala une jungle qui échappe complètement au contrôle de l’Etat. Le site choisi pour la cimenterie de Dangote à la Base Elf en est une parfaite illustration. On a pourtant va des ministres descendre à Douala pour la pose de la première pierre de cette usine. Au moment où l’affaire suscite interrogations et inquiétudes, on recherche désespérément qui a octoyé le site au tycoon nigerian. Ainsi va Douala, ce gâteau de sucre qui attire une foule de prédateurs qui se servent à qui mieux mieux.

Pour ce qui est du litige qui oppose Mme Douala Mouteng à la Maétur, le seul nom de cette femme devrait faire tiquer les responsables de la Maétur qui vendent pour la deuxième fois sa propriété à des tiers. Mme et son mari ont fait partie du gratin de Yaoundé de longues années durant. Que dirons-nous donc ? Sommes-nous vraiment dans un Etat de droit ? Si oui pourquoi cette loi de la jungle qui fait de ceux qui « ont la signature » des prédateurs dont le crayon à bille ou le stylo devient griffe et croc ?

C’est ainsi que des bébés disparaissent des maternités et des orphelinats avec la complicité des commis de l’Etat, grands et petits. Le gouvernement s’évertuant à couvrir le tumulte de ses bruyantes casseroles par la voix de son porte-parole, dans un rôle plutôt tragi-comique. Mais l’homme peut faire comment ? Entre la galère de l’opposition radicale dont il a connu les affres et le bronze de l’opposition de sa majesté au sein de laquelle il a pu trouver refuge, il n’y a pas photo. Tant pis pour le reste !

 

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