Présidentielle 2011. Jean-Bruno Tagne, journaliste camerounais: " Le Cameroun est en réalité une énorme poudrière »

TV5 Jeudi le 06 Octobre 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Il est difficile de faire le bilan exhaustif du règne du président Paul Biya qui dure depuis 29 ans, à la tête du Cameroun. Au-delà de la paix apparente dont lui et ses zélateurs se targuent, il faut dire que le Cameroun est un pays sinistré sur tous les plans.

ADS


Le Cameroun est devenu une espèce de monarchie. En avril 2008, Paul Biya a fait modifier la constitution au prix de nombreuses vies, pour s’éterniser au pouvoir. La réalité est que le chef de l’Etat règne sans partage, grâce à une puissante machine administrative inféodée au parti au pouvoir, le RDPC. Ce qui a tué chez les Camerounais tout intérêt à la politique. Une alternance par les urnes est impossible. Tout est verrouillé et corrompu.

Nicolas Sarkozy a soigneusement évité de se rendre au Cameroun. Il est allé chez les voisins, mais jamais n’est venu voir Paul Biya. En revanche, la France a déroulé le tapis rouge sous les pieds du chef d’Etat camerounais à l’Elysée. Et en juillet 2011, le ministre français chargé de la Coopération, Henri de Raincourt a séjourné au Cameroun. A l’issue de cette visite, il s’est dit qu’il était porteur d’un message du président Sarkozy suggérant à l’ami Biya de ne pas se représenter à la présidentielle. Mais tant que Boloré et tous les autres industriels français continueront à faire des affaires en toute quiétude, Paul Biya pourra dormir la porte ouverte.

UN CLIMAT DE DÉSINTÉRESSEMENT GÉNÉRAL

Pour la présidentielle du 9 octobre prochain, il y a, en plus de Paul Biya, 22 autres candidatures. Chacun est convaincu de pouvoir faire mieux. Il y a un potentiel humain extraordinaire au Cameroun. Seulement, le jeu est faussé. Ce qui a découragé un certain nombre de personnalités capables de diriger ce pays. Toute aspiration au pouvoir suprême est un crime. Ceux qui ont essayé de lorgner le fauteuil présidentiel ont payé de leur liberté.

Les Camerounais iront aux urnes le 9 octobre prochain dans un climat de désintéressement général. Il n’y a pas d’engouement de la part du public pour cette élection. Les meetings ne sont pas populaires, contrairement aux années 1990 lors du retour au multipartisme. Les malheureux Camerounais ne sont pas non plus servis par leurs hommes politiques. Leur niveau global est bas. Les regarder le soir à la télé dans l’expression des candidats pendant cette campagne est un véritable supplice. Ils n’arrivent à rien proposer quant aux problèmes réels des Camerounais.

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS