Afrique. Gouvernance: Des dictateurs à l’épreuve de la démocratie

Edmond Kamguia K. | La Nouvelle Expression Mercredi le 27 Avril 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’injustice, la corruption, la fraude électorale, la mal gouvernance de façon générale et les grandes inégalités sociales à l’origine de la pauvreté et de la violence ne sont pas de nature à favoriser l’alternance politique et l’émergence de certains pays africains.

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Les experts utilisent certains  critères pour identifier les pays émergents. Parmi ces critères, on peut  citer une  croissance économique soutenue et rapide qui soit  notamment  supérieure à 5 % sur le long terme ; une croissance démographique rapide avec une  population jeune et éduquée, une population assez nombreuse pour  constituer un marché domestique important;  une économie diversifiée c’est-à- dire une économie qui ne dépend  pas seulement des exportations de matières premières et surtout la stabilité politique pour permettre la mise en place des politiques de longue durée. Or, beaucoup de pays africains sont  politiquement instables en raison d’une crise politique ou de la guerre ou connaissent un  risque d’instabilité politique  élevé. A cause généralement des élections mal organisées et  de la volonté de certains dirigeants de s’accrocher au pouvoir.


Calculs politiciens des chefs d’Etat


En faisant  modifier la constitution de leur  pays  pour faire supprimer la limitation du mandat  présidentiel. C’est le cas de l’Algérie en 2008, du Cameroun en avril 2008, du  Congo Brazzaville en 2015 par un référendum boycotté par l’opposition, le Gabon en 2003 sous Omar Bongo Ondimba, le Tchad en 2005, le Togo en 2002 sous Gnassingbé Eyadema et Djibouti en 2010.  D’autres pays africains ont aussi connu des modifications ou des révisions de la constitution basés sur des calculs politiciens de leurs chefs d’Etat. Ceci malgré la pression constante de Washington.  A la suite du président américain Barack Obama qui a fortement déconseillé à ses homologues africains les modifications des  constitutions dans le but de s’accrocher au pouvoir, le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait  été clair.
John Kerry avait déclaré que les États-Unis allaient «continuer à défendre les limites constitutionnelles aux mandats(…) dans des pays du monde entier, y compris en Afrique» et qu’ils «exhorteraient les dirigeants à ne pas modifier les Constitutions nationales au profit d’intérêts personnels ou politiques». Au Burundi, le président Pierre Kurunziza a violé l’accord de paix d’Arusha qui avait mit fin à la guerre civile de 1993 à 2006. La constitution burundaise et l’accord d’Arusha interdisent au président burundais d’effectuer plus de deux mandats consécutifs. Au pouvoir depuis août 2005, Pierre Kurunziza  a  brigué  un troisième mandat qu’il a obtenu au terme  d’un scrutin  organisé l’an dernier dans des conditions qui ont été contestées non seulement par l’opposition et la société civile, mais aussi  par  la communauté internationale.


Pierre Nkurunziza à Gitega…


Un an après,  la crise politique dans laquelle le Burundi est plongé est loin d’être achevée. Le bilan donne des sueurs froides. La plupart des médias sont fermés. La répression et les actes de violence continuent, y compris au sein de l’armée. Les attaques à la grenade se multiplient et visent particulièrement  les personnalités politiques et militaires. Le général Athanase Kararuza a été récemment  tué  dans une attaque à la grenade et à la roquette dans la capitale burundaise. Il déposait sa fille au lycée quand il a été attaqué par des hommes armés. Tué  avec son épouse femme, le général Athanase Kararuza était aussi conseiller du Premier vice-président. Sa fille a été grièvement blessée.  Le ministre  chargé des Droits de l'homme Martin Mivyabandi et son épouse avaient  échappé à une attaque.

Le président burundais Pierre Nkurunziza aurait quitté la capitale Bujumbura pour  Gitega, au centre du Burundi. Déjà des centaines de morts et  plus de 250 000 déplacés dans un pays à nouveau plongé dans la guerre civile. L’attaque simultanée de plusieurs camps militaires en décembre 2015 avait été suivie d’une répression violente qui avait fait au moins  79 victimes. L’Union africaine (Ua) a tenté en vain d’envoyer des troupes  sur le terrain. Le gouvernement burundais s’y était opposé. La procureure de la Cour pénale internationale (Cpi) a ouvert  un examen préliminaire sur les récentes violences au Burundi. Malgré les efforts des différents médiateurs,  c’est l’impasse. Facilitateur dans la crise burundaise, l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa a  annoncé la reprise du dialogue interburundais du 2 au 6 mai prochain à Arusha,  dans le nord de la Tanzanie.

Edmond Kamguia K.

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