Cameroun - Economie. Importation du sucre : Les jongleries continuent

Alphonse Jènè | La Nouvelle Expression Jeudi le 08 Janvier 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Alors même que la suspension des autorisations d’importation de cette denrée de première nécessité instruite par Ferdinand Ngoh Ngoh le 21 août 2014 est toujours en vigueur, certaines structures font toujours entrer du sucre au Cameroun.

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Port de Douala, le 2 janvier 2015, nous sommes  dans les magasins 8 et 7bis, une importante quantité du sucre granulé estampillée Magdalena y est stockée. Les fiches consultées sur place font état de 5 mille tonnes gérées par l’acconier 2M depuis le Guatemala avec pour propriétaire la société ITF Trading Company dont le directeur général n’est autre que Frédéric Mvondo qui est par ailleurs Dga de Kpdc, Dg de Globelec une structure du groupe Actis, Dg de la Dibamba power developpment et qui a des liens directs avec Louis Yinda, Pdg de la Sosucam. Toujours sur la place portuaire, quelques manutentionnaires nous apprennent qu’il y’a un mois et demie et la même entreprise  ITF Trading Company avait importé 1000 tonnes de sucre stockées au magasin 7 et après vendu sur le marché national. Nous avons tenté en vain de repérer l’entreprise ITF Trading Company.

Rappelons que les responsables de Sosucam aux côtés de  Luc Magloire Mbarga Atangana disaient au mois d’octobre 2014 avoir «des stocks estimés à 40.000 tonnes pouvant tenir jusqu’à la période de production au 1er novembre 2014 où l’entreprise produira plus de 30.000 tonnes, ce qui va conduire le marché à une sérénité au niveau des stocks..», indiquait le Mincommerce à l’époque pour expliquer la démarche du Secrétaire général de la présidence de la République suspendant les importations du sucre et du ciment.

Difficile en tout cas d’expliquer cette situation de monopole savamment entretenue selon des sources bien introduites par le sommet de l’Etat. Quelques importateurs rencontrés parlent même du prix dudit sucre en sac. «C’est 24.000Fcfa le sac de 50kg de sucre Magdalena contre 26000Frs chez sosucam ou 27.000Fcfa en temps normal. On se demande s’il paie même la douane», explique Moussa, commerçant à Douala. Plus loin Robert T rappelle : « y’a-t-il décidément une décision prise pour les uns et pas pour les autres, car comment comprendre que le Dg  de ITF Trading Company puisse importer le sucre alors que la décision du secrétaire général de la présidence était claire »il va tout au moins insister : « le marché du sucre se porte mal car nous vivons une pénurie conséquente et c’est la raison pour laquelle le sucré est vendu à 27000 frs le sac au lieu de 24000 f voir 23000f lors que celui-ci est ravitaillé… »

Un peu de contraste aussi lorsque les autorités disent protéger les industries sucrières locales, notamment la Sosucam et son directeur général qui annonce toujours une augmentation de la production «D’ici 2017, la production de sucre de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), va atteindre 165 à 170 000 tonnes, contre un maximum de 130 000 tonnes actuellement. Cette augmentation, l’entreprise agro-alimentaire l’envisage grâce à des investissements d’un montant total de 110 milliards de francs Cfa à réaliser dans les quatre prochaines années. Ce programme d’investissements va être financé à 20% sur fonds propres, tandis que 80% seront mobilisés auprès des banques», expliquait Louis Yinda en octobre 2013.

Malheureusement, aucun indice n’est toujours perceptible si ce n’est l’implication à l’importation massive du sucre par la filiale camerounaise du groupe français Vilgrain et ses partenaires tapis dans l’ombre et décidés de s’accaparer de tout le marché. Les experts camerounais de l’économie sont bien précis : «La création d’une position dominante ne sert pas l’Etat», dit Boniface Mbala Mbala, spécialiste du commerce international. En attendant que Luc Magloire Mbarga Atangana fasse l’évaluation des besoins du marché ce mois de janvier et ce dans la perspective d’ouvrir l’importation, les regards sont tournés vers la primature afin de juguler le problème en attendant le ramadan qui se profile.
 

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