Cameroun - Jeunesse. Jeunesse Camerounaise: Biya appelle à investir dans l’agriculture
Dans son traditionnel discours du 10 février à la jeunesse, le président de la république présente l’agriculture comme solution aux maux des jeunes Camerounais.
ADS
On l’aurait compris à la suite du discours de Paul Biya ce 10 février 2016, que le développement du Cameroun ne passera pas par l’administration, et encore moins des fonctionnaires et hauts commis de l’Etat en veste et cravate. C’est donc un président de la république d’un air rassurant et confiant qui s’est adressé ce jour à une jeunesse dont les repères pour plusieurs sont perdus depuis de nombreuses années. Dans une démarche de conscientisation, le chef de l’Etat dès l’entame de son discours, va s’appesantir sur les atouts de la jeunesse Camerounaise. «Nombreuse et riche de potentialités, dynamique et ambitieuse, conquérante et inventive », que d’éloges, et non sans saluer la bravoure de ceux qui se sont illustrés par les innovations de grande valeur. Donc l’une des figures est le jeune ingénieur Arthur Zang, créateur du Cardio-pad. Et aussi les jeunes soldats au front qui se battent au prix de leur vie, contre la secte islamique Boko Haram.
Besoin d’un accompagnement financier
Fallait-il peut-être s’attendre ? Car depuis peu, on parle de plus en plus de modernisation de l’agriculture, de l’agriculture inclusive. Des termes qui pour beaucoup restent bien superficiels. Le chef de l’Etat qui maintient que le développement de l’agriculture occupe une place de choix dans le plan triennal qui devrait porter le Cameroun à l’émergence 2035, encourage cependant les jeunes à s’y mettre activement. « La terre ne trahit pas », « soyez des entrepreneurs agriculteurs dont le Cameroun a besoin » « c’est un métier noble et rémunérateur », autant de mots utilisés pour encourager la jeunesse à se tourner vers l’agriculture. Seulement il est bon de le dire, s’il s’agit bien d’une agriculture moderne et pourvoyeuse de développement, ces jeunes auront une fois de plus besoin d’un accompagnement financier. Car il ne s’agira pas simplement comme l’a mentionné le président de faire beaucoup et avec peu, à moins qu’on soit encore dans l’agriculture de rente destinée à la famille. Mais, si cependant il s’agit réellement d’une agriculture industrielle, les jeunes auront un fort besoin de grands espaces, des semences de qualité, des pesticides, des tracteurs et même d’une main-d’œuvre qualifiée telle que des ingénieurs agronomes, afin de capitaliser la production.
Génération androïde
Si les efforts doivent être consentis dans le secteur de l’agriculture vu comme une économie réelle, l’avancée des technologies impose également une économie numérique. C’est également un domaine dans lequel Paul Biya interpelle les jeunes qu’il qualifie lui-même de « Géneration androïde ». L’économie numérique est aussi un secteur porteur. Dans ce sens, il promet la professionnalisation des enseignements dès le secondaire. Seulement, l’on sait que ce même processus instauré dans les universités d’Etat reste encore un vaste chantier. Encore qu’il faudra convertir les enseignants qui pour nombreux sont des théoriciens en praticiens. Comme quoi beaucoup restent à faire. Un modèle de jeunes à ne surtout pas copier. Ces derniers qui au prix des sacrifices, ont été recrutés dans l’administration, mais qui désertent leur poste tout en continuant de recevoir une rémunération.
Fidèle aux promesses
Si chaque jeune Camerounais selon le président doit accomplir sa tâche avec amour de la patrie, il reste que la jeunesse est malade des maux tels que le sous-emploi et le chômage. Paul Biya avoue ces difficultés qui selon lui sont liées aux facteurs exogènes liés à leur tour à l’environnement économique global et aussi à certaines pesanteurs internes. Mais il reste fidèle aux promesses. Et celle de cette année est que le Président de la République vient d’instruire la mise en place, d’un plan triennal spécial jeune doté d’une enveloppe globale de 102 milliards Fcfa. En espérant que ce plan devra faciliter l’insertion économique de la jeunesse, le rendez-vous est pris le 10 février 2017 pour le bilan.
ADS
Lire aussi : Maurice Kamto : «Les jeunes camerounais doivent rêver grand pour eux-mêmes, leur pays et l’Afrique»
ADS
ADS
ADS