Législatives et Municipales 2020. Le Sdf joue sa survie au Cameroun

cameroun24.net Jeudi le 14 Novembre 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Classé quatrième au terme de la présidentielle du 07 octobre 2018 avec 03,35% de voix, Joshua Osih a réalisé le pire score du Social Democratic Front (SDF) depuis 1992, toutes élections confondues lit-on dans les colonnes du quotidien Mutations.

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Réuni au lendemain de la proclamation des résultats de ce scrutin à Yaoundé, le Comité national exécutif (Nec) du parti  attribuera ce revers électoral à la situation sécuritaire dans la partie anglophone et particulièrement dans la région du Nord-Ouest, le fief national du parti. Une affirmation difficilement discutable, compte tenu du faible taux de participation enregistré dans cette circonscription (5%). La région comptait 606 544 électeurs inscrits sur le fichier d’Elections Cameroon (Elecam) et, incontestablement,  le SDF y demeure le parti le plus important en termes d’électorat. Ce n’est peut-être pas le cas dans la région voisine du Sud-Ouest, mais le score du « parti de la balance » y aurait été nettement plus élevé s’il y avait eu une meilleure participation – seul 15% d’électeurs ont voté. Surtout que son candidat, Joshua Osih, est ressortissant de cette région qui accueille par ailleurs une forte colonie du Nord-Ouest.

Si les élections législatives et municipales sont effectivement organisées le 09 février 2020, les mêmes causes vont produire les mêmes effets pour le SDF dans ses bastions anglophones. Le parti, qui s’en est tiré in extremis avec sept sénateurs lors des sénatoriales de mars 2018, joue plus que jamais sa survie dans un contexte de développement ostensible du capital sympathie du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) dans le Littoral et l’Ouest, deux régions où ses candidats réussissaient aussi jusque-là à réaliser des résultats éloquents face au Rdpc. Sous la pression des sécessionnistes qui ont enlevé à deux reprises son chairman, Ni John Fru Ndi, le SDF menaçait depuis août dernier de suspendre la participation de ses sénateurs et députés à la session de novembre qui s’ouvre ce jour au Parlement. S’il n’obtient pas des concessions de la part du pouvoir, cette décision pourrait prendre effet. En effet, avec sa vingtaine d’élus, le parti de John Fru Ndi apporte le vernis démocratique dans les deux chambres d’un Parlement contrôlé à une majorité obèse par le parti au pouvoir.

Dès lors, est-il vraiment dans l’intérêt du gouvernement de tenir une élection dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sans le SDF ? A la vérité, les deux parties se tiennent et devraient pouvoir trouver un terrain d’entente. Car, il ne semble pas que le pouvoir imagine un seul instant avoir désormais comme principal interlocuteur à l’Assemblée nationale, le Mrc de Maurice Kamto. Après tout, si le SDF n’a pas de députés et n’hérite d’aucune mairie lors de la prochaine mandature parce qu’il aura boycotté les élections à venir pour la raison plus que pertinente de l’insécurité dans ses fiefs, au moins il se consolera de n’avoir pas donné sa caution à une parodie d’élection.
 

Jean De Dieu Bidias

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